• Pour Martine, l’amour est tombé du ciel

    Pour Martine, l’amour est tombé du ciel

    Martine et Gilbert vivent aujourd’hui à Saintes, la ville qui a « changé leur destin ». Sur la photo, prise le 5 juin 1957, Gilbert est sur le point de repartir d’Étauliers. © Photo photo a.e

    http://www.sudouest.fr/2014/08/26/pour-martine-l-amour-est-tombe-du-ciel-1651451-1504.php 

    4 juin 1957, dans l'après-midi, Gilbert est en mission avec sept autres pilotes de l'armée de terre. Ils doivent mener une escadrille d'hélicoptères Djinn, de leur hangar de construction à Cazeaux (à côté de Rochefort) vers Cognac, où les attend un cargo sur la Charente, en partance pour l'Algérie.

    Alors que quatre d'entre eux ont déjà fait deux allers-retours dans la matinée pour apporter huit hélicoptères, le commandant désigne l'un des confrères de Gilbert qui prend donc la tête de l'escadrille.

    Ils survolent la route départementale 137 qui relie Rochefort et Saintes. Mais aux abords de Saintes, le lieutenant se trompe de chemin et prend la direction de Bordeaux. Aucun des militaires ne s'en aperçoit aussitôt. « Nous n'avions assez de kérosène que pour aller jusqu'à Cognac, raconte aujourd'hui Gilbert. Après plus de trente minutes de vol, le niveau du réservoir était en chute libre ». Les pilotes se posent alors en « autorotation » (une manœuvre d'atterrissage d'urgence pour les hélicoptères) dans le champ du curé du village d'Étauliers, dans le Blayais. Les villageois, attirés par ce branle-bas de combat, commencent à affluer en nombre.

    Relation épistolaire

    À une cinquantaine de mètres de là, Martine, 18 ans ce jour-là, travaille dans la pharmacie de la commune. Comme le reste des villageois curieux, elle s'approche du champ où sont « tombés » les militaires. C'est alors qu'elle fait la rencontre de celui avec qui elle partagera sa vie jusqu'à aujourd'hui. « Je l'ai trouvé très charmant, au premier abord », admet-elle. Quant à Gilbert, il trouve même Martine « trop belle pour lui ».

    Pendant ce temps, deux hélicoptères ont réussi à pomper du kérosène grâce à plusieurs habitants du village pour pouvoir repartir. Le père de Martine en fait partie et il ira même jusqu'à convier Gilbert à l'anniversaire de sa fille. Ce dernier accepte.

    Le 5 juin, l'armée de l'air apporte enfin la quantité de kérosène nécessaire pour permettre à tous les hélicoptères de repartir sur le droit chemin, direction Cognac. Les adieux sont douloureux, d'autant que Gilbert doit partir quelques mois plus tard pour l'Algérie. Les deux tourtereaux s'écrivent alors chaque jour. « Martine est devenue ma marraine de guerre, assure Gilbert, c'est important d'avoir un contact extérieur lorsqu'on est dans de telles conditions. » Martine lui raconte les épisodes du «Chien des Baskerville» qu'elle voit à la télévision, ses stages en pharmacie. Il lui raconte l'enfer qu'il traverse, la chaleur, l'horreur de la guerre et bientôt la maladie qui s'empare de lui. Gilbert est atteint d'une hépatite virale qu'il a attrapée par contagion. « J'étais au plus bas à cette époque-là, reconnaît-il, Martine m'a aidé à tenir le coup car en plus d'être malade, je ne pouvais plus piloter, j'avais donc perdu mon métier ».

    Un livre et des émissions

    Gilbert ne peut plus rester en Algérie, il rentre donc fin 1957 et, quelques mois plus tard, il retourne à Étauliers où Martine l'attend toujours. Le 13 juin 1959, deux ans après leur rencontre, Gilbert et Martine se marient. Ils ont eu trois enfants, sept petits-enfants et ils attendent même un deuxième arrière-petit-enfant.

    Mais ils n'ont pas enfoui leurs souvenirs car ils savent que leur histoire est unique. Gilbert en a écrit un livre, « Revenir pour revivre », dans lequel il raconte sa rencontre mais également sa vision de la guerre d'Algérie.

    Alexia Elizabeth

    La télévision intéressée

    « Parfois les gens ne nous croient pas, ils trouvent que notre histoire fait trop factice », regrette Martine. Pourtant, elle a déjà intéressé les programmateurs de France 2 qui les ont conviés à l'émission « Toute une histoire », il y a quatre ans. Aujourd'hui, la chaîne souhaite réaliser un sujet sur ce que sont devenus Gilbert et Martine. Pour cela, ils auront besoin de témoignages de personnes qui auraient pu voir passer les hélicoptères, en rase-mottes dans le ciel du nord de Saintes, ce fameux 4 juin 1957.

    Pour témoigner : 06 82 78 46 81 ou gilbert.toussaint@wanadoo.fr 

     

     

     

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