128e anniversaire de la tour Eiffel
Lorsqu’en 2017 je mettais en ligne un article concernant la Tour Eiffel je n’imaginais pas que 4 années plus tard un vulgaire personnage viendrait m’apostropher dans ces termes :
Ozyria
Vendredi 12 Mars à 20:03
Mais quel tissu de conneries, c'est affligeant. Merci de rectifier cette monumentale erreur qu'est de dire que le fer utilisé par Eiffel provient des mines algériennes. Eiffel, pour toutes ses réalisations se fournissait chez son fournisseur habituel à savoir "les forges et aciéries Dupont et Fould de Pompey" en Lorraine. D'ailleurs vous pouvez voir au pied de la Tour Eiffel une plaque indiquant sa provenance. Des écris commerciaux et contrat existent. Donc merci de rectifier cette lamentable affirmation.
Ma réponse
A vous vulgaire personnage du pseudo de Ozyria qui venez m'apostropher je vous annonce que je ne rectifierai rien. J'ai mis cet article en ligne le 27 mars 2017... et à cette date il n'y avait pas de litiges entre un journaliste algérien et un journaliste français du quotidien français de droite qu'est le Figaro. A titre personnel je fais confiance au journaliste algérien, que cela vous plaise ou pas. Adressez-vous à l'auteur de cet article paru dans El Watan du nom de Rachid Tridi en cliquant sur le lien de la Source. Quant à vous cela ne m'étonnerait pas que vous fassiez partie de ces extrémistes nostalgiques de l'Algérie française ou un descendant.
L’histoire du litige
La tour Eiffel et l’Algérie : Les affirmations
du Figaro, la réponse de Allal et le geste
de Gustave Eiffel
La polémique soulevée par le journaliste algérien, Mohamed Allal, sur l’origine du fer utilisée pour la construction de la tour Eiffel lors de son intervention sur une chaîne privée, continue de faire mal à la France. Et cette fois, c’est un média sérieux appartenant à la droite française qui réagit. En effet, le journaliste français du Figaro Paul Sugy a publié, ce vendredi 12 mars 2021, un article qui tend à démentir les propos du journaliste algérien Mohamed Allal sur la tour Eiffel et retrace l’origine des milliers de tonnes de fer de cet édifice.
Le journaliste français a tenu à noter, en préambule, que la Tour Eiffel qui porte le nom de l’homme derrière sa construction, qui n’est autre que Gustave Eiffel, a vu le jour en un temps très court. Il a cité comme source un article écrit par Louis Le Bourg. Paru le 28 avril 1887, l’article a évoqué quelques détails sur le sujet de fer.
Il a donc fait savoir que le fer puddlé de la Tour Eiffel « a été produit dans les forges et aciéries Fould-Dupont de Pompey, en Lorraine (France) ». Le journaliste du Figaro a, par la suite, illustré la déclaration de son ancien homologue par une photo. Celle-ci montre clairement le pied du pilier nord de la Tour Eiffel, dans lequel il a été précisé que le fer provient de la source susmentionnée.
Le journaliste est revenu sur la provenance du minerai de fer utilisé par Fould-Dupont même. Le journaliste s’est appuyé sur des informations venant du Musée de l’Histoire du fer de Jarville-la-Malgrange. Celui-ci affirme que c’est la mine de Ludres qui avait sorti le minerai.
Avant de conclure son article, le journaliste du quotidien français a fait réagir un archéologue. Celui-ci a travaillé au sein d’un laboratoire appartenant à Floud-Dupont. Paul Merluzzo aurait informé que le fer n’est pas algérien, mais français, détaille l’article en question.
L’historien n’a pas nié que la France importait du fer algérien. Mais celui-ci a été souvent utilisé pour des chemins de fer et non pas la construction. Enfin, pour rendre le résultat final, le journaliste est revenu sur l’hypothèse de Mohamed Allal. Il a donc considéré cette dernière comme « hautement improbable ».
Mais le journaliste français a oublié de lire certains articles publiés par Edouard PONS en mai 2016, qui a publié une enquête en PDF sur le net qui tend à prouver que l’origine du fer de la tour Eiffel était bien algérien. Il écrit à ce sujet :
“En 1886, Jules Ferry signe un décret instituant officiellement la tenue d’une exposition universelle à Paris, du 5 mai au 31 octobre 1889. L’année choisie n’est pas innocente, puisqu’elle symbolise le centenaire de la Révolution française. Cette exposition sera dévolue au “fer” et le clou sera une tour haute de 300 mètres dessinée par l’ingénieur Maurice Koechlin et construite par l’entreprise de l’architecte Gustave Eiffel.
Cette construction, devait durer 20 ans et il fallait donc trouver le minerai le plus pur possible pour obtenir du fer d’une qualité supérieure. Après avoir exploré plusieurs sites miniers français, le choix d’Eiffel va se porter sur les mines de Miliana en Algérie. Sous cette dénomination, on trouve plusieurs mines d’une région semi-montagneuse, située entre Miliana, Orléansville et Ténès.“
Le geste de remerciement de Gustave Eiffel aux Algériens
D’ailleurs, pour remercier les mineurs des mines du Zaccar de leur contribution dans la construction de la “Tour”, Gustave Eiffel offrira une horloge à l’école du village de Carnot. Cette horloge était toujours en place en 1962. Elle serait la seule preuve de Eiffel pour la contribution de l’Algérie à la construction.
La réponse cinglante de Mohamed Allal
Le journaliste algérien Mohamed Allal a tenu a répondre au journaliste français en déclarant: “Le fer est à nous… un mot a ébranlé les sentiments de la droite française… alors qu’en est-il du reste des crimes commis par la colonisation française contre le peuple algérien. Peu importe ce que le journal Le Figaro essaie de défendre, le monde restera témoin que les crimes de la France en Algérie sont les plus odieux.”
Pour se remémorer voici l'article que j'ai mis en ligne
le 27 mars 2017 :
Si la mine algérienne m’était «comptée» !
Par Rachid Tridi
Tout Algérien et autre touriste visitant Paris est ébloui par la tour Eiffel, majestueuse et imposante du haut de ses 312 mètres.
Un symbole de l’identité française et une attraction touristique mondiale qui a fêté le 31 mars 2018, son 129e anniversaire. Pour l’histoire, cette magnifique structure en fer a été dessinée par Maurice Kœchlin et construite par Gustave Eiffel, ingénieur de son état et célèbre entrepreneur qui a conçu ce monument à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris qui s’est tenue en 1889. La France allait montrer au monde, avec fierté, que le génie de la liberté avait accouché du génie de l’industrie.
Construite en deux ans, deux mois et cinq jours, de 1887 à 1889, par 250 ouvriers, elle est inaugurée, à l’occasion d’une fête de fin de chantier organisée par Gustave Eiffel, le 31 mars 1889. Les Algériens et autres touristes visitant ce monument, ne se doutent certainement pas que cette «dame de fer» symbole et fierté des Français, est en fait du minerai extrait de la terre algérienne. Et pour cause, tout le fer utilisé pour sa construction, 8000 tonnes pour la charpente métallique, a été extrait des mines algériennes, de Rouina (Aïn Defla) et de Zaccar (Miliana).
D’ailleurs, en guise de reconnaissance, Gustave Eiffel avait remercié les mineurs de Rouina, en offrant une horloge (montée sur une tour métallique) à l’école du village de Carnot (l’actuel El Abadia, wilaya de Aïn Defla). Il faut souligner que Rouina était l’une des premières mines exploitées en Algérie par les Français.
Gustave Eiffel fût ébloui par la pureté de son fer qui est un minerai à haute valeur ajoutée, ayant des propriétés mécaniques idéales et convenables à ses projets, titrant une teneur moyenne de 56-60%, ce qui permettait l’obtention de fer «puddlé» (brassé), très indiqué pour ce genre de structure, contrairement au minerai de fer extrait des «minettes de Lorraine» et autres mines européennes, pauvre et inadapté aux structures nécessitant une résistance et une flexibilité mécanique aux aléas naturels. le journal français l’Echo des mines avait rapporté déjà en 1896 que «le fer qui a servi à la construction de la tour n’est pas n’importe lequel. Il a fait l’objet d’un choix minutieux. Il vient de mines algériennes et a été fabriqué dans les forges et usines de Pompey ‘Fould-Dupont’ en Lorraine, Gustave Eiffel l’a choisi notamment en raison de ses propriétés mécaniques».
Le prix de la tour Eiffel, avec l’ornementation et les nécessités architecturales, a atteint les 5 millions de francs, tandis que la tour métallique a coûté à elle seule 3,405 millions de francs de l’époque. Le minerai provenant d’Algérie représente plus de 68% du prix de la tour ! A signaler également que l’excellent minerai de fer algérien avait démontré ses bonnes qualités, à l’instar des roues des locomotives BB 9004 et CC 71017 qui ont pulvérisé, les 28 et 29 mars 1955, le record du monde de vitesse (331 km/heure) sur une ligne droite dans les Landes et qui ont été coulées dans du minerai de fer provenant de l’ancienne mine de Breira, fermée en 1960 (actuellement relevant de Beni Haoua, wilaya de Chlef).
L’Etat algérien sous l’Emir Abdelkader avait développé une industrie de l’armement à partir du minerai de fer du Zaccar et quinze siècles auparavant, les Phéniciens et les Romains n’ont-ils pas tiré du fer pour leurs soldats et du marbre pour leurs palais ! A la fin du XIXe siècle, une certaine connaissance du sol et du sous-sol s’est soldée par d’importantes découvertes parmi lesquelles figurent les gisements de fer de Ouenza et de Boukhadra, de phosphates du Kouif, de plomb et zinc de l’Ouarsenis et Ghar Rouban, entres autres.
Pour illustrer l’intensité de l’activité minière, à cette époque, il y a lieu de noter que la production du minerai de fer a enregistré en Algérie une moyenne de 400 000 tonnes par an depuis 1875 pour culminer en 1928 à 2 006 092 tonnes, selon le journal l’Echo des mines et de la métallurgie.
SOURCE : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/si-la-mine-algerienne-metait-comptee-30-03-2016