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C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS *** Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

 

C’est l’article d’un fils de victime  

 

de l’OAS 

 

Aujourd’hui, 23 avril 2023, un ancien ministre

 

de la République est mort

C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

Après avoir milité en 1961-1962 contre la guerre en Algérie au sein du Parti socialiste unifié (PSU), puis être tenté un moment par une vocation religieuse, François Léotard préfère se lancer en politique sous les couleurs de l’Union pour la Démocratie Française (UDF), devenant le fidèle bras droit de Valéry Giscard d’Estaing. Pendant la campagne électorale de 1976-1977, Le Canard Enchaîné reproduit une photo souvenir de Frère Léo et ses enfants de chœur de l’OAS… drôles d’agents électoraux.

 

C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

On identifie facilement les plus célèbres parmi les singes sanglants qui ont fait la loi à Alger en 1961-1962, comme les a appelés Germaine Tillion.

Tel Gabriel Anglade, impliqué dans l’attentat qui coûta la vie au commissaire René Joubert à Alger le 9 novembre 1961, dans le massacre des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs le 15 mars 1962, et dans l’ « opération chamois » visant à abattre le général de Gaulle à Paris, ce qui lui valut condamnation par la Cour de sûreté à 15 ans de réclusion criminelle.

On y voit aussi Claude Dupont, adjoint opérationnel de Degueldre, le chef des escadrons de la mort à Alger en 1961-1962, Norbert Vals, le chauffeur de la voiture piégée déposée devant le centre d’embauche des dockers algériens faisant au moins 62 morts le 2 mai 1962, ainsi que François Lecat, dit Fanfan, assassin du commandant René Poste le 23 octobre 1961. Quelques seconds couteaux complètent le tableau de famille.

Léotard est élu député de la 2è circonscription du Var le 25 mars 1978, et maire de Fréjus le 3 avril 1978. Mais ses fréquentations d’anciens criminels ont corrompu le Frère Léo dont les ennuis judiciaires commencent par l’affaire du "mur" de sa villa de Fréjus, qui s'est soldée par un non-lieu, ou par la découverte de faux tampons de la préfecture du Var dans sa mairie de Fréjus, ce qui le conduit à démissionner de son mandat de maire.

 

Le 14 février 1985, lors d’un débat télévisé, il déclare « Nous sommes un pays, dans certaines régions, où maintenant il y a des minorités musulmanes, ce qui pose problème, c’est-à-dire ayant une confession qui les mène à des pratiques, à des comportements, qui ne sont pas souvent des comportements respectant les Droits de l’homme et de la femme ». Ces propos suscitèrent l’indignation.

C’était il y a 38 ans, déjà Zemmour pointait sous Léotard.

 

C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

Nommé ministre de la Culture puis de la Défense, il est condamné le 16 mars 2004 à dix mois de prison avec sursis pour financement illicite de parti politique et blanchiment d’argent pour avoir injecté dans l’UDF 760.000€ provenant des fonds spéciaux de Matignon.

Vendredi 4 juin 2021 la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de François Léotard contre la décision de la Cour de justice de la République (CJR) qui l’avait condamné, le 4 mars, à deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour complicité d’abus de biens sociaux dans l’affaire dite de Karachi. L’ancien ministre de la défense ne disposait donc plus d’aucun moyen d’appel contre cette peine prononcée pour sanctionner les conditions frauduleuses des marchés d’armement passés avec le Pakistan et l’Arabie saoudite au début des années 1990, ayant permis de dégager des rétro commissions. Celles-ci auraient financé partiellement, selon l’accusation, la campagne présidentielle malheureuse d’Édouard Balladur en 1995. L’ancien premier ministre, auprès duquel M. Léotard a comparu devant la CJR avait, lui, été relaxé.

L’UDF n’a pas été le seul parti politique à recycler d’anciens tueurs de l’OAS et le Parti Socialiste n’a pas été en reste.

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En 1976, Georges Frêche récidive avec l’OAS et demande à Guy Montero, ancien officier de la Légion étrangère condamné à cinq ans de prison pour appartenance à l'organisation terroriste, de lui fournir un service d'ordre pour la campagne des municipales. Et il inscrit Montero sur sa liste. En mars 1977, Frêche remporte la mairie et Montero entre au conseil municipal. Il y restera six ans.

Le Rassemblement pour la République (RPR) placera dans les années 1980 à la tête de son service d’ordre, l’ex lieutenant déserteur du 1er REP Claude Dupont, le même qui officiait à l’UDF quelques années auparavant. Le Canard Enchaîné, sous la plume de Christophe Nobili, ironisera sur un parti qui se réclame fièrement du gaullisme mais utilise les services d’un putschiste ayant agi au sein d’une organisation à l’origine d’attentats visant à tuer le général de Gaulle. Et le palmipède de citer quelques crimes commis par Dupont.

La discibilité actuelle de l’OAS remonte à loin. Les partis dits « républicains » n’ont pas été très regardants sur le passé des petites mains qu’ils recrutaient à seule fin de recueillir les voix des rapatriés d’Algérie. Si Léotard fut un bricoleur, François Mitterrand, lui, fut un orfèvre puisqu’il obtint de l’ex général Raoul Salan, chef de l’OAS, qu’il appelle à voter pour lui en 1981. Reconnaissant, Mitterrand imposa au Parlement à majorité socialiste l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour obtenir l’adoption de la loi n° 82-1021. En accordant amnistie, réhabilitation morale et compensation financière à quelques 2000 militaires et civils ayant fait partie de l’OAS, cette loi a légitimé les actes criminels des partisans les plus déterminés de l’Algérie française dont Jean-Marie Le Pen, ancien officier du 1er régiment étranger parachutiste connu pour la pratique systématique de l’enlèvement extra judiciaire et de la torture tout au long de la guerre d’Algérie, en a été la figure emblématique.

 

Jean-Philippe Ould Aoudia

Fils de victime de l’OAS

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Non Monsieur le Président de la République les descendants des victimes de l'OAS ne regrettent pas François Léotard.

Michel Dandelot

 

Guerre d’Algérie :

« Les victimes de l’OAS sont totalement

oubliées »

C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

Cet article a été écrit le 

7 FÉVRIER 2022 

PAR ANCRAGE 

Nous connaissons aujourd’hui en 2023 ce qu’Emmanuel Macron a reconnu concernant les victimes de l’OAS... 6 victimes seulement sur 2700.

Michel Dandelot

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Les familles endeuillées par l’organisation terroriste sont délaissées dans les commémorations autour de la fin du conflit algérien, déplore Jean-François Gavoury, fils du commissaire central d’Alger assassiné en 1961. 

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Evacuation d’une victime après un attentat de l’OAS contre une pharmacie à Alger, le 17 mars 1962. – / AFP

Lors d’une rencontre avec les représentants d’associations de rapatriés à l’Élysée, fin janvier 2022, Emmanuel Macron avait qualifié de « massacre impardonnable » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962, dans laquelle ont péri plusieurs dizaines de partisans de l’Algérie française. Ce geste vis-à-vis des pieds-noirs succédait à d’autres manifestations de « reconnaissance » adressées aux harkis et aux familles d’Algériens pro-FLN (Front de libération nationale) victimes de la répression du 17 octobre 1961 à Paris. Un pas de plus dans une séquence mémorielle sensible dominée par le 60e anniversaire des accords d’Evian ayant soldé la guerre d’Algérie, le 18 mars 1962.

Mais toutes les victimes du conflit n’ont pas encore été honorées. Dans un entretien au Monde Afrique, Jean-François Gavoury, fils de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger assassiné par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) le 31 mai 1961, regrette que les morts causés par cette organisation terroriste pro-Algérie française aient jusqu’à présent été « passés sous silence » dans les hommages officiels. Une initiative est attendue ce mardi 8 février de la part de l’Elysée à l’occasion du 60e anniversaire de la répression d’une manifestation organisée par les partis et syndicats de gauche contre « les assassins de l’OAS » et pour la « paix en Algérie » à la station demétro Charonne, à Paris.

Comment jugez-vous cet acte de « reconnaissance » des « injustices » et des « drames » subis par les pieds-noirs d’Algérie lors de l’accession du pays à l’indépendance ?

Il est légitime que les victimes du 26 mars 1962 soient honorées. Cela ne me choque en rien. Soixante ans après, il est plus que temps de procéder à une reconnaissance générale de ce que fut la guerre d’Algérie. De la même manière, je ne suis pas choqué que les harkis se voient reconnaître les traitements inhumains qu’ils ont eu à endurer au lendemain du cessez-le-feu et obtiennent des compensations.

Ce qui me rend amer, c’est que les victimes de l’OAS soient à ce point délaissées. Déjà, le rapport de Benjamin Stora [remis au président de la République en janvier 2021] était silencieux, étrangement silencieux, sur la date du 8 février 1962, celle de la répression de la manifestation anti-OAS et en faveur de la paix en Algérie, au cours de laquelle neuf personnes ont péri au métro Charonne sous les coups de la police de Maurice Papon. Les victimes de l’OAS sont, au moment où nous parlons, les seules victimes de la guerre d’Algérie totalement oubliées par les pouvoirs publics depuis soixante ans. Je dis bien : les seules. Il n’en est pas d’autres.

La qualification de « massacre impardonnable » vous semble-t-elle convenir à propos de la tuerie de la rue d’Isly ?

Je sais gré au président d’avoir mentionné que la foule de manifestants de la rue d’Isly avait « été attisée par l’OAS ». C’est la première fois qu’au sein de l’Etat on précise que cette manifestation avait répondu à un mot d’ordre de l’OAS. Mais qualifier de « massacre impardonnable pour la République » l’usage de la force face à une manifestation à caractère insurrectionnel et appelée par une organisation criminelle peut placer le chef de l’Etat dans une situation délicate.

Si l’administration des anciens combattants et les services d’archives avaient été parfaitement transparents vis-à-vis du chef de l’Etat, ils n’auraient pas manqué de lui adresser les pièces relatives à ce dossier du 26 mars 1962. Car les archives existent bel et bien et elles tendent à démontrer de façon incontestable le fait que le 26 mars 1962, les malheureux musulmans composant le 4e Régiment de tirailleurs – où il n’y avait d’ailleurs pas que des musulmans – ont répondu en état de légitime défense à des tirs émanant de balcons et du toit de l’immeuble du 64 rue d’Isly. Les membres de ce régiment ont réagi instinctivement, en imaginant que ces tirs pouvaient provenir de la foule qu’ils avaient en face d’eux. Le président de la République a été tenu dans l’ignorance d’une réalité déjà reconnue comme un fait historique par des services relevant de son autorité.

« Nous attendons un geste mémoriel de la part du président en hommage aux victimes de l’OAS, qui sont au nombre de 2 700 »

Que demandez-vous précisément au chef de l’Etat ?

Les victimes de l’OAS sont représentées par deux associations. La première, Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, est une association vouée à perpétuer le souvenir des six inspecteurs des centres sociaux éducatifs (CSE) en Algérie assassinés collectivement le 15 mars 1962 au CSE de Château-Royal, à Alger. La seconde, plus généraliste, est celle dont je suis le représentant légal : l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo). Nous attendons un geste mémoriel symbolique de la part du président de la République en hommage aux victimes de l’OAS, qui sont au nombre de 2 700 personnes – Européens comme autochtones –, sans compter les blessés.

L’OAS a visé, en Algérie et en France, des fonctionnaires, des magistrats, des élus, des enseignants, des journalistes, tous défenseurs des institutions de la République. Et bien sûr des policiers et des militaires, des gendarmes ou des soldats du contingent, tels ceux qui ont été tirés comme des lapins les 22 et 23 mars 1962 à Bab el-Oued (Alger). Le hasard veut que le procès des assassins de mon père, première victime de l’OAS au sein de la fonction publique, ait débuté le 26 mars 1962, le jour de la tuerie de la rue d’Isly.

Nous ne demandons pas d’argent pour toutes ces familles, parce que cela ne serait pas sain à nos yeux. Car il faut savoir que des militants de l’OAS ont, eux, réclamé et obtenu, aux frais du contribuable, des indemnités. En vertu de l’article 13 de la loi du 23 février 2005, ces tueurs ayant abattu nos pères et nos mères ont eu accès à des compensations financières du fait qu’ils avaient dû interrompre leur activité professionnelle pour se joindre aux factieux, s’étaient exilés pour échapper à la justice et n’avaient pas pu cotiser pendant ce temps pour leur future retraite civile. Ces indemnités se sont élevées à 1 250 euros par trimestre, soit 5 000 euros par année. Des sommes substantiellement supérieures aux réparations accordées aux harkis qui, eux, s’étaient placés du côté de la République.

« Je ne connais pas les intentions du chef de l’Etat, mais je compte sur lui car il me semble témoigner d’un esprit d’ouverture »

Quelle forme pourrait prendre ce geste mémoriel de la part du président de la République ?

Nous n’attendons pas de lui de la compassion, mais de la compréhension de ce qu’ont été la douleur et les souffrances des familles des victimes de l’OAS, jusque-là complètement passées sous silence. M. Macron peut accomplir ce geste soit le 8 février, à l’occasion du 60e anniversaire de la répression du métro Charonne, soit le 19 mars, lors de l’anniversaire de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu consécutif aux accords d’Evian. Dans ce deuxième cas, il pourrait se joindre à la cérémonie tenue chaque année au matin de ce même 19 mars devant une stèle érigée en octobre 2011 par la ville de Paris à la demande de notre association en hommage aux victimes de l’OAS. Mais pour l’instant, je ne connais pas les intentions du chef de l’Etat. Je compte sur lui car il me semble témoigner d’un esprit d’ouverture. Je l’ai même trouvé extrêmement courageux d’avoir déclaré en aparté, à la fin de sa rencontre avec les rapatriés le 26 janvier à l’Elysée, qu’il ne reviendrait pas sur ses propos de 2017 à Alger assimilant la colonisation à un « crime contre l’humanité ». 

SOURCE : Guerre d’Algérie : « Les victimes de l’OAS sont totalement oubliées » - Memoire des métissages du sud-ouest (ancrage.org) 

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J
Michel Rocard avait établi un rapport accablant sur les centres de regroupement des populations algériennes déplacées pour vider des régions entières de leurs habitants. La mortalité infantile y était très élevée malgré un traitement consistant à assister quotidiennement au lever et au baisser des couleurs. On peut avoir été au PSU et rester un honnête homme.<br /> Jean-Philippe
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C
!ah tiens, j'apprends à la lecture du dossier, que François Léotard avait "fat ses classes" au PSU ! Rien de commun avec moi qui les avait faites à Oran, à la caserne du 1/66ème RA.<br /> Curieux parcours tout de même. Vous me direz Michel Rocard lui aussi avait été au PSU !<br /> Et cela a amené Frère Léo a copiner avec l'OAS ?
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