• A son service en Algérie il la revoit 54 ans après

    A son service en Algérie

    il la revoit 54 ans après

    A son service en Algérie il la revoit 54 ans après

    Samedi 15 août 2015, Jérôme Baloge est passé voir son ami Paul Guionnet, ici avec Valentine Fonde – en bleu – et son épouse Ginou.

    Paul Guionnet a reçu, le week-end dernier, la veuve du général Fonde : l’ancien fleuriste niortais avait servi le couple pendant la guerre d’Algérie.

    Ils s'étaient déjà revus il y a deux ans : le week-end dernier, Paul Guionnet a de nouveau reçu dans sa propriété du quartier du Clou-Bouchet Valentine Fonde, 98 ans : l'ancien fleuriste niortais l'avait souvent escortée lors de son service militaire effectué en Algérie, alors en pleine période de conflit, entre 1959 et 1961.
    Paul Guionnet, aujourd'hui très impliqué dans la vie associative niortaise, fut à l'époque le soldat-ordonnance-chauffeur-cuisinier (*) du colonel Jean-Julien Fonde – nommé général ensuite – dans la villa de ce dernier, à Bordj Menaïel. L'homme à tout faire en quelque sorte. Disposant d'une petite maison juste à côté, il a travaillé sous ses ordres pendant une grosse année après avoir été serveur dans un mess de cette même ville, située à moins de 80 kilomètres d'Alger.

    " C'est Mme Fonde qui m'a appris à nager ! "

    En 2013, quand Paul Guionnet, 76 ans aujourd'hui, a voulu renouer contact avec l'officier via internet, c'est l'épouse de celui-ci qui lui a répondu depuis les Yvelines où elle vit : le général Fonde avait été emporté par une leucémie en 1983. A Rambucourt, dans sa Meuse natale, une rue porte aujourd'hui son nom.
    « Il était très gentil avec moi, se souvient le septuagénaire, originaire de Saurais, près de Parthenay. Mais on n'avait pas le droit à l'erreur ».

    " Il savait tout faire "

    Et le Deux-Sévrien de s'imaginer ce que « le colonel » aurait pensé du fait qu'il conduisait tous les quinze jours environ son épouse à Alger, « où elle allait chercher ses courses », habillé en civil : la tenue militaire était la règle à l'extérieur de la villa. Dès que l'officier, dont les unités rayonnaient sur la Grande Kabylie, était absent, Paul Guionnet aidait donc sa femme. Et inversement. « C'est Mme Fonde qui m'a appris à nager !, ajoute-t-il. On allait se baigner : j'avais un pistolet-mitrailleur sous le siège de sa voiture, une Simca Aronde ! ».
    Celle-ci précise : « J'étais très forte, mais plutôt en plongeon ». Plus sérieuse, elle ajoute : « Il savait tout faire et il le faisait bien ». Un échange qui montre pourquoi cette deuxième rencontre restait « très émouvante » pour elle comme pour Paul Guionnet : « On a beaucoup de souvenirs ».

    " J'ai eu de la chance "

    Le Niortais se remémore aussi le moment où le colonel Fonde, fait plus tard grand officier de la Légion d'honneur, l'a appelé alors qu'il venait de recevoir une lettre du général de Gaulle. Deux postes lui étaient proposés, notamment le commandement de la région Pacifique : « Est-ce que tu me suivrais ? ». Prêt à le faire, Paul Guionnet apprend que s'il signe, c'est pour trois ans de plus. Il dira non.
    Pourtant, il le reconnaît : « J'ai eu de la chance pour mon service militaire. On ne peut pas dire que j'étais malheureux ». Bien loin de la vingtaine de soldats français tués, en 1956, dans l'embuscade de Palestro : « Quand on allait à Constantine, une fois tous les deux mois, on passait dans cette faille. C'était ma plus grande peur ».

     (*) A cette époque, le colonel Fonde disposait d'un autre cuisinier, Jean-Claude Naudin : invité également samedi, ce dernier n'a pas pu se déplacer depuis Orléans (Loiret) après avoir été victime d'un malaise cardiaque la veille. 

    Aurélien Douillard

    SOURCE : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/08/18/A-son-service-en-Algerie-il-la-revoit-54-ans-apres-2434301

     

    A son service en Algérie il la revoit 54 ans après

    Le général Fonde

    La rue principale de Rambucourt porte le nom de "Rue du Général Jean Julien FONDE", mais qui était-il ?

    Jean Jules FONDE naît le 23 juin 1908 à Rambucourt. En 1920, il passe le concours d'entrée à l'Ecole Normale de Commercy. Bien que nommé instituteur à Tronville en 1926 et à Bouligny en 1928, il choisit de faire une carrière militaire :

    • à partir de 1927 : il effectue son service légal comme soldat, caporal et sous-lieutenant de réserve au Maroc et en Tunisie.
    • 1929 : stage d'activité renouvelable.
    • 1931 : il entre à Saint-Maixent.
    • 1933 : il retourne en Tunisie.
    • 1934 : il sert au Sénégal et en Mauritanie. Il assume les responsabilités civiles et militaires de Chef de Subdivision dans le Tagant et l'Adrar mauritaniens.
    • 1942 : il commande au Maroc une compagnie de tirailleurs sénégalais au moment du débarquement américain du 8 novembre. Il passe ensuite au Corps Franc d'Afrique et aux Forces Françaises Libres, puis à la 2e DB en formation.
    • Puis il commande la 7e compagnie du 2e Bataillon de Régiment de Marche du Tchad.
    • 1944 : il commande le détachement qui embarque le matériel blindé chenillé à Casablanca. Sa compagnie participe ensuite à la bataille de France en Normandie, lors de laquelle Fonde sera gravement blessé.
    • Le 25 décembre 1944, le Général DE GAULLE le fait Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur au nom de la France.
    • Par la suite, il sert d'instructeur à la compagnie FFI puis d'adjoint au Général MASSU à La Frimbolle.
    • 1945 : il commande un détachement mixte chars/infanterie du sous-groupement GRIBIUS, au cours des combats d'Obersaasheim.
    • Il est ensuite promu Chef de Bataillon et affecté à l'Etat-Major du Général LECLERC.
    • A peine revenu d'Allemagne, il part en Indochine en tant que Chef d'Etat Major du Groupement de Marche de la 2e DB. Il se distingue et devient le Chef de la Délégation Française de la Commission franco-vietnamienne de liaison et de contrôle.
    • 1950 : il devient lieutenant-colonel.
    • 1952 : l'Ecole de guerre lui vaut le brevet d'études militaires supérieures.
    • Il repart ensuite en Indochine où il obtient une citation à l'ordre de l'Armée comme Commandant du groupe mobile n°4 au Nord Vietnam.
    • 1955 : il devient colonel, puis de l'Etat Major des Forces Armées à partir de 1956.
    • 1959 : il arrive en Algérie et obtient une citation à l'Ordre de l'Armée.
    • 1961 : il est au Centre des Hautes Etudes militaires et à l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale.
    • 1963 : promu Général de Brigade, il commande les forces terrestres de Mers el Kébir.
    • 1964 : adjoint au Commandant de région à Lille. Il prend ensuite le commandement du Groupe des Antilles/Guyane et est promu Général de Division.
    • 1967 : il est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur au nom de la France par le Général DE GAULLE. (photo)
    • 1968 : alors qu'il est conseiller pour l'Outre-mer auprès du Général Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre, il atteint la limite d'âge et entame alors une carrière d'écrivain chroniqueur militaire.

    Il décède à Paris le 3 septembre 1983. Sur proposition de M. Robert BOTTIER, maire, le Conseil municipal de Rambucourt décide de donner le nom du Général Jean Julien FONDE à la Grande Rue de la commune. Le 23 juin 1984, date anniversaire de sa naissance, a lieu la cérémonie dévoilant la plaque qui porte le nom du Général en présence de nombreuses personnalités.

    SOURCE :  http://www.rambucourt.fr/histoire-fonde.htm

     

    « 1945, derniers secrets : Sétif, le massacre occulté *** A force de trop de non-dits, la blessure de Sétif reste, aujourd’hui, mal referméeBeaune (Côte-d’Or) *** Archives Municipales *** Des documents remis par deux Beaunois concernant la guerre d’Algérie »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :