• Roger Hanin enterré dans son quartier natal d'Alger. L’acteur, décédé mercredi 11 février 2015 à Paris, sera inhumé à côté de la tombe de son père ce vendredi…

    Roger Hanin enterré dans son quartier natal d'Alger. L’acteur, décédé mercredi 11 février 2015 à Paris, sera inhumé à côté de la tombe de son père ce vendredi…

    Roger Hanin inhumé à Alger

    dans l'intimité

    L'acteur français Roger Hanin, mort mercredi 11 février à Paris à l'âge de 89 ans, a été enterré vendredi à Alger. La dépouille de l'acteur est arrivée en milieu de matinée à l'aéroport d'Alger. Elle a ensuite été mise en terre au cimetière israélite de Saint-Eugène, dans l'intimité, près de la tombe de son père.

    Une vingtaine de proches, dont sa fille et le réalisateur Alexandre Arcady, également né à Alger, étaient présents aux côtés de la ministre algérienne de la Culture Nadia Labidi, l'ambassadeur de France en Algérie Bernard Emié et le wali (préfet) d'Alger Abdelkader Zoukh. Le cercueil a été accueilli par une haie d'honneur de la Protection civile aux portes du cimetière Saint-Eugène, devenu Bologhine après l'indépendance, du nom du fondateur de la ville d'Alger à la fin du premier millénaire.

    roger hanin

     
     

    roger hanin

    Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a rendu hommage à l'acteur, un "symbole de l'amitié entre les peuples algérien et français". L'Algérie "s'honore de recevoir, sur sa terre, la dépouille de cette sommité de la culture moderne", a fait savoir Abdelaziz Bouteflika, en saluant "la grandeur de son âme".

    Roger Hanin enterré dans son quartier natal d'Alger. L’acteur, décédé mercredi 11 février 2015 à Paris, sera inhumé à côté de la tombe de son père ce vendredi… 

     Roger Hanin enterré dans son quartier natal d'Alger. L’acteur, décédé mercredi 11 février 2015 à Paris, sera inhumé à côté de la tombe de son père ce vendredi…

    L'acteur Roger Hanin au Théâtre de Marigny à Paris, en 2001 - Manoocher Deghati AFP

    A.G. avec AFP

    SOURCE : http://www.20minutes.fr/culture/1540255-20150213-depouille-roger-hanin-arrivee-algerie

    Un retour à terre natale rarissime pour un pied-noir. Le corps de l'acteur français Roger Hanin, mort mercredi à Paris à l'âge de 89 ans, est arrivé ce vendredi 13 février 2015 par avion en Algérie pour y être enterré. La dépouille était à bord du vol régulier AH 1009 de la compagnie Air Algérie en provenance de la capitale française. L'appareil a atterri à 09H54 à l'aéroport d'Alger, selon des sources aéroportuaires.

    Le cercueil devait être transporté directement vers le cimetière israélite de Saint-Eugène, à Alger, autour duquel un léger dispositif de sécurité a été déployé dès les premières heures de la matinée. Roger Hanin y sera inhumé, selon ses voeux, à côté de la tombe de son père. 

    «Il portrait l’Algérie au cœur»

    Ce retour est inédit pour un pied-noir, ces Européens ayant quitté l'Algérie à l'indépendance en 1962. «Une telle demande est très rare. Il suffit de voir le carré juif de Pantin (dans le nord de Paris): il y a énormément de juifs d'Algérie», observe l'historien Benjamin Stora, né à Constantine. Selon lui, Roger Hanin «était français mais il portait l'Algérie au coeur et vivait le départ vers la France comme un exil».

    Seuls quelque 300 juifs habitent encore en Algérie, la plupart dans la capitale. Leur nombre dépassait les 130.000 à la fin des années 1950 mais la plupart ont décidé d'être rapatriés en France en 1962, à la fin de la guerre d'indépendance.

    «Symbole» de l'amitié franco-algérienne

    «Plus qu'un attachement à la terre natale», la décision de Roger Hanin «exprime une identité-authenticité algéroise», car un Algérois «revient toujours dans sa ville», juge un habitant de Bab El Oued, âgé d'une cinquantaine d'années. Il souligne d'ailleurs que «plusieurs formules de l'acteur sont puisées dans sa jeunesse algéroise».

    Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a rendu hommage à l'acteur, un «symbole de l'amitié entre les peuples algérien et français». L'Algérie «s'honore de recevoir, sur sa terre, la dépouille de cette sommité de la culture moderne», a fait savoir Abdelaziz Bouteflika dans un communiqué, en précisant que Roger Hanin sera «enterré avec tous les honneurs et le respect dus à sa personnalité, son parcours et la grandeur de son âme».

    Le site de Saint-Eugène Bologhine est le dernier cimetière de la communauté juive d'Alger, qui a été l'une des plus importantes d'Afrique du nord. Le quartier fait face à la mer et est dominé par la cathédrale Notre Dame d'Afrique. S'y côtoient aussi un cimetière chrétien et une ancienne synagogue que les autorités voudraient rouvrir pour faire du quartier un symbole de la coexistence entre les religions dans ce pays où les juifs forment une toute petite communauté invisible, a confié un représentant de la communauté juive.

    Converti au catholicisme

    Dans la vieille ville, la Casbah où est né l'acteur, la croix de David et la main de Fatma cohabitent encore sur le fronton de certaines maisons, témoignant d'une coexistence paisible entre musulmans et juifs.

    Après la naissance de Roger Hanin en 1925, ses parents déménagèrent à Bab-el-Oued, qui fut le symbole de la mixité sociale pendant la colonisation. L'acteur, qui s'était converti au catholicisme en se mariant, s'était qualifié de «100% casher sur le plan génétique». «Je suis fils de communiste et petit-fils de rabbin. Je me sens très juif».

    Roger Hanin enterré dans son quartier natal d'Alger. L’acteur, décédé mercredi 11 février 2015 à Paris, sera inhumé à côté de la tombe de son père ce vendredi…

            

    Retour au pays pour Roger Hanin l’Algérien.

    Une demande  d'inhumation  plutôt  rare  autorisée

    par le président Bouteflika

     

    Une rue Casbah d'Alger

    Photo prise en avril 1975 dans la casbah d'Alger. quartier où est né en 1925 Roger Hanin © photo AFP

    Roger Hanin devait être inhumé le 13 février sur les hauteurs d’Alger, au cimetière juif Saint-Eugène où repose son père. L’acteur avait préparé ses obsèques et demandé l’autorisation d’être enterré à Alger, sa ville natale. Une demande rare... Roger Hanin, petit-fils de rabbin et fils de communiste, avait gardé l’Algérie au cœur.

    L’acteur avait gardé la gouaille des quartiers populaires d’Alger où il est né le 20 octobre 1925. «Je dois à l'Algérie d'avoir vécu de soleil, d'avoir été nourri de son amour pudique et braillard, excessif et profond, ensemencé des cris de la rue, où j'ai appris la vie, la lutte, la fraternité...», écrivait Roger Hanin en 1999.

     

    Un enfant du pays
     

    Un lien fort qui n’était pas simplement nourri des «odeurs d’orange et de jasmin», des langueurs de la nostalgie. «Chaque fois que j’évoque l’Algérie, c’est vrai, je dis mon pays», écrivait l’enfant de la Casbah.

    Dans une tribune publiée dans l’Humanité en pleine guerre civile il disait avoir mal pour l'Algérie: «Je ne crois pas que Dieu veuille ce sang. Le Coran n'a jamais imaginé des scènes aussi déshonorantes, des sacrifices aussi écœurants. Je ne suis pas musulman. J'en arrive à le regretter car aujourd'hui je pourrais parler plus haut, plus fort. Je suis juif et je dois une gratitude éternelle à l'Algérie d'avoir gardé sur sa terre et dans sa chair, des centaines de milliers de Juifs pendant des siècles et des siècles jusqu'à l'arrivée des Français, qui ont trouvé en envahissant le pays une communauté israélite intacte, heureuse et différente ; c’est cela l’Algérie… c’est cela l’islam : le respect, la tolérance, l’amour.»
     
     

    Des liens rompus par l’Histoire
     

    Comme de nombreux juifs algériens devenus français par décret, beaucoup se sentaient liés au destin du peuple algérien, dont ils ont partagé le quotidien durant des siècles, avec des hauts et des bas, avant d’en être séparés par l’accès à la nationalité française en 1870 par le décret Crémieux.

    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika avec l'acteur français Roger Hanin
    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika avec l'acteur français Roger Hanin, au Théâtre de Verdure à Alger, le 15 septembre 2000.  © AFP PHOTO

    Certains d’entre eux se sont battus pour l’indépendance algérienne. Roger Hanin, avait été décoré en 2000 par le président Bouteflika, pour son engagement et celui de son père en faveur de l’indépendance. Refusant les méthodes de l’OAS, il n’a jamais été un nostalgique revanchard de l’Algérie française. Meurtrie dans sa chair, par les horreurs de la guerre d’Algérie, sa famille avait compris très tôt le nécessaire combat pour les indépendances. «Je forme des vœux pour que le prochain président de la République d'Algérie parvienne à faire vivre ensemble tous les Algériens dans leur patrie, qu'ils ont gagnée dans le courage et la dignité, dans le sang et les larmes, mais où ils ne veulent plus vivre dans les larmes et le sang», écrivait-il en pleine guerre civile algérienne.
     
    Roger Hanin de son vrai nom Roger Jacob Levy avait été victime des lois antisémites de Vichy qui l’avaient obligé à quitter le lycée. Les juifs d'Algérie avaient très mal vécu d’avoir été déchus de leur nationalité française sous Pétain, et d'avoir été exclus des écoles et des universités par un numérus clausus. Beaucoup de ceux qui avaient contribué à libérer la France se sont par la suite engagés au parti communiste algérien, soutenant les combats pour l’indépendance.
    « Les républicains n’ont pas peur de votre « nouvel ami » M. MENARD, ils seront nombreux, le 14 mars prochain à contre-manifester lorsque vous allez débaptiser la rue du 19-Mars-1962... A Béziers, avant le 19 mars 2015… Il y aura le 14 mars… Ce jour-là il devrait y avoir du monde rue du 19 Mars 1962, sauf si... »

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