Je viens de voter pour Fatima Kouriche qui a contre elle un candidat RN arrivé en tête au premier tour et le maire de Chalon-sur-Saône, arrivé en quatrième position qui se dit hypocritement « candidat libre » mais qui est en réalité proche d’Eric Zemmour. Fatima Kouriche, arrivée en deuxième position qui bénéficie du désistement du candidat macroniste, arrivé en troisième position écrit :
Qui suis-je ?
Il y a 53 ans née d’une mère française et d’un père algérien, j’habite à Montceau-les-Mines depuis de très nombreuses années. Mère au foyer pendant longtemps, j’ai repris des études à 42 ans pour entrer dans le monde agricole. Si on ne m’avait pas mis des bâtons dans les roues, je serais aujourd’hui éleveuse. Mais les préjugés et le racisme frappaient déjà il y a plus de 10 ans et donc une agricultrice prénommée Fatima ne semblait pas convenir à tout le monde… J’ai ensuite travaillé dans un centre d’appels afin d’avoir un revenu stable pour m’occuper de mes enfants qui sont aujourd’hui autonomes et me rendent fière. Depuis peu, je tente une conversion pour créer une entreprise. J’ai débuté mon engagement citoyen auprès des Gilets jaunes en 2018 et ces derniers m’ont confié la tâche d’apporter leurs revendications au Sénat. Je suis bénévole à la Croix Rouge et me suis présentée à d’autres élections comme en 2022 en tant que suppléante d’Eric Reboulet.
J’ai cette année l’honneur de défendre le Nouveau Front Populaire qui est porteur d’espoirs grâce à cette union de la gauche qui défend un programme cohérent et financé, positif pour les classes populaires et classes moyennes, ambitieux dans le domaine écologique et pour la restauration de nos services publics mutilés par la macronie.
Bonne chance Fatima, vous avez un beau prénom que Zemmour déteste mais surtout vous faites partie du Nouveau Front Populaire, surtout voyez, dans l'article ci-dessous ce que disent et font les racistes, les fascistes du RN (Michel Dandelot)
« Dans une semaine, tu prends
un aller simple » : les travailleurs immigrés
face à la déferlante raciste
Ces propos, tenus dans le microcosme professionnel, prennent une résonnance d’autant plus inquiétante que les représentants du RN n’ont cessé d’alimenter cette ambiance délétère par leurs saillies médiatiques répétées.
© Le média
Les résultats électoraux des européennes et des législatives donnant le Rassemblement national en tête des scrutins ont entraîné, dans leur sillage, une multiplication de propos xénophobes, dont les travailleurs immigrés ou issus de l’immigration sont la cible, y compris sur leur lieu de travail. Face à cette parole raciste débridée, des voix citoyennes appellent à des actes forts de résistance, dès le 7 juillet.
« Une atmosphère nauséabonde. » Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce et services, peine à cacher son émoi face à la multiplication, depuis le début de la campagne des législatives, de témoignages émanant de salariés issus de l’immigration confrontés à un racisme débridé sur leur lieu de travail.
Dans les boutiques, les restaurants, les hôtels…, un verrou a, selon le syndicaliste, clairement sauté. Du jamais vu. Exemple parmi d’autres : à Lyon, cette salariée d’origine algérienne, à qui pendant le déjeuner à la cantine, au détour d’une conversation sur les prochaines vacances, un collègue aurait, sur le ton de l’ironie, suggéré de « prendre un aller simple » car « c’est bon, il te reste une semaine, tu reprends tes valises, tu repars chez toi », faisant allusion à une victoire du Rassemblement national, le 7 juillet.
Ces propos, tenus dans le microcosme professionnel, prennent une résonnance d’autant plus inquiétante que les représentants du RN n’ont cessé d’alimenter cette ambiance délétère par leurs saillies médiatiques répétées visant, derrière leur nouvelle façade de respectabilité, pêle-mêle les droits des binationaux, ceux des immigrés en situation régulière menacés de perdre leur titre de séjour en cas de chômage, ou encore ceux qu’ils désignent comme des « Français de papier ».
Un climat d’insécurité au quotidien
« Tout ceci crée, selon Amar Lagha, un climat d’extrême insécurité au quotidien » chez ces travailleurs vivant et payant leurs impôts en France, souvent depuis plusieurs décennies. Et le syndicaliste de pointer l’afflux de questions remontant auprès des délégués syndicaux de la part de salariés, qui confient leurs peurs, les uns de ne pas voir leur titre de séjour renouvelé, les autres d’être expulsés avec leurs enfants de leur logement social, si jamais le Rassemblement national est en position d’appliquer son cortège de mesures liées à la préférence nationale.
Comment ne pas céder à l’appréhension quand la parole xénophobe est désormais assumée publiquement, face caméra, par une employeure ? Devant ses salariés en grève, qui manifestaient à quelques pas des locaux du groupe de nettoyage HNET, le 2 juillet, pour dénoncer des conditions contraires au droit du travail, voici ce que Françoise Harbeau, patronne de l’entreprise, a livré aux caméras du site d’informations Le Média : « Franchement, je suis une blanche. Avec tous ces noirs, vous croyez qu’on n’a pas peur ? »
Cliquez sur ce lien pour écouter Françoise Harbeau une patronne raciste et aussi ouvrez le son :
https://twitter.com/i/status/1808890741562781818
« Ils vont faire comment sans nous ? »
Rencontré le 4 juillet au petit matin sur le chemin de son travail, à la sortie de la toute nouvelle gare Saint-Denis-Pleyel (Seine-Saint-Denis), dernière station de la ligne 14 inaugurée le 24 juin, Adama (le prénom a été modifié), ouvrier malien de 35 ans qui a œuvré pendant plusieurs mois à poser les dalles de ce chantier au cœur du Grand Paris Express, prend le contre-pied, entre fatalisme et lucidité : « Moi, je n’ai pas peur du RN, ni de repartir au Mali. Mais les racistes, eux, devraient plutôt avoir peur qu’on ne soit plus là. Ils vont faire comment sans nous ? »
Derrière une apparente nonchalance, l’ouvrier, arrivé en France en 2019 et détenteur d’un titre de séjour de cinq ans, pose le doigt sur une question à laquelle le Rassemblement national s’est soigneusement gardé de répondre durant toute cette campagne, en alimentant les préjugés sur le « guichet social » que serait devenue la France. Au mépris des chiffres qui révèlent la part endossée par la main-d’œuvre immigrée, au cœur de la machine économique, et largement employée dans ces métiers dits « en tension », dont la pénibilité est documentée. Sur les chantiers de la Société du Grand Paris Express (SGD), où travaille Adama, cinq ouvriers sont morts depuis mars 2020 et une vingtaine d’autres ont subi des accidents entraînant une incapacité totale de travail.
Selon l’Insee, parmi les hommes en emploi, 39 % des immigrés sont ouvriers, soit bien davantage que les hommes sans ascendance migratoire (29 %). En Île-de-France, plus de six aides à domicile, aides ménagères ou employés de maison sur dix sont immigrés. Il en est de même pour les ouvriers du gros œuvre du bâtiment et des travaux publics.
Une réalité dont le gouvernement de Macron avait conscience, en prévoyant dans sa loi immigration, en vigueur depuis le 28 janvier 2024, une carte de séjour « travailleur temporaire » ou « salarié » d’une durée d’un an, ainsi qu’une régularisation des travailleurs sans papiers œuvrant dans ces métiers en tension.
Boycott économique
Alors que certains médecins à diplôme hors Union européenne ont manifesté ces derniers jours leur intention de quitter les déserts médicaux où le Rassemblement national a fait le plein de voix au premier tour, ou que des agents de la RATP menacent de faire grève si le parti d’extrême droite confirme son score au second tour des législatives, des voix appellent à un sursaut citoyen, porté par les syndicats.
À l’instar de la journaliste Nora Hamadi, qui pose ainsi les enjeux : « A quoi ressemblerait la France sans les immigrés ? À un pays paralysé. » L’idée d’un « boycott économique », qui se traduirait par « une journée France morte », sans travailleurs immigrés ou descendants d’immigrés, lancée en 2010, en pleins « débats putrides sur l’identité nationale », par un collectif de militants antiracistes dont la journaliste était partie prenante, fait de nouveau son chemin. Avec une urgence bien plus vertigineuse.
« J’ai entendu Sophie Binet dire que la CGT se battrait sur les valeurs si le RN accédait au pouvoir. Il faudra réellement que cela se traduise par des actes forts, qu’il y ait des préavis de grève, que ça bouge vraiment », assène la journaliste, qui déplore le manque de relais, il y a quinze ans, de cette initiative symbolique destinée à frapper les esprits.
En attendant, la CGT multiplie les appels à se rendre ce dimanche dans les bureaux de vote afin de faire barrage au RN. Pour Amar Lagha, c’est le premier acte d’une résistance car « la politique du Rassemblement national n’est pas seulement dirigée contre les étrangers, mais contre l’ensemble des travailleurs, appelés à aller voter massivement, y compris ceux qui doivent travailler le dimanche. »