• Torture : les propos de Marine Le Pen, dans la lignée de son père

     

    Torture : les propos de Marine Le Pen, dans la lignée de son père

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/12/10/pour-marine-le-pen-il-peut-parfois-etre-utile-de-faire-parler-sous-la-torture_4537731_823448.html 


    Pour
    Marine Le Pen, la torture est un mal nécessaire. C'est ce que la présidente du Front national a affirmé en substance, mercredi 10 décembre. Interrogée par BFM-TV et RMC sur le rapport américain détaillant des sévices infligés par la CIA à des personnes suspectées de terrorisme, l'eurodéputée a déclaré : « Moi, je ne condamne pas (...). Sur ces sujets-là, il est assez facile de venir sur un plateau de télévision pour dire : “Ouh la la ! C'est mal”. » 

    Interrogée sur le point de savoir si l'on pouvait utiliser la torture, Mme Le Pen a répondu :

    « Oui, oui, bien sûr, cela a été utilisé dans l'Histoire. Je crois que les gens qui s'occupent de terroristes et accessoirement de leur tirer des informations qui permettent de sauver des vies civiles sont des gens qui sont responsables ».

    Pour Mme Le Pen, nécessité fait loi. Et dans les cas où une « bombe – tic-tac tic-tac tic-tac – doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles », « il est utile de faire parler la personne ».  

    Des propos validés par Gilbert Collard, député Rassemblement bleu Marine (RBM) du Gard, le même jour sur i-Télé :

    « C'est vrai que la torture doit être le recours ultime quand il faut sauver des vies, la torture pour la torture c'est ignoble, mais cette espèce de lâcheté qui consiste à dire 'Tant pis que les innocents meurent pourvu que j'aie les mains propres'...»  Si pour sauver vingt, ou dix, ou deux ou une vie, je dois malmener un tortionnaire, je le fais, je le fais avec dégoût, mais ces choix sont absolument courageux ».


    TRADITION LEPÉNISTE

    Avec ces propos, Marine Le Pen s'inscrit dans la tradition lepéniste. Jean-Marie Le Pen a, en effet, répété à plusieurs reprises que la torture pouvait être utilisée dans certains cas. Ainsi, en juin 2002, en réponse à des accusations de tortures qu'il aurait pratiquées lorsqu'il était parachutiste en Algérie, il a affirmé lors d'une conférence de presse :

    « C'est un terme très vague la torture. Ça commence où ? Ça finit où ? Les procédés d'interrogatoires musclés se trouvaient justifiés par le secret, qui était l'arme principale des terroristes. » 

    Quelques mois plus tôt, M. Le Pen avait donné une interview retentissante au quotidien israélien de gauche Haaretz. Son argumentation de l'époque entre étrangement en résonance avec les propos de sa fille aujourd'hui.

    M. Le Pen évoque encore une fois les tortures lors de la guerre d'Algérie :

    « C'est très facile d'être critique quand on est assis dans son fauteuil. (…) Nous n'avons pas écrasé les terroristes en étant gentils avec eux. La guerre contre le terrorisme est une chose brutale ».

    Il disait préférer l'expression « interrogatoires poussés » plutôt que « tortures » car ce mot ferait « le jeu des terroristes ».

    Enfin, en 1987, Jean-Marie Le Pen affirmait au Monde :

    « S'il faut torturer un homme pour en sauver cent, user de violences pour découvrir un nid de bombes, la torture est inévitable. »

          SOUVENONS-NOUS

    La guerre d'Algérie ou le spectre de la torture

    Réélu député en 1958, Jean-Marie Le Pen devient rapporteur du budget de la Guerre à l’Assemblée nationale. Un poste stratégique alors que la guerre d’Algérie continue. Le jeune élu en profite pour marquer son indépendance vis-à-vis du gaullisme et défend l’Algérie française. Geste fort, il quitte, au cours de son mandat, les bancs de l’Hémicycle pour se porter volontaire en Algérie. Ayant été officier de renseignement, il a avoué, le 9 novembre 1962 dans la revue Combat, "avoir torturé parce qu'il fallait le faire". Au lendemain de cette déclaration fracassante, il est revenu sur ses propos, évoquant des "méthodes de contraintes" plutôt que de tortures. Malgré cela, Jean-Marie Le Pen est décoré de la Croix de la valeur militaire. Dans les années 80-90, plusieurs personnalités –Michel Rocard, Pierre Vidal-Naquet ou le général Aussaresses– l’accuseront d’avoir pratiqué la torture en Algérie. Dans un livre, Torturés par Le Pen (2000), l’historien Hamid Bousselham émet des accusations particulièrement détaillées et précises.

    REUTERS

    MERCI DE COUPER LE SON APRES CHAQUE VIDEO EN HAUT A GAUCHE

    DESOLE POUR LA PUB QUI INTERVIENT AU DEBUT ET MEME AU MILIEU

    DES VIDEOS


     

    « Mémoires collectivesFrance/Algérie. Pourquoi l’Algérie française a le vent en poupe *** Un article « Le Courrier de l’Atlas » »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :