• Souvenez-vous, c'était le 19 mars 1962 *** Rappelez-vous des paroles de Sarkozy, Fillon et Juppé de 2016

    Souvenez-vous, c'était le 19 mars 1962

    Rappelez-vous des paroles de Sarkozy, Fillon et Juppé de 2016

    Souvenez-vous, c'était le 19 mars 1962

     

    Le 19 mars 1962, la signature des accords d’Évian mettait fin à huit années de ce que l’État Français appelait, depuis 1954, « les événements ». Refoulant pendant de nombreuses décennies « cette guerre sans nom » pour enfin reconnaître la guerre d’Algérie, en 1999. 

    La proposition de loi socialiste visant à substituer les termes « d’opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord » dans les documents de la République Française par « guerre d’Algérie » a finalement abouti.

    Commémoration du cessez-le-feu 

    Nicolas Sarkozy affirmait que « la colonisation avait eu un rôle positif » dans le seul et unique but de faire l’apologie de la colonisation et de ses crimes perpétrées sur les colonisés, d’envenimer une polémique très houleuse et d’accentuer les tensions entre l’Algérie et la France. Or il avait sciemment omis que la colonisation était une mort annoncée, planifiée, programmée, des colonisés, qui impliquait des responsabilités individuelles des politiques et de leur armée soutenue par des colons et des responsabilités collectives. En effet, que Nicolas Sarkozy s’en soit targué ouvertement à l’instar de Napoléon III, -que Victor Hugo nommait « Napoléon le petit » dans ses poèmes qui furent des réquisitoires contre le neveu de Napoléon Ier-, il soutient de manière manifeste et provocatrice que la construction des hôpitaux, des écoles, des voies de circulation etc… Ne profitaient pas qu’aux colons.

    Souvenez-vous, c'était le 19 mars 1962

    Mais n’oublions pas les dernières paroles de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, promettant, s’il est de nouveau élu, de supprimer la commémoration du 19 mars 1962 ! 

    Ainsi, Nicolas Sarkozy voulait alors réécrire l’histoire de la guerre d’Algérie. Or ces colons étaient soutenus par l’armée française chargée de la gestion administrative de l’Algérie, qui était un département français, et du contrôle de ce département. Par ailleurs, n’oublions pas que le taux de mortalité des Algériens était élevé, sans compter que la France, en son son armée, avait recruté, dans sa Légion étrangère, d’anciens SS nazis dans ses rangs. Des nazis à qui ils donnaient en un temps court la nationalité française, et des colons qui agissaient avec connivence, pour museler le peuple algérien dans l’ignorance à grande échelle. En effet, seul un enfant sur dix enfants était scolarisé en 1954, soit 124 ans après le début de la colonisation. La France et son armée, soutenue par les colons, exerçaient une volonté manifeste de maintenir les colonisés dans l’ignorance afin d’entraver toute révolte grâce à l’existence progressive d’une intelligentsia qui véhiculait des idées révolutionnaires. Sans compter la multiplication des SAS, Sections Administratives Spécialisées, prisons à ciel ouvert pour de nombreux Algériens et leurs familles… Aujourd’hui, la droite s’insurge à des fins politiques contre la commémoration du 19 mars 1962, qui marque aussi la défaite française, sujet houleux et humiliant pour des politiques qui manœuvrent et exploitent l’Histoire à des fins électoralistes, aujourd’hui encore.

    Mais Sarkozy n'est pas seul à rejeter

    la commémoration du 19 mars 1962

    Souvenez-vous, c'était le 19 mars 1962

    Fillon: commémorer le 19 mars 1962

     est un "mépris" à l'égard des harkis

     et pieds-noirs

    François Fillon (Les Républicains) a dénoncé "une forme de mépris" à l'égard des harkis et des pieds-noirs, avec la décision de François Hollande de commémorer le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie, Alain Juppé lui reprochant aussi de "souffler sur les braises".

    "Le 19 mars est une date qui ne peut pas être retenue comme une date de célébration nationale", a estimé M. Fillon dans l'émission "Le Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI. Parce qu'au lendemain du cessez-le-feu, "il y a eu des centaines de milliers de harkis qui ont été massacrés (...) et des centaines de milliers de Français qu'on appelle des pieds-noirs, des Français d'Algérie, qui ont dû tout abandonner, rentrer en France, souvent d'ailleurs pour tout reconstruire", a-t-il déclaré. 

    "Donc célébrer le 19 mars, c'est exprimer à l'égard des victimes, c'est-à-dire des harkis et des pieds-noirs, une forme de mépris, donc c'est une division", a-t-il ajouté.

    "Quand on est président de la République, on ne se sert pas de l'histoire de son pays pour faire de la communication", a poursuivi M. Fillon, pour qui "le président n'est pas là pour diviser les Français".

    "Je pense que quand on n'a plus de prise sur les événements, il reste les commémorations, donc on commémore, on utilise l'Histoire", a-t-il lancé. 

     Souvenez-vous, c'était le 19 mars 1962

    Alain Juppé a lui aussi estimé qu'"en solennisant le 19 mars, le président de la République souffle sur les braises".

    Il a "fait exactement le contraire de ce qu'il aurait dû faire pour apaiser les réactions", a-t-il estimé dans l'émission "C Politique" sur France 5, ajoutant qu'"on peut comprendre que pour beaucoup des acteurs de ce drame qu'a été la guerre d'Algérie, le 19 mars ne soit pas une date de paix".

    François Hollande a voulu instaurer "la paix des mémoires" en commémorant le cessez-le-feu du 19 mars 1962, soulignant que cette date marquait "le début de la sortie de la guerre", mais son initiative a provoqué une levée de boucliers, en particulier chez les harkis et rapatriés. 

     La Toussaint 1954 

    Les actions menées lors de la Toussaint 1954 marquaient le début de la guerre d’Algérie. C’étaient des actions coordonnées par ceux qui deviendront les principaux acteurs et artisans de l’indépendance algérienne. Cependant, les tensions réelles et internes au sein de la nébuleuse révolutionnaire étaient peu connues en 1954. Et les enjeux étaient de taille car l’Algérie, territoire quatre fois plus grand que la France, recèle des mines de gisement de pétrole, découvertes par la France et son armée tardivement, d’hydrocarbures tels que le gaz, de richesses au point que ces enjeux motivaient la France à poursuivre cette guerre qui portait en elle les germes d’une indépendance en voie de voir le jour pour construire un pays libre, autonome et indépendant en 1962. Pour l’Algérie, l’indépendance est commémorée le 5 juillet 1962.

    L’Algérie et le peuple algérien tendent à se réapproprier leur Histoire 

    Aujourd’hui, l’Algérie et ses historiens mettent en relief non plus le FLN, Front de Libération National comme l’artisan de l’indépendance mais comme le parti de l’indépendance soutenu par l’ALN, Armée de Libération Nationale, branche armée du FLN pendant cette guerre militaire, diplomatique. De 1954 à 1962, l’État Français et son armée nommaient les indépendantistes « des terroristes » alors que pour les artisans de l’indépendance algérienne, chaque engagé indépendantiste qui mourait est un « moudjahid » ou « une moudjahida » qui ne sont pas des « combattants d’une guerre sainte » comme la terminologie occidentale a pu le faire croire depuis très longtemps mais qui composent simplement notre devoir d’Histoire. La mémoire encore vivante des Droits de l’Homme bafoués pendant cette guerre et la libération de l’Algérie fait partie de notre devoir d’Histoire, le combat des opprimés contre les oppresseurs et contre la torture dénoncée par Henri Alleg dans son ouvrage intitulé « La question » , censuré en France puis finalement publié grâce à l’action de Nils Andersson. Les « moudjahids » et « moudjahidas », selon la terminologie employée par des historiens algériens et par le peuple algérien, resteront à jamais les artisans de l’indépendance algérienne activement soutenue et concrétisée grâce à une synergie des actions avec le peuple algérien. Le titre éloquent, « La question » était un choix déterminant non pas pour évoquer uniquement le combat des Lumières contre la question qui était la torture appliquée aux opprimés par l’Inquisition sous couvert de l’Église, mais aussi pour dénoncer la torture exercée par l’armée française sur les colonisés.

    Certains réfléchissent au sujet du début de la guerre d’Algérie, qui peut se situer au tout début de la colonisation, c’est-à-dire en 1830 afin de réhabiliter de manière constructive les actions essentielles, capitales, déterminantes et décisives de l’émir Abdelkader, Ben Badis, Messali, Ferhat Abbas, Aït Ahmed… Et tous ces anonymes Algériens morts pour l’indépendance… Car au lendemain de l’indépendance, c’est le clan de Oujda qui s’arrogeait le rôle principal de l’organisation de la résistance extérieur en vue de l’indépendance, et qui était dominé par des personnages historiques tels que Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika etc… S’appropriant par la force le pouvoir de l’Algérie indépendante après avoir occulté sciemment les actions de la résistance interne de nombreux combattants algériens qui peinent à être reconnus aujourd’hui encore.

    Vers un travail d’apaisement de l’histoire, entre l’Algérie et la France ? 

    Les relations diplomatiques franco-algériennes tendent vers un apaisement en vue de tisser et de développer des relations entre les deux pays dans un contexte économique en crise. On pourrait même évoquer une politique de collaboration entre les deux pays afin de développer leur économie respective. Les historiens des deux États s’accordent dans leur majorité à travailler ensemble pour poursuivre un travail constructif sur une période charnière de l’histoire de l’Algérie et de l’histoire de la France, même si des efforts restent à faire à ce sujet.

    Ouafia Djebien

    SOURCE : http://www.bondyblog.fr/201603250001/souvenez-vous-cetait-le-19-mars-1962/#.WC7s3rn0ohk 

     

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