Le 26 août 2019 restera quoiqu’il arrive un bien triste anniversaire pour notre Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen
« La police n’a pas commis de violences irréparables. »
C’est sidérés, que nous avons à nouveau entendu hier soir au JT de France 2 et face à une journaliste complaisante (AS Lapix), Monsieur Macron tordre la réalité des faits qui se sont déroulés sous nos yeux ces 10 derniers mois : « La police n’a pas commis de violences irréparables… elle a permis d’éviter le pire »… Mais le pire par rapport à quoi ? Quand aux médecins qui connaissent bien ce qu’est la mort accidentelle d’un être cher (#zineb # steve), une énucléation (#JeromeRodrigues), l’amputation d’une main, une hémorragie cérébrale ou un trauma cranio-facial grave, et leurs conséquences tout au long de la vie en terme de handicaps visibles et invisibles… Mais les faits, eux, sont têtus et dénier aux victimes leur existence même n’y changera rien car tous les Français ont bien vu ces blessures, qu’elles soient indignes pour la majorité ou justifiées pour une minorité. Tout est gravé dans l’inconscient collectif à présent et la réassurance, qu’apporte à leur auteur une telle scotomisation, n’est que transitoire car falsifier le réel par des éléments de langage provocateurs ne peut avoir que pour effet d’attiser la colère des Français contre leurs institutions et les désolidariser un peu plus chaque jour des forces de l’ordre républicaines contraintes d’obéir à leur triste ministère de tutelle. Alors que Monsieur Macron avait semblé infléchir sa position sur l’usage de ces armes en proposant de « recevoir à l’Elysée les médecins qui l’avaient interpelé sur les LBD », ces déclarations mensongères, à l’issue d’un G7 bunkerisé, viennent d’anéantir tout espoir d’avancée sérieuse sur la question. Après de telles déclarations, aucun médecin humaniste qui se respecte ne pourra accepter ce rendez-vous sans courir le risque de passer pour un « mangeurs de petits fours et de belles paroles » !
« Le courage ? Pour les autres ! »
Monsieur le président Macron, en n’ayant pas le courage simple et digne de désavouer la répression de nos concitoyens et de faire interdire l’usage de ces armes de guerre sur notre territoire, vous prenez le risque de rester considéré à jamais dans l’histoire de France comme le Président qui aura cautionné les mutilations de son propre peuple. Vous avez déclaré récemment : « L'héroïsme est encore là dans la société, nous avons cette force d'âme ! » Alors, au lieu de faire sans cesse appel au dévouement et au courage de votre population, faites en la preuve vous-même pour une fois ! Interdisez ces armes !
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 est un texte fondamental de la Révolution française, qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et les conditions de leur mise en œuvre. Ses derniers articles sont adoptés le 26 août 1789.
Le 26 août 2019 restera donc un bien triste anniversaire pour notre Déclaration des Droits de l’Homme. Peut-on d’ailleurs encore se revendiquer de cet héritage quand près de 500 de nos concitoyens ont été mutilés ou tués par des armes de guerre utilisées par les forces de l’ordre en France depuis 20 ans ?
- Alors continuons à dénoncer l’usage d’armes de guerre « à létalité atténuée » sur la population française.
- Rendons hommage aux victimes et à leurs familles lors d’une cérémonie de remise de «médailles du Courage et de la Dignité».
Et puis quand même... et en conclusion :
« On ne doit pas accepter la grande violence » a dit M. Macron à Mme Lapix.
Je suis bien d’accord. Nous ne pouvons pas accepter ces grandes violences.
La blessure de cette jeune femme à Marseille, son crâne fendu, alors qu’elle ne faisait que rentrer à sa maison, c’est grave ou pas ?
La blessure grave de l’écolier qui passait pour faire des courses à Strasbourg. Pas grave ?
La blessure de Mme Legay, et les mensonges et tout ça, pas grave ?
Les mains arrachées et les yeux perdus, pas grave Monsieur le Président ?
Dommage, j’avais tellement envie de croire que vous aviez changé de politique…
Alors respirons un peu l’air frais et pur de nos forêts, enfin celles qui ne brûlent pas... car on peut craindre un avenir très incertain ?