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Saint-Malo. L’enfant du film « La Rafle » : il va falloir se battre
Saint-Malo. L’enfant du film « La Rafle » :
"Il va y avoir une forte montée de l’islamophobie
du racisme, de l’antisémitisme. Il va falloir se battre."
- Joseph Weismann, qui a inspiré le film « La Rafle », est le dernier enfant rescapé du Vél d’Hiv, encore en vie. | Nadine Paris
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Joseph Weismann, rescapé du Vél d’Hiv, a raconté ce lundi 7 décembre 2015, son histoire aux lycéens de Jacques-Cartier, à Saint-Malo, tout en évoquant la situation d’aujourd’hui.
"Il va y avoir une forte montée de l’islamophobie, du racisme, de l’antisémitisme. Il va falloir se battre." Joseph Weismann, le dernier enfant rescapé de la rafle du Vél d’Hiv encore en vie, n’est pas venu hier, à Saint-Malo, parler des élections régionales de dimanche, mais il n’élude pas la question.
À la fin de son témoignage, ce six fois grand-père a rappelé à la centaine de lycéens devant lui, "n’acceptez pas l’inacceptable. Il n’y a pas de race blanche, noire ou jaune. Elle est juste humaine."
Choisis au faciès
Lui n’a que 11 ans lorsque son père, sa mère, et ses deux sœurs sont arrêtés par des policiers français et transportés au Vél d’Hiv, le 16 juillet 1942. C’est l’histoire de « La Rafle », le film réalisé par Rose Bosh, écrit à partir du vécu de Joseph Weismann, âgé de 84 ans.
Le jour de la déportation vers Auschwitz, des enfants sont choisis "au faciès" pour rester dans le camp. Joseph est l’un d’entre eux. Le lendemain, il décide de s’évader avec un camarade, tout juste rencontré, évitant alors le terrible destin de sa famille. "J’avais une forte volonté de vivre et de ne plus subir."
La Shoah au programme
Joseph Weismann raconte son histoire complète, dans un livre, « Après la rafle », que les élèves ont fait dédicacer après cette rencontre émouvante. "La Seconde Guerre mondiale et la Shoah sont au programme des premières et terminales", explique Fabienne Massard-Wimez, professeur d’Histoire-géographie, qui avec son collègue Stéphane Autret, a organisé cette venue.
"Cette génération d’élèves est la dernière à pouvoir profiter de l’expérience de ces témoins. Les professeurs placent ces événements dans un contexte, mais ils ne les ont pas vécus », souligne la professeure, qui rappelle que le rôle de l’Histoire est de montrer que le racisme et l’antisémitisme sont un mal qu’il faut combattre, "d’autant plus aujourd’hui".
« Pendant que nous avons encore le droit de mettre en ligne ce qu'li nous plait… Didier Porte réalise l’exploit de nous faire rire en commentant une situation dramatique…Julie Pietri évoque son enfance traumatisante pendant la guerre d’Algérie »
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