• La France de Jaurès agirait autrement pour Gaza et ferait vraiment la différence entre colonisateurs et colonisés

    La France de Jaurès agirait autrement pour Gaza et ferait vraiment la différence entre colonisateurs et colonisés

     

    En ce centième anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès, « ce héros mort au-devant des armées », une longue procession de personnalités, habituées à le citer à la fin des banquets, de récupérateurs, de manipulateurs de sa pensée, se déploie dans la grande sphère médiatique, bien loin des idéaux du député du Tarn. Beaucoup d’hypocrites font semblant de le pleurer tout en se retrouvant le plus souvent du côté des fauteurs de guerres aux quatre coins du monde. Jaurès, lui, jusqu’à son dernier souffle, aura tout fait pour éviter le déclenchement de cette boucherie qu’a constituée la Première Guerre mondiale. Il n’aura cessé de montrer qu’elle n’était motivée que par des volontés de domination impérialiste, l’appât de gains financiers et la conquête de territoires. Ceux qui, au sommet de l’État, ont eu cette idée saugrenue d’honorer en un seul jour tous les morts pour la France nourrissent toutes les confusions. Comment, en effet, commémorer dans le même élan le sanglant et absurde carnage de 1914 et le conflit où les démocrates durent à la fin des années 1930 affronter « la bête immonde » du nazisme? Comment honorer à cette même date les victimes de la guerre d’Algérie ?… où le colonialisme a eu le meilleur rôle… À tout confondre, on brouille sciemment les repères, on perd la France et on égare nos concitoyens. Les mêmes dirigeants français qui, au gré des fades alternances, ont accepté l’affiliation de l’Union européenne à l’OTAN et rétabli notre pays dans le commandement intégré de cette machine de guerre, qui ont poussé à des aventures militaires hasardeuses, n’ont tenu aucun compte de ce fulgurant message de Jaurès lancé à la face du monde: « Donner la liberté au monde par la force est une étrange entreprise pleine de chances mauvaises. En la donnant, on la retire. » Et que dire de cette attitude présidentielle qui tourne le dos au meilleur de l’action de la France quand elle transforme l’occupation militaire israélienne et la colonisation en un banal « conflit de voisinage », qui établit une aberrante symétrie entre Israéliens et Palestiniens, cachant cette donnée fondamentale: il y a là-bas un colonisateur et une population qui subit la violence de la colonisation. La France de Jaurès agirait avec énergie à partir des résolutions des Nations unies pour faire taire d’urgence le fracas des bombes qui tuent dans leur lit et dans les écoles les enfants palestiniens. Au-delà, la France de Jaurès travaillerait sans relâche à la réunion d’une conférence internationale pour la justice et la paix au Proche-Orient, pour placer le peuple Palestinien sous protection internationale et pour permettre l’existence de deux États; un pour les Palestiniens dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, l’autre pour les Israéliens leur garantissant le droit légitime à la sécurité.

     

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