"Assassin", "colon" : à Lille, la statue du général Faidherbe a été taguée
Le piédestal de la statue du général Faidherbe, en plein centre de Lille, a été tagué dimanche des mots "colon" et "assassin" inscrits en rouge, au lendemain d'une manifestation visant à réclamer son retrait de l'espace public.
S'étalant sur la face avant, sur une large partie du socle, le graffiti recouvrait dimanche soir les éléments biographiques inscrits au pied de la statue. Sur les autres faces, les mots "Sénégal", "Algérie" et "Kabylie" étaient écrits en blanc, territoires où le général Faidherbe a participé aux campagnes coloniales au XIXe siècle.
La statue du général Faidherbe taguée à Lille http://dlvr.it/RZ4yyq
"Symbole du colonialisme"
"La dégradation (...) a été constatée ce jour par les forces de l'ordre. La mairie a été sollicitée pour procéder à l'effacement des inscriptions. Une enquête est en cours", a indiqué la préfecture du Nord.
Samedi après-midi, entre 200 et 300 personnes avaient manifesté face à cette statue, située non loin de la préfecture, pour réclamer le retrait de l'espace public "de ce symbole du colonialisme, violent et raciste".
Les Rouennais ne vont pas en croire leurs yeux. Dans quelques jours, lorsqu’ils déboucheront au bout de la rue Jean Lecanuet, ils ne verront plus la statue monumentale de Napoléon 1er sur son cheval. La place du général de Gaulle, à Rouen (Seine-Maritime), va perdre son point de repère historique.
« Erigée en 1865, la statue équestre de Napoléon Ier située place du Général de Gaulle repose sur trois appuis (deux pattes arrière et queue). Une étude réalisée à la demande de la Ville a récemment montré que l’une des deux pattes présente une fissure évolutive. Cette fissure fragilise la statue, qui mesure près de 5 mètres de haut, pouvant menacer sa stabilité. Elle présente donc un danger potentiel pour les usagers de l’espace public », explique la Ville de Rouen, dans un communiqué de presse. « Dans ce contexte, une opération de dépose de la statue sera effectuée à compter du lundi 22 juin. Un périmètre de sécurité autour du socle sera établi le temps de l’opération. Après la dépose, une analyse plus fine de l’état de la statue permettra de définir les conditions de sa rénovation.»
Inaugurée le 15 aout 1865, jour de l’anniversaire de la naissance de Napoléon Bonaparte, cette statue est l’œuvre de Gabriel Vital Dubray. Le piédestal est l’oeuvre de Louis Desmarest. Le bronze utilisé pour la réaliser provient indirectement des canons qui furent saisis lors de la bataille d’Austerlitz.
Si la plus grosse partie des canons d’Austerlitz a servi à la construction de la Colonne Vendome, une vingtaine d’entre eux furent mis à la disposition de l’Administration des Monnaies et Médailles pour la réfection des balanciers qui servaient à frapper les pièces. Certains de ces balanciers furent envoyés à l’Hôtel des Monnaies de Rouen et ce sont eux que l’on récupéra lors de la fermeture de cette succursale en 1852.
Autre particularité de cette statue équestre, elle échappe à la tradition (qui tient peut être plus de la légende que de la réalité) qui veut que la posture du cheval renseigne sur les conditions de la mort de son cavalier : lorsque le cheval a les deux antérieurs levés, son cavalier serait mort au combat ; lorsque seul l’antérieur droit est levé, son cavalier aurait été assassiné (ou tué par ses adversaires, hors du champ de bataille) ; et lorsque seul l’antérieur gauche est levé, le cavalier serait mort à la suite de ses blessures au combat. A contrario si les quatre jambes du cheval touchent terre, le cavalier serait mort naturellement.
La popularité de l’Empereur n’étant plus la même, il fut question de supprimer sa statue sous la Troisième République. Elle échappa de peu à la fonte, tout comme elle y échappa à nouveau pendant la seconde guerre mondiale.