• Des articles concernant la commémoration de "L'Autre 8 Mai 1945" à Angers

      Des articles concernant
      
    la commémoration de "L'Autre
     
    8 Mai 1945" à Angers
     
     
    "J'ai reçu ce courriel et ces coupures de journaux de Jacques Lambour membre de la 4acg,  il nous rappelle qu'il existe un autre 8 mai 1945... mais comme c'est une honte pour la France beaucoup d'hypocrites essayent de l'occulter..." Michel Dandelot 
     

    Les amis

    "Ci-joint les articles de Ouest-France et du Courrier de l'Ouest ; encore merci à toutes et à tous pour votre participation active à cette commémoration (y compris les absents pour des raisons diverses, mais qui ont relayé l'information). Comme beaucoup me l'ont demandé j'ajoute le texte de Ludovic Janvier.

    Pour certains c'est une redite, mais bon je ne vais pas trier".

     

    Appel lancé le 06/05/2015

    Massacres perpétrés en Algérie 

     8 mai 1945 – 8 mai 2015 

    Des articles concernant  la commémoration   de "L'Autre 8 Mai 1945"  à Angers

     

    Le 8 mai est le jour de la victoire contre le nazisme, mais, comme peu de citoyens français le savent, ce jour a vu aussi l’horreur se répandre dans l’est algérien, en particulier dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata. Des dizaines de milliers d’Algériens et deux cent européens trouvèrent la mort dans d’atroces conditions durant les mois de mai, juin et juillet 1945. Selon les historiens, ces évènements du 8 mai 1945 furent à l’origine de la guerre d’Algérie.

    Soixante-dix ans après, il est temps de lire ensemble cette page sombre de l’Histoire commune de l’Algérie et de la France et d’œuvrer afin que les deux peuples regardent vers l’avenir dans un respect mutuel et soient un exemple d’amitié, de coopération, de solidarité et de paix dans l’espace euro-méditerranéen.

    A la mémoire des Résistants de France et des Résistants d’Algérie nous vous invitons, Angevins et Méditerranéens des deux rives, à commémorer ces événements, et à reconnaitre la convergence de leur idéal, unis fraternellement et symboliquement sur le bien nommé pont confluence (pont du tram), vendredi 8 mai à 11h 30. 

    Les organisations : Mouvement de la Paix, Anciens appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre ; la LDH49

    Des articles concernant  la commémoration   de "L'Autre 8 Mai 1945"  à Angers

    Jacques Lambour raconte comment il a vécu le putsch des généraux sur sa base aérienne et comment le contingent a résisté.

     Un article de Jacques LAMBOUR membre de la 4acg concernant la commémoration de "L'Autre 8 Mais 1945" à Angers

    DU NOUVEAU SOUS LES PONTS

    1

    Paris 1961 dix sept-octobre on est à l’heure grise

    où le pays se met à table en disant c’est l’automne

    lorsque silencieux venus des bidonvilles et cagnas

    des Algériens français sur le soir envahissent

    de leur foule entêtée les boulevards ils n’aiment pas

    ce couvre-feu qui les traitent en coupables

    décidément ça fait trop d’arabes qui bougent

    le Pouvoir envoie ses flics sur tous les ponts

    nous montrer qu’à Paris l’ordre règne

    il pleut sur les marcheurs et sur les casques il va pleuvoir

    bientôt sur les cris sur le sang

    2

    Sur Ahcéne Boulanouar

    battu puis jeté à l’eau

    en chemise et sans connaissance

    vers Notre-Dame il fait noir

    le choc le réveille il nage

    la France elle en est à la soupe

     

    Et sur Bachir Aidouni

    pris avec d’autres marcheurs

    lancés dans l’eau froide aller simple

    de leurs douars jusqu’à la Seine

    Bachir seul retouche au quai

    la France elle en est au fromage

    Sur Khebach avec trois autres

    qui tombent depuis le pont

    d’Alfortville on l’aura cogné

    moins fort puisqu’il en remonte

    les frères où sont-ils passés

    la France elle en est au dessert

    Et sur les quatre ouvriers

    menés d’Argenteuil au Pont

    Neuf pour y être culbutés

    dans l’eau noire en souvenir

    de nous un seul va survivre

    la France elle en est à roter

    Et sur les trente à Nanterre

    roués de coups précipités

    depuis le pont dit du Château

    quinze à peu près vont au fond

    tir à vue sur ceux qui nagent

    la France elle est bonne à dormir

    3

    Paris terre promise à tous les rêveurs des gourbis

    leur Chanaan(1) ce soir est dans l’eau sombre         (1) : Khan ah an)

    ils ont gémi sous la pluie mains sur la nuque

    c’est mains dans le dos qu’on en retrouve ils flottent

    enchaînés pour quelques jours à la poussée du fleuve

    c’est la pêche miraculeuse ah pour mordre ça mord

    on en repêche au pont d’Austerlitz

    on en repêche au quai d’Argenteuil

    on en repêche au pont de Bezons la France dort

    on repêche une femme au canal Saint-Denis (2)

    les rats crevés les poissons ventre en l’air les godasses

    ne filent plus tout à fait seuls avec les vieux cartons

    et les noyés habituels venus donner contre les piles

    on peut dire qu’il y a du nouveau sous les ponts

    la Seine s’est mise à charrier des Arabes

    avec ces éclats de ciel noir dans l’eau frappée de pluie

     

    Ludovic Janvier 

     

    (2) Le corps d’une femme (Fatima BEDAR) ayant été repêché dans le canal St Denis, sa famille algérienne a été victime de pressions, afin que soit privilégiée la thèse du suicide.


    Quelques semaines plus tard, sur le même sujet, Jacques Lambour m'a fait parvenir cet article de Yannick Sourrisseau publié dans " Angers Mag " ainsi que son propre commentaire au sujet de la longévité de la plaque apposée sur le pont Confluences le 8 mai.

     

    Massacres d’Algérie, l’autre commémoration du 8 mai

     

    C’est l’une des pages les plus sombres de notre histoire coloniale, occultée par les 70 ans de la victoire contre l’Allemagne nazie. Le 8 mai 1945 des massacres de populations civiles, prémices d’une autre guerre, étaient perpétrés de l’autre côté de la Méditerranée. Des commémorations ont été organisées en France, dont Angers, pour que ce fait historique ne tombe pas dans l’oubli.

     

     

     Jacques Lambour lors de son intervention, sur le Pont Confluences

    Qui sait vraiment que le 8 mai 1945, alors que le peuple français savourait la paix et la liberté retrouvées, des événements tragiques survenaient de l’autre côté de la Méditerranée.  En Algérie alors colonie française on fêtait la libération de la France avec les colons et les Algériens ayant participé au conflit. C’était le cas à Sétif, une ville de 200.000 habitants située à 300 kilomètres à l'est d'Alger, où un défilé était organisé. Le PPA (Parti du Peuple Algérien) qui participe à cette fête saisit l’occasion pour rappeler les promesses d’émancipation du gouvernement français de l’époque et le souhait des Algériens d’accéder à leur indépendance.
     
    Si la manifestation est autorisée, l’emblème algérien que portent certains manifestants et les slogans nationalistes qu’ils profèrent sont considérés comme subversifs par les autorités. Bouzid Saâl, un jeune scout musulman qui arborait fièrement le drapeau national est pris à partie et abattu par un commissaire de police. S’en suit alors un mouvement spontané d’autodéfense réprimé dans le sang par l’armée du Gouvernement provisoire de la République Française. Le bilan de cette véritable tuerie, toujours contesté, fait état d'une dizaine de morts européens et plusieurs milliers d’Algériens. Une vague de répression s’en suivit et au total, selon le gouvernement algérien, 45 000 arabes Algériens - chiffre là-aussi contesté- auraient été passés par les armes à Sétif, mais aussi à Gelma, Kherrata (1500 Algériens et 110 européens selon l'armée française de l'époque) et dans tout le Constantinois. Aujourd'hui l'Etat français reconnait qu'environ 20.000 à 35.000 Arabes algériens auraient été massacrés.
     
    Des massacres longtemps passés sous silence, mais que les historiens considèrent comme le premier épisode sanglant de la guerre qui opposera ensuite, de 1954 à 1962, les nationalistes algériens à l’armée française.
     
    Jacques Lambour, un ancien d’Algérie, appelé à combattre sans vraiment connaître les raisons de ce conflit, se souvient : « Nous n’étions pas vraiment informés de ce qui se déroulait sur place et je partais avec des idées plutôt pacifistes ». Alors engagé pour garder une base aérienne, il n’a pas été à même de tuer des Algériens. « Mais s’il avait fallu le faire, je l’aurais peut-être fait, à moins que ce soit moi qui me fasse tuer. A l’époque on nous disait que ceux que l’armée combattait étaient des rebelles, des terroristes qui tuaient les Français installés sur place ».
     

    « Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli et encore moins dans le déni. La vérité elle n’abime pas, elle répare. La vérité elle ne divise pas, elle rassemble » - François Hollande, Président de la République Française.


    Bien des années plus tard, Jacques Lambour qui donne sa solde militaire, par l’intermédiaire de l’association des «  Anciens Appelés d’Algérie et leur Amis contre la guerre », aux populations opprimées : Algérie, Palestine, Tchétchénie … a compris. « Je n’ai pas honte de faire acte de repentance, même si je n’ai pas tué »  affirme-t-il. « Je reconnais quelques avancées de la part du gouvernement français, mais il faudrait aller plus loin ».  Récemment, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État aux anciens combattants et à la mémoire s’est rendu à Sétif pour honorer la mémoire des personnes tuées lors de ces massacres.
     
    « On nous parle de réconciliation, mais il faudrait que les deux peuples soient fâchés pour cela et ce n’est pas le cas. La preuve je suis retourné vivre sur place juste après l'indépendance et je n’ai jamais été inquiété   », poursuit Jacques Lambour qui reprend à son compte, une phrase de François Hollande, prononcée lors de sa visite à Alger, en décembre 2012 : « Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli et encore moins dans le déni. La vérité elle n’abime pas, elle répare. La vérité elle ne divise pas, elle rassemble ».

     

    La plaque posée par les associations sur le parapet du pont. "Combien de temps restera-t-elle ? s'interroge Jacques Lambour

    Pour Mhamed Metlini, un franco-algérien né dans la Mitidja, la plaine fertile de l'arrière-pays algérois, avant la guerre d'Algérie, « les Algériens ont dépassé la colère qu’ils avaient à l’époque, désormais ils ont d’autres préoccupations avec les extrémistes musulmans, une minorité inhumaine qui terrorise les populations en place ».
     
    Un peu plus de 50 personnes issues d’associations telles que le Mouvement de la Paix, 4ACG, Falsafa, LDH 49, Libre Pensée 49, se sont réunies ce vendredi sur le pont Confluences qui enjambe la Maine à la hauteur du CHU, autour de Jacques Lambour. « Le lieu symbolise le rapprochement entre deux rives, celle de France et celle de l’Algérie, et c’est un devoir d’être ici, c'est même un acte citoyen et républicain », déclarait pour l’occasion Chadia Arab, chercheuse en géographie sociale, et conseillère municipale de la minorité.
     
    Les personnes présentes qui n’ont pas pour autant occulté les cérémonies du 70e anniversaire de la libération qui se déroulaient un peu plus haut sur la place Leclerc, - « un moment qui rappelle à la mémoire de chacun ceux qui sont morts du fait de l’intolérance raciste et xénophobe » - , se sont recueillies en écoutant le chant des partisans joué à la cornemuse. Une plaque symbolique a ensuite été accrochée au parapet du pont.

     Yannick SOURISSEAU 

     

    Et Jacques Lambour d’ajouter : «  Pour info voici le commentaire que j’avais envoyé à Angers Mag mais qui n’a jamais été publié pour cause de vacances. La signature : le mot « Con » ayant disparu lui aussi au bout de quelques semaines, ce commentaire est devenu obsolète, mais on ne peut pas en dire autant, hélas, de la rage de vouloir détruire les ponts et d’ériger des murs  »

    Durant plus d'un mois, nombreux sont les angevins qui passèrent devant cette plaque "......Construisons des ponts. Mémoire et Fraternité", merci à eux pour ce respect. Puis un jour, ce devait être aux environs du 24 juin (1), la plaque a été arrachée. Je pourrais ironiser sur la signature de cet acte, car il ne reste que le mot "con" accroché au parapet, mais je n'en n'ai nullement envie. La guerre d'Algérie a certes, hélas, produit des morts, mais combien encore plus de blessures enfouies dans la boue de mémoires qui ne parleront jamais ! D'aucuns en sont devenus fous, mais le plus grand nombre vit avec ses cauchemars plus ou moins étouffés, et chez certains, même le mot fraternité ravive des blessures. Toi qui as détruit cette inscription, si tel est ton cas, pardon à toi, mais admets que la rancœur au mieux ne mène à rien, au pire à la guerre. 

    Cordialement : JL 

    (1) Triste anniversaire, 24 juin 1962 un commando, que l'on pourrait qualifier de terroriste, saignait à mort le commandant Joseph Kubasiak, coupable de fidélité à la république (république qui avait enfin admis que le temps des colonies appartenait au passé). Si cette plaque a été arrachée, dans un esprit certes infiniment  moins barbare, mais quelque part similaire, alors je laisse à son auteur la responsabilité de sa bien nommée signature. 

    Des articles concernant  la commémoration   de "L'Autre 8 Mai 1945"  à Angers

    10 Mai 2015

    Publié par Michel GODICHEAU

    Le 8 mai à Angers  

    Communiqué 

    La Libre Pensée et le 8 mai 

    La Fédération de Maine-et-Loire de la Libre Pensée a été invitée à s'associer aux commémorations patriotiques du 70e anniversaire de la capitulation nazie. Elle a préféré participer à l'initiative organisée sur le pont Confluence à Angers à l'initiative de la 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis contre la Guerre), qui a certes rendu hommage à la lutte des résistants internationalistes à travers l'évocation du groupe Manoukian (Affiche Rouge), mais surtout évoqué les massacres provoqués le 8 mai 1945 en Algérie par les « forces de l'ordre ». Nos partenaires de la lutte pour la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple (Mouvement de la Paix) étaient là, ainsi que plusieurs associations culturelles arabes et berbères. Le texte d'appel précisait :

    « Le 8 mai est le jour de la victoire contre le nazisme, mais, comme peu de citoyens français le savent, ce jour a vu aussi l’horreur se répandre dans l’est algérien, en particulier dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata. Des dizaines de milliers d’Algériens et deux cent européens trouvèrent la mort dans d’atroces conditions durant les mois de mai, juin et juillet 1945. Selon les historiens, ces évènements du 8 mai 1945 furent à l’origine de la guerre d’Algérie. » 

    Une plaque et un bouquet ont été déposés à la mémoire des « résistants des deux rives ».

    Plusieurs manifestants ont marqué de l'intérêt pour le colloque organisé les 28 et 29 novembre par le groupe de St Nazaire de la Libre Pensée et la Fédération nationale sur le thème :

    « Mutins, déserteurs, pacifistes, antimilitaristes de tous les pays et de
    toutes les guerres : Unissez-vous ».
     

     

    Amis lecteurs vous pouvez également consulter le témoignage de Jacques Lambour relatant son vécu pendant le putsch à Blida, ainsi que d'autres informations sur le putsch d'Alger sur ce même blog en cliquant sur ce lien :

    http://micheldandelot1.eklablog.fr/jacques-lambour-raconte-comment-il-a-vecu-le-putsch-des-generaux-sur-s-a114531660

     


     

     

     

     

     

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