Il a beau être mort il y a soixante-quatre ans, il y a toujours de bonnes âmes pour aller fleurir sa tombe. Ce jeudi 23 juillet, nostalgiques du maréchal Pétain et militants nationalistes se sont passé le mot pour commémorer, comme chaque année, le décès du “héros de Verdun” et chef de l'État français sous le régime de Vichy (1940-1944).
C'est l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) qui organise, comme chaque année, le déplacement rituel sur l'île d'Yeu, où Philippe Pétain a fini ses jours, d'abord transféré au fort de la Citadelle comme prisonnier puis assigné à résidence dans une maison de Port-Joinville avant d'être enterré au cimetière marin de l'île.
Pèlerinage sur la tombe
Pour 50 euros par personne, les fans du Maréchal pouvaient ainsi réserver leur participation aux célébrations de jeudi, bénéficiant notamment d'un système de covoiturage organisé depuis Lyon. Sollicitée par metronews, l'ADMP, basée à Paris, n'a pas indiqué combien de personnes avaient réservé leur déplacement pour se rendre sur la tombe de leur héros. “Il y a un déjeuner prévu, mais les gens arrivent par leurs propres moyens”, précise-t-on au secrétariat.
L'événement a notamment été relayé par l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, dans lequel Jean-Marie Le Pen avait d'ailleurs réhabilité le maréchal Pétain en avril, une énième provocation qui avait ouvert la voie à son exclusion du Front national, objet d'un recours en justice. La célébration a également été relayée par des sites identitaires comme les Jeunesses nationalistes et Jeune-nation.com, dirigé par Yvan Benedetti, dirigeant de L'Œuvre française, mouvance dissoute en 2013 après la mort de Clément Méric.
Il y a trois ans, une messe célébrée sur l'île par le curé, aujourd'hui remplacé, avait créé la polémique en rendant hommage au maréchal Pétain. Hasard du calendrier : le 23 juillet n'est pas seulement la date anniversaire de la mort de l'icône de la collaboration française. C'est aussi la date anniversaire de son procès, le 23 juillet 1945, au terme duquel Philippe Pétain a été condamné à mort pour haute trahison. Mais sa peine avait été commuée en réclusion à perpétuité par le général de Gaulle.