Un 9e groupe est créé à l’Assemblée, LREM
perd la majorité absolue
Gilles le Gendre, le patron des députés LREM. Photo Ludovic MARIN/AFP
Un neuvième groupe politique avec des Macronistes et anciens Macronistes, composé de 17 députés, est «déposé officiellement» ce mardi à l’Assemblée, le groupe LREM perdant du même coup de justesse la majorité absolue, au moins temporairement.
Baptisé «Ecologie Démocratie Solidarité», ce nouveau groupe est «indépendant», «ni dans la majorité, ni dans l’opposition», écrivent dans leur déclaration politique les élus, parmi lesquels figurent d’anciens «marcheurs» comme Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot), ou encore des LREM de l’aile gauche comme Aurélien Taché ou Cédric Villani.
Emmanuel Macron, le 17 mai à La-Ville-aux-Bois-lès-Dizy (Aisne) pour le 80e anniversaire de la bataille de Montcornet. AFP/pool
« Il a le calme des chefs qui se retrouvent face à une vaguelette. Et là… ça n'est pas autre chose qu'une vaguelette », commente sobrement un proche d'Emmanuel Macron, pour minimiser la portée politique du départ d'Aurélien Taché de la République en marche (LREM). Dimanche, le député issu de l'aile gauche de la macronie, et Marcheur historique, a pourtant claqué la porte du mouvement, en regrettant, dans le Journal du Dimanche, que « l'ouverture » ne se soit « faite que vers la droite » depuis le début du quinquennat. Pire, il va rejoindre le nouveau groupe autonome à l'Assemblée nationale − baptisé Ecologie, démocratie, solidarité − qui est officiellement lancé ce mardi 19 mai dans la matinée, et composé pour grande partie de nombreux dissidents de LREM, notamment Matthieu Orphelin. Un véritable bras d'honneur au chef de l'Etat, que l'Elysée n'a pas souhaité lundi commenter de manière officielle.
Pour le président de la République, qui appelle dans tous ses récents discours à «l'union» et à « l'unité nationale », la nouvelle intervient néanmoins au pire moment. « Ça le replonge dans les petites tambouilles partisanes alors que le pays traverse une crise sans précédent et qu'il cherche un second souffle pour la fin de son mandat, enchaîne un parlementaire. Et surtout, ça rappelle une fois de plus que LREM reste un colosse aux pieds d'argile ».
Mais dans un premier temps Emmanuel Macron n’a pas trop de soucis à se faire car en cas de votes critiques il sera sauvé par le centre, la droite et tous ces opportunistes en provenance de la gauche, la dernière en date supposée Ségolène Royal.