• Ils ont choisi d’être inhumés en Algérie : Roger Hanin, Pierre Chaulet, Assia Djebar

    Ils ont choisi d’être inhumés

     en Algérie

    Ils ont choisi d’être inhumés  en Algérie

    L'état des lieux des cimetières en Algérie n'est évidemment pas à la hauteur des attentes du peuple algérien.  Qu'en est-il de ces hommes historiques chrétiens, juifs ou musulmans, qui ont choisi d'être inhumés en terre algérienne ? Certains le nomment «Navarro», d'autres  «le môme d'Alger la Blanche», le comédien et écrivain français Roger Lévy, dit Roger Hanin, a été inhumé le 13 février dernier à Bologhine, ex-Saint-Eugène où reposait déjà son père. C'est dans les rues de la basse Casbah que l'acteur grandit dans une famille modeste.
    Son père était fonctionnaire des PTT et épousa la mère de Roger, une de ses collègues de travail, Victorine Hanin. Roger Hanin était autant un enfant de l'Algérie que chacun d'entre nous, autant attaché à son pays.
    Une affection qu'il exprime dans ses écrits : «L'Algérie ne me doit rien, mais moi je dois à l'Algérie. Je dois à l'Algérie d'avoir vécu de soleil, d'avoir été nourri de son amour pudique et braillard, excessif et profond, ensemencé des cris de la rue, où j'ai appris la vie, la lutte et la fraternité».

    Ils ont choisi d’être inhumés  en Algérie

    Ajoutons également le professeur Pierre Chaulet, médecin algérien d'origine française, résistant durant la guerre d'Algérie aux côtés du FLN. Il est né en 1930 à Alger, et mort en 2012 en France.
    Le regretté a été inhumé au carré chrétien du cimetière de Diar Saâda (Alger).

    Ce chrétien social, médecin de formation, a participé à la naissance de l’Algérie moderne.

    Un pont entre « deux communautés »

    Enfant de la troisième génération de Français en Algérie, il avait très tôt eu « un regard pour l’indigène » et voulu construire un pont entre « deux communautés qui ne se rencontraient pas ». Un marqueur du catholicisme social qu’incarnait son père, Alexandre, militant syndicaliste et l’un des Européens élu à l’Assemblée constituante algérienne de 1963.

    Jeune étudiant en médecine, Pierre s’engage à 21 ans dans l’Association de la Jeunesse algérienne pour l’action sociale (Ajas) puis contribue, en 1953, à la revue Consciences maghrébines que dirige André Mandouze, professeur à l’université d’Alger. Leur but : « lutter contre l’intolérable inégalité entre Européens et musulmans ».

    Le Jean Moulin algérien

    Ce « juste trouvait sa joie dans la vérité », a souligné dans un hommage émouvant Mgr Henri Teissier, ancien archevêque d’Alger. En 1954, la vérité de Pierre et de Claudine, qu’il vient de rencontrer deux semaines avant « les événements de la Toussaint », est de s’engager pour « la liberté du peuple algérien ». Proche de la direction du FLN, il alerte en 1956 le futur cardinal Léon-étienne Duval sur la réception ostentatoire par certaines de ses paroisses en Kabylie des militaires français en campagne. L’archevêque d’Alger a déjà condamné le recours à la torture par la France, sur la foi de cas rapportés par Pierre Chaulet.

    En février 1957, le jeune interne est arrêté en pleine bataille d’Alger, alors que le même jour, Claudine exfiltre dans sa 2 CV Abane Ramdane, le Jean Moulin algérien. Expulsé d’Algérie après un séjour en prison, Pierre rejoint Tunis et participe aux premières structures de la médecine publique algérienne, dont il sera, après l’indépendance, une figure de proue.

    « Second exil »

    Il est en même temps de la grande épopée d’El Moudjahid, le journal porte-parole de l’insurrection algérienne. « Je n’ai de toute sa vie jamais vu Pierre dévier de sa voie lumineuse. Il est la rectitude même », témoignait mardi son ami Réda Malek, signataire des accords d’évian et ancien premier ministre.

    Le pneumologue Chaulet a contribué à éradiquer la tuberculose en Algérie, devenue un modèle en épidémiologie. Lors du « second exil » du couple entre 1994 et 1999, durant la guerre civile algérienne, c’est en toute logique à Genève que Pierre mettra à disposition de l’OMS sa science de la lutte contre cette maladie. Mort à Montpellier, ce chrétien militant a été, comme il le souhaitait, enterré au cimetière chrétien de Diar Essâada aux côtés de Henry Maillot, militant communiste, abattu en 1956 en détention par l’armée française.

    SOURCE : http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Deces-de-Pierre-Chaulet-chretien-militant-algerien-_EP_-2012-10-10-862938

     

    Ils ont choisi d’être inhumés  en Algérie

    L'une des auteurs les plus célèbres et influentes du Maghreb, décédée dans un hôpital parisien, l'écrivaine, cinéaste et membre de l'Académie française, Assia Djebar, a été inhumée au vieux cimetière de Cherchell. Symbole pour la femme algérienne en quête de liberté et de plus de droits, ayant très peu vécu à Alger, elle a été enterrée aux côtés de son père.
    «L'Algérie n'est pas un pays de chaos mais une terre noble qui ne refuse pas la fraternité», Notre pays ne refuse pas la fraternité aux enfants qui l'ont aimée, qu'ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Chaque Algérien se doit d'être inhumé avec tous les honneurs et le respect dus à sa personnalité, à son parcours et à la grandeur de son âme.

    M. F.

    SOURCE : http://www.letempsdz.com/content/view/147914/1/ 

     

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