• Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

     

    Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

    Les immigrés, éternelles victimes

    des jeux politiques

    L’extrême droite a remporté une victoire essentielle : elle a réussi, en quelques décennies, à imposer l’immigration comme un thème obligé dans tous les débats politiques. Même si tous les sondages montrent qu’en réalité cette question est loin d’être une des premières préoccupations des Français.

    Alors voilà : Darmanin, comme tout ministre de l’Intérieur qui se veut important présente « sa » loi sur l’immigration. Comme les 29 précédentes depuis 40 ans, elle se doit bien sûr d’afficher un nouveau « durcissement » des conditions d’entrée et d’accueil des migrants.

    Nous n’allons pas ici nous aventurer dans les dédales du pugilat politique auquel ce projet donne lieu depuis juillet 2022, entre la droite, extrême ou modérée, les courants de la majorité et même les stratégies individuelles. Indépendamment des péripéties et des postures, son contenu est de toutes façons pitoyables : c’est un concours Lépine de la mesure la plus répressive ou la plus contraignante pour durcir l’accueil des migrants, précariser leur installation ou faciliter leur expulsion.

    Ce n’est pas non plus le lieu d’énumérer les régressions multiples que contient le projet initial de Darmanin, encore aggravé par la droite sénatoriale. Il accélère et facilite les expulsions, alimente l’amalgame récurent entre immigration et délinquance et exploite cyniquement le tragique événement d’Arras. Il dégrade le droit d’asile et rend de mille façons l’intégration dans une vie normale plus difficile.

    Deux questions ont été érigées en totem par la droite. Un volet pompeusement appelé « intégration » a été imposé à Darmanin par l’exécutif. C’est l’article 3 qui prévoit que l’obtention d’un titre de séjour puisse devenir un droit pour quelques travailleurs actuellement sans papiers. A peine plus ouvert que la circulaire Valls de 2012 actuellement en vigueur, cet article est devenu le symbole du refus de l’idée même de titularisation par la droite. Celle-ci a aussi exhumé une de ses vieilles rengaines : l’Aide Médicale d’État dont les conséquences financières sont en réalité dérisoires. Mais la réduction à l’extrême urgence de son panier de soins, déjà limité, est une absurdité du point de vue de la santé publique.

    Face à ce projet, le MRAP, avec toutes les associations de solidarité avec les migrants, fera tout pour s’opposer à ces politiques qui insécurisent et maintiennent dans la précarité des millions d’immigrés. Nous leur devons un accueil digne.

    Le MRAP rappellera que le seul avenir est à un accueil inconditionnel de tous les migrants, de tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui, souvent au risque de leur vie, recherchent chez nous un asile ou un avenir meilleur. Le MRAP contribuera à rétablir la vérité : non, il n’y a pas d’invasion ; les flux migratoires, objectivement modestes, sont une respiration normale de l’Humanité et un apport indispensable à la vie et l’enrichissement humain d’un pays comme la France. Les immigrés ont toujours été et sont l’avenir des sociétés. Nous continuerons à défendre la liberté de circulation et d’installation de tous les humains en France comme ailleurs.

    Loi immigration :
    « Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés,
    un véritable sursaut citoyen »

    Le 19 décembre dernier, le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté à la majorité le projet de loi immigration. Cette adoption va dans le sens d’une remise en question sans précédent des valeurs républicaines. Instauration de quotas migratoires, conditionnement d’aides sociales à cinq ans de séjour régulier, conditionnalité de l’aide publique au développement, durcissement des conditions d’accès à la nationalité, mise en place d’une caution pour les étudiants étrangers sont autant de lignes rouges qui sont franchies. Ironie du sort, le texte va jusqu’à conditionner l’obtention d’un titre de séjour au respect des principes républicains à l’heure où nous nous nous en éloignons.

    Au-delà de s’en prendre drastiquement au droit des étrangers, cette loi vient compliquer encore davantage le travail mené par les salariés et les bénévoles de nombreuses associations et structures de l’économie sociale et solidaire qui interviennent en aide aux plus démunis. Ainsi, la loi prévoit des restrictions à l’hébergement d’urgence pour les personnes qui sont visées par une obligation de quitter le territoire, entravant plus encore la tâche pour les structures qui luttent contre la précarité. Ce n’est pas aux associations de cautionner la préférence nationale !

    Les acteurs de terrain ont toujours été force de proposition pour renforcer l’intégration des immigrés, enjeu majeur pour une société à réconcilier et rendu plus difficile par la loi votée. Au lieu de se saisir de leur expertise pour apporter des solutions concrètes et utiles, les parlementaires ont fait le choix de céder aux sirènes d’une extrême droite – qui se gargarise aujourd’hui d’une « victoire idéologique » – quitte à remettre en cause des principes républicains fondamentaux.

    La situation n’est plus soutenable. Là où nous devrions combattre la xénophobie et le populisme, là où nous devrions donner à voir que l’immigration irrigue et enrichit la France, là où nous devrions chercher à réconcilier les Françaises et les Français, cette loi n’ajoute que de la division. Elle s’inscrit dans un contexte global où chaque jour nous tirons la sonnette d’alarme sur le déclin de nos libertés et sur le renoncement à nos principes fondamentaux.

    Plus que jamais, il devient urgent de réinvestir le politique et d’opposer des solutions concrètes aux discours réactionnaires. Les associations offrent cette possibilité de traduire en actes des valeurs politiques mais elles ne sont pas seules. Partout autour de nous, il existe des  espaces où se mobiliser. Alors, soyons intransigeants et surtout, ne nous résignons pas à perdre la bataille culturelle.

    Le drame de cette loi est qu’elle continue à ajouter de la division et de l’autoritarisme là où nous devrions travailler au rassemblement et à la consolidation de notre démocratie. Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés, un véritable sursaut citoyen. Ayons le courage que la majorité des parlementaires n’a pas eu en ce 19 décembre. 

    Darmanin a offert le pouvoir

    à l’extrême droite

    Le MRAP, avec une large partie du monde associatif et politique, est atterré de la victoire importante que l’extrême droite a remportée fin 2023.

    Depuis des décennies, celle-ci a réussi à faire du rejet de l’immigration un thème majeur du débat politique. Darmanin, après bien d’autres, a voulu la concurrencer sur ce terrain. Et finalement, c’est le Rassemblement National, captant Les Républicains dans son sillage, qui a acculé le gouvernement à tout lui céder et à assurer son triomphe politique et idéologique.

    Cette nouvelle loi, qui portera honteusement le nom de Borne-Darmanin, maltraite encore plus la population immigrée, aggrave les nombreux obstacles à un accueil digne des étrangers, limite leur accès à l’égalité des droits et à leur intégration harmonieuse. Elle les menace d’une suspicion permanente et d’une expulsion facilitée. Elle remet en cause le droit du sol et introduit le sinistre principe de la préférence nationale. L’année de débats que ce projet de loi a provoquée a alimenté le climat de racisme et de xénophobie déjà trop présent dans notre société.

    Le MRAP continuera plus que jamais, dans les collectifs les plus larges, à organiser la solidarité avec les populations migrantes et à combattre les difficultés qu’elles affrontent et qui vont encore s’aggraver.

    Il continuera aussi son plaidoyer inlassable pour combattre les fantasmes soigneusement cultivés qui entourent l’immigration, pour convaincre qu’elle constitue en réalité un mouvement positif de l’humanité et que l’avenir est à la liberté de circulation et d’installation.

    Le Bureau national du MRAP 

    Deux cents personnalités appellent

    à manifester contre la loi immigration

    Paris (AFP) – Quelque 200 personnalités - acteurs, écrivains, journalistes ou encore représentants syndicaux - appellent à manifester le 21 janvier contre la promulgation de la loi immigration, dénonçant un "tournant dangereux de notre République", dans une tribune publiée dimanche soir par l'Humanité et Mediapart. 

    Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

    Mobilisation contre la loi immigration, place de la République, à Paris, le 5 janvier 2024 © Emmanuel Dunand / AFP 

    Parmi les signataires figurent les actrices Josiane Balasko et Julie Gayet, les écrivains Nicolas Mathieu et Alice Zeniter, l'humoriste Guillaume Meurice, les syndicalistes Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT) etc. Ils fustigent un texte de loi "rédigé sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de +préférence nationale+".

    "Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au président de la République de ne pas promulguer cette loi", conclut le texte.

    Sur France Inter, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a estimé qu'il s'agissait d'"un moment important de l'histoire politique de ce pays". "On est dans un tournant, des idées d'extrême droite sont adoptées à l'Assemblée nationale dans une loi qui renie les valeurs humanistes que nous défendons à la CFDT", a-t-elle dit au micro de "Questions politiques".

    Des associations de défense des sans-papiers ont déjà lancé un appel pour une mobilisation le 14 janvier.

    Adopté au forceps par le Parlement, le projet de loi immigration restreint notamment le versement des prestations sociales pour les étrangers, instaure des quotas migratoires, remet en question l’automaticité du droit du sol et rétablit un "délit de séjour irrégulier".

    Ce texte, qui a provoqué une crise ouverte au sein de la majorité présidentielle, a été voté par le Rassemblement national qui y a vu une consécration de "la priorité nationale" qu'il défend.

    © 2024 AFP

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    en 2027 voici ce que nous verrons

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      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Après France-Maroc

    des agressions racistes

    et une responsabilité écrasante

    pour l’extrême droite

     

      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Mercredi soir à Paris, après le match entre la France et le Maroc. (JULIEN MATTIA/Anadolu Agency via AFP)

    Mercredi soir, des hordes de fachos chauffées à blanc se sont déployées partout pour en découdre physiquement en hurlant des slogans racistes. Une soirée effroyable à mettre en parallèle avec les discours de certains leaders politiques.

    Même dans nos pires cauchemars nous ne pensions pas devoir consacrer un éditorial à des événements qui évoquent des heures sombres de l’histoire. Nous alertons depuis longtemps, pourtant, sur le danger de voir se reformer en France des groupes issus de l’extrême droite, prêts à passer à l’acte à la moindre occasion. Celle-ci s’est présentée mercredi soir à l’issue du match France-Maroc, qui s’était pourtant déroulé dans un respect mutuel exemplaire sur le terrain, dans les gradins et au cœur de nombreux bars. Chauffées à blanc par tous ceux qui, depuis quelques jours, prédisaient de possibles débordements du côté des supporteurs marocains (y compris au ministère de l’Intérieur et dans certains médias), des hordes de fachos se sont déployées ici ou là dans l’Hexagone pour en découdre physiquement en hurlant des slogans racistes.

    A Paris, si la police n’était pas intervenue, la situation aurait pu dégénérer de façon gravissime : une bande violente d’une quarantaine de personnes a été interpellée en possession de poings américains, de matraques ou clés à molette. Idem dans d’autres villes de France et notamment à Lyon, où les groupes identitaires ne cessent de se reformer malgré leur dissolution. On ne pointera jamais assez la responsabilité écrasante des leaders d’extrême droite dans ces dérives. A commencer par Eric Zemmour qui, depuis un bon moment, attise la haine de toutes celles et tous ceux qui ne sont pas blancs. Mais aussi Marine Le Pen et Jordan Bardella qui, même s’ils ont policé leur discours, désignent en continu les étrangers comme la source de tous les maux du pays. Et d’ailleurs, les a-t-on entendus condamner les violences commises mercredi soir ? Rien. Silence radio. Souvenons-nous de la saillie raciste du député RN Grégoire de Fournas, le 3 novembre à l’Assemblée nationale, elle ne venait pas de nulle part. La haine du Noir et de l’Arabe reste profondément gravée dans l’ADN de l’extrême droite, il faut toujours l’avoir en tête. Et refuser de céder un pouce d’espace sur ce terrain-là.


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  • Commentaires

    1
    fifi
    Jeudi 11 Janvier à 08:10

    L'extrême droite française s'inspire de l'extrême droite italienne: si Marine Le Pen copinait avec Salvini, Meloni a des tendances Zemmourienne dont Vincent Sofo un sbire de Meloni s'est marié avec Marion Maréchal Le Pen vice présidente de reconquête.

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