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Il y a 53 ans, jour pour jour, les criminels de l'OAS assassinaient les six inspecteurs des centres sociaux éducatifs. Souvenons-nous de ces six hommes courageux, généreux et d'honneur

 

Il y a 53 ans, jour pour jour

 

les criminels de l'OAS

 

assassinaient les six inspecteurs

 

des centres sociaux éducatifs

 

Souvenons-nous de ces six

 

hommes courageux, généreux

 

 

et d'honneur

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Il y a 53 ans, jour pour jour, les criminels de l'OAS assassinaient les six inspecteurs des centres sociaux éducatifs. Souvenons-nous de ces six hommes courageux, généreux et d'honneur

Ce sont les nostalgiques de ces criminels et parfois les auteurs, eux-mêmes, qui sont venus hier, 14 mars 2015, soutenir l'extrémiste et plus grand provocateur de France le dénommé Ménard

 

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L’assassinat des six inspecteurs

 

 des centres sociaux éducatifs

 

assassinés par l’OAS

 

le 15 mars 1962

 

  Les%20victimes

 
Le 15 Mars 1962, un commando delta de l’O.A.S.

a méthodiquement assassiné :

 

Marcel BASSET
Robert EYMARD
Mouloud FERAOUN
Ali HAMMOUTENE
Max MARCHAND
Salah OULD AOUDIA

 

" Ils étaient six, Algériens et Français mêlés. Tous inspecteurs de l’éducation nationale, réunis le 15 mars 1962, trois jours avant la signature des accords d’Evian, à Château-Royal dans le quartier d’El Biar, près d’Alger. Parmi eux, Max Marchand, leur responsable, un Normand passionné d’Algérie, et Mouloud Feraoun, l’écrivain kabyle. Ils dirigent des centres sociaux lancés en 1955 par Germaine Tillion, où l’on crut jusqu’au bout à l’alphabétisation et à la formation professionnelle des jeunes et des adultes pour apprendre, enfin, à vivre ensemble un peu moins mal. Un commando Delta de tueurs de l’OAS, commandé semble-t-il par l’ex-lieutenant Degueldre, les déchiqueta à l’arme automatique, ce jour-là, comme des chiens, dos au mur, pour qu’un dernier espoir s’éteigne. " [Jean-Pierre Rioux]

 

Au cours de la nuit qui suivit cet assassinat, Germaine Tillion a écrit le texte suivant qui est paru dans Le Monde du 18 mars 1962.

 

La bêtise qui froidement assassine

"Mouloud Feraoun était un écrivain de grande race, un homme fier et modeste à la fois, mais quand je pense à lui, le premier mot qui me vient aux lèvres c’est le mot : bonté...

C’était un vieil ami qui ne passait jamais à Paris sans venir me voir. J’aimais sa conversation passionnante, pleine d’humour, d’images, toujours au plus près du réel - mais à l’intérieur de chaque événement décrit il y avait toujours comme une petite lampe qui brillait tout doucement : son amour de la vie, des êtres, son refus de croire à la totale méchanceté des hommes et du destin.

Certes, il souffrait plus que quiconque de cette guerre fratricide, certes, il était inquiet pour ses six enfants - mais, dans les jours les plus noirs, il continuait à espérer que le bon sens serait finalement plus fort que la bêtise...

Et la bêtise, la féroce bêtise l’a tué. Non pas tué : assassiné. Froidement, délibérément ! ...

Cet honnête homme, cet homme bon, cet homme qui n’avait jamais fait de tort à quiconque, qui avait dévoué sa vie au bien public, qui était l’un des plus grands écrivains de l’Algérie, a été assassiné... Non pas par hasard, non pas par erreur, mais appelé par son nom, tué par préférence, et cet homme qui croyait à l’humanité a gémi et agonisé quatre heures - non pas par la faute d’un microbe, d’un frein qui casse, d’un des mille accidents qui guettent nos vies, mais parce que cela entrait dans les calculs imbéciles des singes sanglants qui font la loi à Alger...

Entre l’écrivain Mouloud Feraoun, né en Grande-Kabylie ; Max Marchand, Oranais d’adoption et docteur ès lettres ; Marcel Basset, qui venait du Pas-de-Calais ; Robert Aimard, originaire de la Drôme ; le catholique pratiquant Salah Ould Aoudia et le musulman Ali Hammoutène, il y avait une passion commune : le sauvetage de l’enfance algérienne - car c’était cela leur objectif, l’objectif des Centres Sociaux : permettre à un pays dans son ensemble, et grâce à sa jeunesse, de rattraper les retards techniques qu’on appelle "sous-développement". Dans un langage plus simple cela veut dire : vivre.

Apprendre à lire et à écrire à des enfants, donner un métier à des adultes, soigner des malades - ce sont des choses si utiles qu’elles en paraissent banales : on fait cela partout, ou, à tout le moins, on a envie de le faire. [...]

Et c’était de quoi s’entretenaient ces six hommes, à 10 heures du matin, le 15 mars 1962 ..."

 

Germaine Tillion

 

Il y a 53 ans, jour pour jour, les criminels de l'OAS assassinaient les six inspecteurs des centres sociaux éducatifs. Souvenons-nous de ces six hommes courageux, généreux et d'honneur

Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Aoudia, a publié, une enquête sur l’assassinat de Château-Royal (éditions Tiresias). Jean-Philippe Ould Aoudia enquête minutieusement, recoupe les documents, vomit les clauses des amnisties successives qui rendent le crime innommable et font taire les proches des victimes. Il n’a qu’un but : traquer les assassins de son père à El Biar, relire cette tuerie planifiée, établir les complicités en hauts lieux, pointer du doigt les inconscients et les aveugles, reconstituer l’atmosphère d’affolement à Alger au printemps de 1962, qui laissait proliférer l’exécution à la raflette entre deux anisettes et l’attentat méthodique des commandos surentraînés. [d’après Jean-Pierre Rioux, Le Monde du 20 mars 1992]

Une association et un livre pour ne pas oublier :

 

- l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons,
siège social : UNSA-Education - 87 bis rue Georges Gosnat - 94 853 Ivry-sur-Seine ;

- L'assassinat de Château-Royal, de Jean-Philippe Ould Aoudia - introduction de Germaine Tillion, préface d’Emmanuel Roblès et postface de Pierre Vidal-Naquet - (Éditions Tirésias, 1992 - http://www.editionstiresias.com/pages/catalogue.php?cat=3&limite=10 ) Cliquez sur le lien des Editions Tirésias pour trouver de nombreux livres sur la guerre d'Algérie

 

Dans la vidéo qui suit, à la  4e mn 56'', vous pourrez entendre un court extrait du Journal de Mouloud Feraoun lu par l'ancien ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand :



 

 

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