• Didier Nébot : « J’ai été raflé par les CRS en mai 62 » Il y a plusieurs mémoires de la guerre d’Algérie

    Didier Nébot : « J’ai été raflé par les CRS en mai 62 » Il y a plusieurs mémoires de la guerre d’Algérie

    Alger le 16 mai 1962. (Crédit photo : wikipédia)

    Les souvenirs de Didier Nébot, président de l’association Morial (Moreshet Ihudei Algeria) sont synthétiques, précis, mais le fil du récit connaît parfois quelques poses. L’émotion le submerge encore, plus de 50 ans après les faits.

    « En 54, j’avais 11 ans et j’habitais Alger, raconte-t-il. Je garde un souvenir précis de la Toussaint Rouge. Celui des visages terrorisés de mon père et de ma mère ». « Pour nous juifs, cela n’était pas facile. Le FLN a écrit à la communauté juive pour qu’elle rejoigne les combattants algériens. Il affirmait que les juifs devaient choisir leur camp : la France ou l’Algérie. La réponse de la communauté juive fut celle de Jacques Lazarus : nous sommes français par le décret Crémieux, opposa-t-il au FLN. Lazarus se souvenait bien sûr des vicissitudes du statut de dhimmi réservé aux non-musulmans avant l’arrivée des Français. « Les Arabes n’ont pas compris. Ils ont pris cela comme une deuxième trahison. Les attentats contre les Juifs ont alors débuté. Le père d’un ami en bas de la casbah d’Alger qui vendait des objets saints a été tué, j’étais présent » se souvient-il. De l’autre côté, l’OAS presse les jeunes juifs de rejoindre la cause de l’Algérie française. La plupart étant d’anciens pétainistes, et les juifs ayant un peu de mémoire, la connexion avec l’OAS n’a pas eu lieu. « La guerre s’est intensifiée avec des morts de tous les côtés, les universités ont fermé et les gens ont commencé à quitter l’Algérie ». 

    L’Algérie : juste une parenthèse 

    Nébot se souvient aussi de la fusillade de la grande poste d’Alger le 6 mars 62. Et puis des rafles. «Au mois de mai 1962, les CRS sont venus chez moi m’ont pris et enfermé dans un camp près d’Alger, à Beni Messous. Tous les hommes de 18 à 50 ans étaient suspectés d’avoir rejoint l’OAS. Les jeunes de 18 à 22 ans ont été transportés en grande Kabylie à Camp du Maréchal ». Sur 180 jeunes : deux juifs seulement. « On avait peur de mourir, ajoute Nébot. Nous étions gardés par d’anciens fellagas, avec un commandant français. Ils ont vu que nous n’avions rien à nous reprocher au bout de 15 jours. Pendant tout ce temps, mes parents ignoraient où j’étais ». 

      Deux jours plus tard toute la famille part en France. « On a compris que c’était fini » explique le président de Morial. Les juifs heureux en Algérie ? Pour Nébot « c’était juste une parenthèse, la parenthèse du Sirocco. Avant la guerre d’Algérie, il y a eu le régime pétainiste à Alger. Avant Pétain, il y a eu l’antisémitisme français. Ma grand-mère me parlait de l’élection de Max Rejis, un candidat antisémite à la mairie d’Alger, au moment de l’affaire Dreyfus et des manifestations où l’on criait : « Mort aux juifs ». Prévoyante elle avait préparé des bassines d’eau chaude pour les balancer sur les assaillants qui voulaient entrer dans l’immeuble ! ». Alors la nostalgie, vous comprenez… 

    « L’histoire des juifs d’Algérie n’est qu’une parenthèse et fait partie de la longue marche de trois millénaires du peuple juif qui s’est retrouvé dispersé qui en Algérie, qui en Pologne, qui au Maroc». Comme les autres Juifs algériens, Nébot ne verse pas trop dans la nostalgie. 

    Didier Nébot : « J’ai été raflé par les CRS en mai 62 » Il y a plusieurs mémoires de la guerre d’Algérie

    Didier Nébot, «Mémoires d’un dhimmi, 5 siècles d’histoire juive en Algérie». Editions des Rosiers. 

     

     


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  • Ternier (Aisne) Pays chaunois : la nouvelle bataille des anciens combattants… Un comité d’entente exemplaire… Un sujet de réflexion…

      http://www.aisnenouvelle.fr/region/pays-chaunois-la-nouvelle-bataille-des-anciens-combattants-ia16b110n132223 

    « Notre rôle, à l’orée de nos 80 ans pour la plupart, c’est de transmettre notre vécu à la jeune génération, rappelait ce dimanche Christian Bassibey, président du Comité départemental de la FNACA. Espérons qu’ils sauront après nous perpétuer le devoir de mémoire… »

    Un souhait qui se fait de plus en plus pressant dans le monde des anciens combattants. Car la plupart ont servi sous les drapeaux au plus tard dans les années 60-70. Or, la «nouvelle » génération de militaires a du mal à reprendre le flambeau. Et à l’heure où les commémorations s’intensifient, dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre mondiale, les rangs désertés aux cérémonies laissent un goût amer.

    « Au point de vue renouvellement, on a du mal à recruter », admet Philippe Delville, président du Comité d’Entente Ternois, faisant presque figure d’exception âgé tout juste de 53 ans. Un Comité d’Entente d’Anciens Combattants qui avait vu le jour en réponse à un manque d’effectifs. Regroupant la section locale de la FNACA, l’Union nationale des combattants (UNC) de Vouël-Tergnier et la Fédération des Cheminots Anciens Combattants, les adhérents ont fait fi de leurs différences.

    « C’est un comité modèle, estime Michel Pugin, trésorier de la FNACA ternoise. Il a été créé parce que, à un certain moment, on s’est dit qu’au lieu de se séparer à droite, à gauche, il valait mieux se réunir. »

    Si la date du 19 mars 1962 fut parfois l’objet de conflit entre sections, les retraités de la cité des Cheminots, et même du Grand Tergnier, ont décidé de passer outre : « On est tous des anciens combattants d’arme », insiste Michel Pugin. Ils se réunissent donc à chaque occasion.

    « Le travail de mémoire, à Tergnier, est partagé par de nombreux acteurs », relevait également Odile Rémiat, première adjointe à la Ville, hier. D’autres associations s’y attellent, en dehors de celles dites « patriotiques », ainsi que les écoles.

    « Depuis deux ans, on travaille avec le collège Joliot-Curie », indique ainsi Dominique Compra, président du comité laférois du Souvenir français. Si celui-ci n’est pas une association d’anciens combattants au sens propre, il s’efforce de transmettre « le flambeau à la jeune génération ». Et donc soutient financièrement le déplacement des élèves sur les sites de mémoire, tels que la Caverne du Dragon ou le Musée de la Résistance et de la Déportation.

    Par l’enseignement

    Car dans ce manque de « renouvellement » des effectifs, les anciens militaires redoutent surtout la perte d’une partie de l’Histoire. Seuls les porte-drapeaux arrivent à recruter des adolescents, intrigués le plus souvent par un passé familial.

    La FNACA développe désormais le GAJE, ou Guerre d’Algérie, jeunesse et enseignement, afin que l’histoire ne tombe pas dans l’oubli. Une exposition de 35 panneaux a donc circulé sur le Pays chaunois pour présenter un conflit encore mal connu en France. « J’ai servi de guide pour expliquer aux enfants le pourquoi », témoigne même Michel Pugin.

    Reste que les associations se vident. En 2013, la section ternoise de la FNACA a enregistré 5 décès. « Les bruits courent qu’en 2018 on sera déjà bien ennuyés et qu’en 2020 on devra peut-être décrocher », s’inquiète le trésorier.

    Et les militaires d’aujourd’hui dans tout ça ? « À un moment on avait envisagé d’inviter [ceux] qui sont en OPEX (opérations extérieures, ndlr.), mais les grands maîtres de la FNACA à Paris n’ont pas voulu. » L’ouverture des associations a encore du mal à s’envisager. Mais « l’avenir avec un grand A » pose aujourd’hui question.

    « Il faut laisser un héritage suffisant pour que les nouvelles générations puissent perpétuer le souvenir », a conclu Christian Bassibey. Une nécessité pour la mémoire collective.

    « Je voulais juste connaître ce monde »

    Le monde des anciens combattants serait-il réservé aux aînés ? C’est ce que l’on pourrait croire, au premier abord, en assistant à un repas dansant ou une assemblée générale.

    Pour autant la relève est là, discrète et encore (trop) clairsemée. À 53 ans, Philippe Delville dénote presque au milieu de retraités militaires. Car il est l’un des rares adhérents âgés de moins de 70 ans. Ce qui l’a conduit à s’investir ? « Tout simplement, mon papa était déjà porte-drapeau. » Il a donc marché sur les traces de son père, rejoignant une section après son service militaire.

    Lui a fait trois ans au service de la Nation, dont « six mois et demi » au Liban. Puis, « j’ai porté le drapeau une dizaine d’années ». Aujourd’hui, il a repris la présidence du Comité d’entente des anciens combattants de Tergnier. « Je voulais juste connaître ce monde, explique-t-il, avoir un peu plus d’information.»

    Une démarche dans laquelle peu se lancent. « Nous, personnellement, on essaie de recruter dans la période 11-12 ans. » Des adolescents qui se montrent plus intéressés qu’on pourrait le croire. « Il y en a un qui est très branché », reconnaît Philippe Delville, la raison étant que son grand-père faisait partie de la section. «Mais ça restedifficile.»

    Là encore, l’idée est avant tout d’agir contre l’oubli. Et si les anciens combattants disparaissent peu à peu, les mairies devront peut-être à leur tour reprendre le flambeau pour poursuivre les commémorations et, ainsi, le devoir de mémoire.

     


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  • Une Saint-Gironnaise raconte son histoire de l'Algérie à la France en 1962

    © midinews 2014

    http://www.ariegenews.com/ariege/le_saviez_vous/2014/82330/une-saint-gironnaise-raconte-son-histoire-de-l-algerie-a-la-france-en-.html 

    Les raisons de la colère

    Jacques Soler d’origine espagnole, né à Oran le 30 janvier 1882, père de 5 enfants, qui n’est jamais sorti d’Algérie se retrouve mobilisé dans le 1er régiment de zouaves et meurt pour la France le 27 mai 1915 sur le canal de l’Yser en Belgique.

    Puis toute sa famille, son épouse et sa descendance partiront d’Algérie en juin 1962 pour aller vivre à Béthune et ne jamais revenir au pays.

    Voici le récit de Jeanne Quesada vivant aujourd’hui à Saint-Girons depuis 1962, petite-fille de Jacques, qui se souvient d’avoir quitté sa terre natale à 34 ans accompagnée de son époux, emportant avec elle une valise et un vase pour aller dans un pays qu’elle ne connaissait pas.

    Quand ils embarquent à Oran sur le bateau de nuit et jettent un dernier regard vers cette terre qui les a vus naître pour la plupart, beaucoup éprouveront le goût amer de la trahison, leur existence est détruite.

    Contre toute attente ni Jeanne ni sa famille ne manifesteront de colère. À Marseille et dans le train qui les emmène ensuite à Béthune, la famille se voit pourtant déjà reprochée d’être des étrangers.

    C’est un fait ils le sont comme presque tous, sur 1 million de français d’Algérie qui s’exilent pendant cette période seulement moins d’un quart « rentre » en France tandis que les autres découvrent l’hexagone pour la première fois.

    Les pieds noirs au pays noir

    Titrait «La Voix du Nord» dans son quotidien dimanche 17 février 1963.
    Il écrira «depuis le mois de juin dernier, par petits groupes ils sont arrivés à Béthune et dans la région avec de bien maigres bagages, une valise seulement parfois». Le journal rajoutera «ils, ce sont les pieds noirs et les repliés d’Algérie. Les seuls sourires ont été ceux d’enfants trop jeunes pour comprendre le drame au centre duquel ils se trouvaient».

    Comme le dit Enrico Macias dans sa chanson, «Les Gens du Nord ont dans leur cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors, les gens du nord ouvrent leurs portes à ceux qui ont souffert». Béthune, ville du Nord aux dégradés de noir et de gris marquera de sa chaleur humaine le cœur de ces réfugiés qui n’oublieront jamais la façon dont ils ont été accueillis par les services et organismes publics et privés de la ville.
    Certains d’entre eux, conscients de faire partie de ces pieds noirs favorisés, diront que la joie de vivre retrouvée à laquelle ils n’osaient espérer leur a permis de s’intégrer à un mode de vie loin du pays où ils sont nés et où ils n’envisagent pas de retourner un jour.
    Ce sentiment est bien loin d’être partagé par tous, jetés sur les routes de l’exil, beaucoup sont mal accueillis aux portes de la ville phocéenne, le gouvernement et l’administration sont pris au dépourvu face à ces arrivées massives.
    Les files d’attente grossissent, les dossiers s’accumulent et les solutions de fortune qui relèvent souvent de la charité n’ont pas grand-chose à voir avec l’application de plans réfléchis. Il faut loger, nourrir, scolariser les enfants, le climat du sud de la France qui fait penser à celui du pays fera que les départements concernés en forte expansion seront privilégiés. Mais afin d’éviter des concentrations trop importantes dans ces grandes villes du pourtour méditerranéen, des immigrants seront contraints de s’exiler un peu plus au nord de notre pays.

    Une intégration réussie

    L’intégration à Béthune se fera rapidement, chaque membre trouvera sa place dans une maison encore en construction, l’administration leur prêtera une «2 chevaux» pour aller travailler chez Firestone ou à l’hôpital et Jeanne Quésada qui résistera jusqu’au dernier moment à quitter Aïn Témouchent la «Perle d’Oranie» s’installera à Saint-Girons en septembre 1962.
    Le souvenir de Jacques parti pour mourir reste gravé dans leur mémoire. C’est seulement en 1965 que Marie-Madeleine la grand-mère de Jeanne se recueillera pour la première fois sur la tombe de son époux avec ses enfants et petits-enfants au cimetière militaire de Saint Charles de Potyze près d’Ypres, à seulement 181 km exactement de Béthune.
    Nous voici à la fin de ce récit et cependant une question nous tarabuste depuis le début qui est pourquoi Jeanne avez-vous emporté ce vase plutôt inutile et encombrant compte tenu des circonstances?
    Son mari ébéniste de métier lui avait fabriqué une salle à manger et offert un vase pour décorer la table qu’ils n’ont pas eu le temps d’apprécier. Elle emporta l’objet juste au moment de partir presque impulsivement comme si elle sauvait une partie d’elle-même encore inconnue.
    Ce vase constituera l’unique souvenir matériel de cet univers si familier à l’époque devenu un mirage depuis. L’eau qu’il contiendra par la suite et qui nourrira les fleurs sera le symbole de la vie qui ne meurt jamais vraiment.

     


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  • Jean-Claude Arnoux, Jean-François Drillien, Chritian Marmillon, Monique Bécouze, Jacques Dubois. Photo C. P. (CLP)

    Les adhérents de la FNACA du Chalonnais se sont retrouvés jeudi soir 23 octobre 2014, pour leur assemblée générale, présidée par Jean-François Drillien, en présence de Christian Marmillon, conseiller municipal en charge des anciens combattants.

    Une minute de silence a été demandée en souvenir des sept membres décédés dans l’année. Après les remerciements à la municipalité pour son soutien logistique, le président a souhaité que les cérémonies du 19-Mars revêtent la même solennité que celles du 8-Mai et du 11-Novembre. Il estime que la FNACA n’a pas la place qui devrait être la sienne parmi les associations d’anciens combattants qu’il souhaiterait voir restructurées. Il a rappelé que la mise en place d’une stèle avait reçu un accord de principe de la municipalité.

    Le rapport d’activité de Jean-Claude Arnoux, secrétaire, a montré l’activité de l’association en dehors des cérémonies patriotiques et des obsèques.

    Le rapport financier fait par Jacques Dubois, contrôlé par Jean Mazoyer, a été voté, comme le précédent, à l’unanimité.

    Monique Becouze a rappelé qu’il y a 49 veuves dans l’association et qu’une commission veuve va être créée à l’échelon national. Pour mieux se connaître, un goûter aura lieu le 10 février 2015, à l’espace Jean-Zay.

    Christian Marmillon a rappelé que la communication se faisait mieux en étant le plus nombreux possible.

    Après différentes questions administratives, tous se sont retrouvés pour le verre de l’amitié et le souper qui allait suivre.

     

     


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  • Blanzy

    Plusieurs cérémonies à venir

     pour la FNACA

    Quelques assemblées générales des comités FNACA de Saône-et-Loire

    Une trentaine d’adhérents a participé à l’assemblée générale. Photo P. M. (CLP)

    Le comité Fnaca Blanzy- Les Bizots-Marigny a tenu son assemblée générale mercredi, salle Yves-Montand à l’EVA, en présence de Jean-Paul Luard, maire des Bizots, d’André Quincy et des élus de Blanzy et de Marigny. L’association, forte de 76 adhérents, se porte bien. Le président Dyrbusz a demandé une minute de silence pour tous les morts pour la France.

    Henri Dyrbusz a listé les activités à venir : participation aux cérémonies commémorant la Toussaint Rouge de 1954 avec dépôt de fleurs le 2 novembre au Mémorial à 10 heures, et au monument aux morts de Blanzy à 11 heures, commémorations et repas du 11 novembre et repas annuel du 30 novembre aux Bizots. André Quincy a rappelé la conférence de Jean-Pierre Gaildraud le 13 novembre à 18 heures, salle Jacques Prévert, sur la Toussaint Rouge qui rerpésenta le déclenchement de la guerre d’Algérie, conférence suivie d’un buffet et d’un film.

    Un appel au civisme a été lancé en toute fin de séance pour un affichage plus respectueux des manifestations.

    Lugny/Viré

    Le comité cantonal Fnaca a établi

     son programme

    Quelques assemblées générales des comités FNACA de Saône-et-Loire

    Le président Gaillard et le maire Patrick Desroches. Photo M. B. (CLP)

    Le comité cantonal de Lugny a réuni ses adhérents mercredi pour son assemblée générale annuelle. Le président, Maurice Gaillard, a rappelé le souvenir des disparus et souhaité un bon rétablissement aux camarades alités avant d’ouvrir cette 42e assemblée générale.

    Les différentes activités, réunions et manifestations ont été rappelées, et le calendrier 2015 établi. Un repas-thé dansant est programmé dimanche 15 février, et un méchoui dimanche 26 juillet. La commémoration du 19 Mars aura lieu à La Salle, et un voyage est en gestation, soit dans la vallée de la Seine soit en Catalogne.

    Le bilan financier présenté par Pierre Valette traduit une situation saine, soulignée par Jean Terrier, du bureau départemental, qui a également apporté des précisions relatives au congrès, aux retraites et à l’évolution inéluctable des effectifs.

    Marcelle Guyon a souligné les notions d’amitié, de fidélité et de solidarité qui existent au sein de la commission des veuves. Le maire de Viré, Patrick Desroches, a félicité l’association pour sa participation aux moments officiels et ses actions altruistes, et le conseiller général André Peulet est revenu sur les notions de mémoire et de paix trop souvent battues en brèche, et sur le partage des souvenirs entre les adhérents.

    Montpont-en-Bresse

    51 adhérents au comité Fnaca

    Quelques assemblées générales des comités FNACA de Saône-et-Loire

    Les participants à l’assemblée générale du comité Fnaca, jeudi 23 octobre

     Photo D. B. (CLP)

    Il y avait une bonne participation, jeudi à la salle du Châtelet, pour l’assemblée générale du comité Fnaca de Montpont-Ménetreuil, sous la présidence de Serge Bessonnat et en présence de Michel Puget, maire.

    Le comité, qui compte 51 adhérents, dont quatre veuves, affiche une situation financière saine. Quelques instants de recueillement ont été observés à la mémoire de deux adhérents décédés, Jean Cannard et Gilbert Gudefin.

    Le comité a montré sa fidélité aux commémorations du 11 Novembre, du 19 Mars et 8 Mai, a participé au congrès départemental à Autun, aux trois réunions de secteur et à la réunion des veuves à Romenay. Sans oublier la tenue des réunions mensuelles détente durant les mois d’hiver, le repas de clôture du 19 mars et le méchoui début juillet.

    Il participera aux commémorations du 11 Novembre, à 10 heures à Ménetreuil et à 11 h 30 à Montpont.

    Georges Gudefin bientôt distingué

    La première journée détente aura lieu mercredi 5 novembre. Il sera bien évidemment représenté au congrès départemental de la Fnaca, le 20 novembre à Louhans, au cours duquel Georges Gudefin sera distingué.

     

     

     

     

     

     


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  • Mauremont (31) : L'espace du Souvenir dévoilé «Sur la paix on en fera jamais trop» Citation de Jean Jaurès

    Les autorités dévoilent la plaque de l'Espace du Souvenir implanté sur l'esplanade du village./Photo DDM, L. G

    http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/24/1978182-l-espace-du-souvenir-devoile.html 

    Le temps de la fête locale a donné lieu dimanche 19 octobre 2014 à une cérémonie au monument aux morts avec l'inauguration d'un «Espace du Souvenir». Devant une impressionnante délégation d'une belle douzaine de porte-drapeaux d'anciens combattants aux côtés de la population maurémontaise, des élus locaux et des représentants de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie), le maire Louis Palosse aidé du président du conseil général Pierre Izard et du président FNACA Roger Blanc ont inauguré une plaque commémorative en souvenir du 11 novembre 1918, du 8 mai 1945 et du Cessez-le-feu du 19 mars 1962 de la guerre d'Algérie. Après les allocutions officielles où étaient rappelés le devoir de mémoire et sa nécessaire transmission intergénérationnelle portée par la citation de Jean Jaurès «Sur la paix on en fera jamais trop», un buffet musical était partagé par l'assistance.

     

     

     


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  • Non Monsieur Kader Arif : on ne mélange pas, sur le Mémorial national, les criminels de l'OAS ou leurs sympathisants et les victimes de cette organisation terroriste

    CAEN. Dimanche 19 octobre 2014 : Sur la question du nom des civils morts pendant la guerre d'Algérie, inscrits au Mémorial national, le secrétaire d'État a expliqué qu'il était difficile « de revenir en arrière ». Il a proposé au contraire d'y inscrire aussi les noms de toutes les victimes civiles de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), et pas seulement celles tuées pendant les manifestations organisées par l'OAS. « Afin d'en faire un mémorial global de la guerre d'Algérie ». Une partie de la salle s'est indignée.

    La FNACA avait dit en 2010 " Au nom des 353831 anciens combattants en Afrique du Nord qu’il représente, le Bureau National de la FNACA exige que le Mémorial national du quai Branly à Paris, dédié aux « Morts pour la France » en Afrique du Nord, retrouve sa destination d’origine".

    LA FNACA avait dit en 2012 :  

    Par AFP le 28/02/12

    Les noms de 1.585 victimes civiles et de disparus de la guerre d'Algérie ont été inscrits mardi en lettres lumineuses sur le mémorial national de la guerre d'Algérie, près de la tour Eiffel à Paris.

    Au cours d'une brève cérémonie, en présence d'environ 200 personnes, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Marc Laffineur, a rendu hommage "à chacune des victimes civiles, quelle que fût leur origine, leur religion".

    Deux ans de travail de recoupement ont été nécessaires pour établir une liste de disparus, dont les noms défilent à présent sur la colonne centrale du mémorial créé en 2002, quai Branly. "Les blessures héritées de ces pages tragiques sont encore vives", a souligné le secrétaire d'Etat, en regrettant que "la concurrence des mémoires" continue de raviver les rancoeurs.

    A trois semaines du 50e anniversaire des accords d'Evian, qui instaurèrent le 19 mars 1962 le cessez-le-feu en Algérie, Marc Laffineur a souligné la volonté du gouvernement de veiller "à ce que l'évocation des événements soit la plus équilibrée possible, afin qu'aucune mémoire ne se sente lésée".

    Sur le mémorial de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie -trois colonnes lumineuses plantées en bord de Seine- les noms des victimes civiles et des disparus ont rejoint ceux des militaires français et des supplétifs tombés en Algérie ou ceux encore des victimes de la fusillade de la rue d'Isly, du 26 mars 1962 à Alger.

    La FNACA, l'une des principales associations d'anciens combattants d'Afrique du nord, a dénoncé lundi une initiative qui constitue, selon elle, "un détournement de la vocation" du mémorial et contribue "à la confusion des mémoires".

    Selon les chiffres généralement retenus par les historiens, entre 2.000 et 3.000 civils français ont été tués durant la guerre d'Algérie.

     


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  • Kader Arif a rassuré les anciens d'Afrique du nord… c’est la Presse qui l’affirme… en fait pas vraiment…

    Le secrétaire d'État s'est rendu au parc Claude-Decaen pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des soldats morts en Algérie, Maroc et Tunisie. | 

    http://www.ouest-france.fr/kader-arif-rassure-les-anciens-dafrique-du-nord-2919177

    Le secrétaire d'État aux anciens combattants était au Parc-expo dimanche. Il a tenu à rassurer les anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie sur les restrictions budgétaires.

    Kader Arif, secrétaire d'État aux anciens combattants, était à Caen hier. Il est arrivé vers 9 h 30 au Parc des expositions où se tenait le 31e congrès de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie qui a débuté vendredi. Dans la salle : 1 500 congressistes, et des élus.

    À la tribune, Kader Arif a rappelé ce qu'il avait mis en place depuis son arrivée au gouvernement en mai 2012, notamment que la date du 19 mars soit reconnue pour commémorer la mémoire des soldats morts au combat en Afrique du nord. Mais aussi la mise en place de la carte du combattant. Elle est désormais attribuée à ceux qui étaient présents 120 jours en Afrique du Nord, avant le 2 juillet 1962.

    Il a ensuite abordé son budget 2015, où il est prévu de revaloriser l'aide de solidarité pour les veuves de guerre : « Elle va passer de 977 € à 984 € ».

    La pension des femmes de grands invalides de guerre sera également revalorisée. Il a également rassuré les anciens combattants, inquiets de voir les aides allouées par l'État diminuer après le rapport Marigny « qui recommande de revenir sur des nouveaux avantages fiscaux afin de réduire la dépense publique. Je veux préserver l'ensemble des acquis sociaux et fiscaux qui vous sont alloués, malgré un budget 2015 contraint », a rassuré le secrétaire d'État.

    Encore des revendications

    Les anciens de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca) se sont aussi interrogés sur le maintien des Onac (Office national des anciens combattants), dont les antennes locales ont tendance à disparaître. « Dans le budget 2015, l'Onac sera maintenu, dans ses capacités nationales et départementales. Avec une toute petite perte de personnel », a affirmé Kader Arif.

    Quant aux demandes de médailles militaires, avec 2 300 dossiers de la Fnaca en attente, Kader Arif a souhaité « qu'une commission soit constituée avec la Fnaca et l'Onac, afin d'examiner les dossiers que vous avez repérés pour me faire des propositions le plus rapidement possible ».

    Sur la question du nom des civils morts pendant la guerre d'Algérie, inscrits au Mémorial national, le secrétaire d'État a expliqué qu'il était difficile « de revenir en arrière ». Il a proposé au contraire d'y inscrire aussi les noms de toutes les victimes civiles de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), et pas seulement celles tuées pendant les manifestations organisées par l'OAS. « Afin d'en faire un mémorial global de la guerre d'Algérie ». Une partie de la salle s'est indignée.

    Si Michel Surville, président départemental du Calvados se dit globalement satisfait après l'intervention de Kader Arif, il rappelle qu'il reste encore des revendications à satisfaire. « Nous aimerions voir nos retraites augmenter. Et que la mention « Mort pour la France » soit accordée à tous les soldats décédés accidentellement en Afrique du Nord. »

     


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  • Le 22 octobre 1941 Guy Môquet était fusillé par les Nazis, il n'avait que 17 ans

    Guy Môquet était un résistant français, célèbre pour avoir été fusillé le 22 octobre 1941 à l'âge de 17 ans (avec 26 autres personnes) en représaille après la mort de Karl Hotz (officier Allemand).
    Avant de mourir Guy Môquet avait écrit une lettre adressée à ses proches.
    « 17 ans et demi ! Ma vie a été courte ! Je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter. Je vais mourir... ». A partir de cette lettre, François Hanss a réalisé un film de 2mn30 pour rendre hommage à ce jeune résistant.
    Vous reconnaîtrez dans ce film l'acteur Jean-Baptise Maunier (Les Choristes) qui joue le rôle de Guy Môquet.

    Ce matin, 22 octobre 2014 Europe1 en a parlé :

    LA LETTRE

    Le 22 octobre 1941 Guy Mocquet était fusillé par les Nazis, il n'avait que 17 ans

     "Ma petite maman chérie,
    mon tout petit frère adoré,
    mon petit papa aimé,
    Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !
    J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
    Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
    17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
    Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon cœur d'enfant. Courage !
    Votre Guy qui vous aime"


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  • 1954-1962 : l'Algérie dans l'objectif des appelés français : René Fagnoni : "chronique des Aurès"

    Radio France &copy RF / Sébastien Baer

    René Fagnoni, 77 ans, a été appelé en Algérie de mars 1957 à juin 1959. Il fait d'abord ses classes dans le Constantinois avant d'être affecté au secrétariat du major, dans les Aurès. Cette affectation lui évite d'être en première ligne dans cette guerre à laquelle il était opposé. “J'ai été littéralement assommé quand j'ai reçu ma feuille de route pour le centre d'instruction du 7ème régiment de tirailleurs algériens, c'était ce que l'on appelle communément la chair à canon”, raconte René Fagnoni. Il profitera de ses deux années de présence en Algérie pour prendre des photos. Il évoque l'un de ses clichés. Une femme assise, dans la ville de Corneille, à proximité d'une rangée de barbelés.

    1954-1962 : l'Algérie dans l'objectif des appelés français : René Fagnoni : "chronique des Aurès"

    http://www.huffingtonpost.fr/nadia-agsous/photographie-algerie_b_6007264.html?utm_hp_ref=fr-culture

     Nadia Agsous  Journaliste, chroniqueuse littéraire, écrivaine

    Une rencontre-débat est organisée, le 23 octobre 2014, par le centre culturel algérien autour de René Fagnoni, actuellement secrétaire général du Comité de groupe Socpresse - Le Figaro et auteur du livre"Chronique des Aurès"dans lequel il met en scène des documents iconographiques datant de 1959, lorsqu'il était appelé en Algérie.

    1954-1962 : l'Algérie dans l'objectif des appelés français : René Fagnoni : "chronique des Aurès"

    Il avait 20 ans lorsqu'il fut affecté Algérie, au 2ème Bataillon du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens stationné dans les Aurès, région située à l'est du pays.
    Par sanction ! Malgré lui !
    Car René Fagnoni avait des idées anticolonialistes :"Le gouvernement de l'époque avait sans doute cru me jouer un bon tour en brisant une fois pour toutes mes positions anticolonialistes par une mesure disciplinaire assez exceptionnelle", explique R. Fagnoni.
    Pourtant, son envoi contraint et forcé, en pleine guerre qu'il rejetait de tout son être, dans un pays et une région qu'il ne connaissait pas, fut transformée en une"expérience humaine positive". Car son affectation au poste de secrétaire du capitaine major a été, pour R. Fagnoni, une grande opportunité pour découvrir les facettes inconnues, cachées, tues du colonialisme et ainsi, la réalité des conditions de vie et d'existence de cette masse de population colonisée désignée sous le vocable d'indigènes, qui s'était engagée, dès 1954, dans la lutte pour la libération de leur pays.

    1954-1962 : l'Algérie dans l'objectif des appelés français : René Fagnoni : "chronique des Aurès"

    C'est donc à Merouana, Tamerwent en langue chaoui, anciennement Corneille et dans d'autres lieux de l'Est algérien, en 1959, que R. Fagnoni a "appris à connaître et à aimer l'Algérie" et les Algérien-ne-s. Et pour laisser une trace des scènes quotidiennes qui montrent des femmes, des hommes et des enfants posant devant l'objectif, vêtus de misère et de pauvreté et un environnement naturel qui éclate de beauté et de jeunesse, R. Fagnoni a usé de son appareil à photo comme d'une arme dans le but de défier symboliquement l'ordre colonial. Quelques unes de ces photographies ont été rassemblées dans un ouvrage intitulé"Chronique des Aurès"publié par les Editions Dalimen en 2013 et traduit récemment en langue berbère.

    "Je n'ai pas photographié la guerre", déclare R. Fagnoni. Car de son point de vue," la guerre est une émotion qui n'est pas traduisible par des photos". Il a plutôt filmé la vie quotidienne des Algérien-ne-s qu'il a pu approcher mettant en lumière des scènes de la vie quotidienne révélant les us et coutumes de l'époque, des enfants arborant des mines aguichantes parées d'innocence, des femmes assises à même le sol, en pleine nature, vêtues de robes aux couleurs à la fois sombres et chatoyantes, des hommes travaillant la terre, s'affairant en pleine nature pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles, une population indigène colonisée, dominée, vivant dans la pauvreté, la misère, le dénuement, des êtres humains porteurs de valeurs humaines et humanistes telles que la solidarité, le partage.

    1954-1962 : l'Algérie dans l'objectif des appelés français : René Fagnoni : "chronique des Aurès"

    L'auteur consacre également une partie de son livre de photos agrémenté de textes qui viennent davantage éclairer la substance humaine et humaniste de la vision et des idées de R. Fagnoni, aux Algérien-ne-s d'origine européenne pour lesquels il rend un vibrant hommage et revendique la réhabilitation de ces"justes","ces héros qui ne doivent pas mourir","ces exemples pour notre époque qui manque cruellement de héros"; ces"oubliés de l'Histoire"qui ont"dit non à une guerre injuste"et ont fait le choix de militer aux côtés des Algérien-ne-s pour l'indépendance de leur pays : Maurice Audin, Fernand Yveton, Maurice Laban et bien d'autres.
    Les textes et photos en couleur que"Chronique des Aurès"propose à notre regard ont incontestablement la valeur de documents historiques. La démarche de R.Fagnoni est hautement symbolique car elle révèle sa volonté de laisser des traces de ce pan de l'histoire de l'Algérie et de la France afin de rendre justice à la population indigène qui a été dépouillée de son humanité.

    Des années ont passé. Et l'attachement de R. Fagnoni à l'égard de l'Algérie et des Algérien-ne-s est toujours aussi fort. Plus qu'un témoin passionné et passionnant, il est, de nos jours, un pont entre ces deux pays et ces deux populations qu'il exhorte à"reprendre ensemble l'histoire en marche". Ce passeur de la Mémoire et de l'Amitié entre les deux peuples nous invite à avancer lentement mais sûrement sur les chemins de la Réconciliation.

    René Fagnoni,"Chronique des Aurès", Recueil de poésies visuelles et autres senteurs, Editions Dalimen, Alger,/France, 2013, 181 pages.


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  • François Rochebloine (UDI) Participation au Congrès nationale de la FNACA


    "La FNACA, principale association d'anciens combattants d'Afrique du Nord, tenait ce week-end son congrès national à Caen. Comme porte-parole du monde combattant pour mon groupe parlementaire, l'UDI, j'ai tenu à être présent, pour rappeler l'importance du droit à réparation et de la reconnaissance des droits des anciens combattants.

    J'ai souhaité interpeller le Ministre des anciens combattants sur plusieurs revendications anciennes qui ne pourront pas être prises en compte par le budget 2015, compte tenu des mesures d'austérité annoncées.

    La défense du monde combattant est plus que jamais nécessaire, alors que le temps fait son œuvre et que notre mémoire collective devient de plus en plus sélective, au risque d'oublier ce qu'a pu représenter dans notre histoire récente, l'engagement au service du pays des appelés et des rappelés dans le cadre de la conscription".

    François Rochebloine (UDI) Participation au Congrès nationale de la FNACA

    Avec Michel HUET, Secrétaire national et Jacques GOUJAT, Président national

    de l'UFAC

     


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  • Kader Arif rend hommage aux anciens combattants d'Algérie, Maroc et Tunisie de la FNACA

    Kader Arif allant serrer la main des anciens combattants
    © V.Lecasble

    http://www.ouest-france.fr/kader-arif-caen-le-ministre-des-anciens-combattants-au-congres-fnaca-2914900

    Ce dimanche 19 octobre 2014 Kader Arif, secrétaire d'état aux anciens combattants a tenu à renouveler son soutien à la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) et aux anciens combattants.

     

    Kader Arif rend hommage aux anciens combattants d'Algérie, Maroc et Tunisie de la FNACA

    Après avoir tenu un discours au parc des expositions dans la matinée, où a eu lieu le 31e congrès national de la FNACA, le secrétaire d'état s'est rendu à la salle de la mairie annexe du Parc Claude Decaen où il s'est entretenu quelques minutes avec la presse. 

    Lors de cet entretien il a défini le congrès comme un "moment de recueillement, de partage, de fraternité" où il a pu faire part des nouvelles mesures qui vont être prochainement prises pour les anciens combattants.  

    Parmi ces mesures il fait d'une priorité "l'aide aux plus démunis" en promettant d'aider financièrement les conjoints des anciens combattants, en priorité ceux qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté.  

    Suite à cela, une cérémonie d'hommage a eu lieu en présence du maire de Caen Joël Bruneau, de Philippe Duron, député de la première circonscription du Calvados ainsi que Laurent Beauvais, président du conseil régional de Basse-Normandie. 

    Si le son ne fonctionne pas cliquez en haut à droite de la vidéo, merci.


    Kader Arif au congrès national de la Fnaca par OuestFranceFR


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  • En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Envoyé en direct de Caen par Jean-François Gavoury avec nos remerciements

    1ère fédération française d’anciens combattants, forte de prés de 350.000 membres actifs, ainsi que des milliers de membres sympathisants

    CENTRE DES CONGRES DE CAEN ( Calvados)
    les 17, 18 et 19 octobre 2014

    Séance de clôture

    du dimanche 19 octobre 2014

    Proclamation des résultats des élections et présentation des principales décisions du congrès national par le secrétaire général

    Présentation et adoption de l’appel final du congrès.

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Prises de parole : Mme Rose-Marie ANTOINE, directrice générale de l’ONAC-VG

    M. BARCELLINI, conseiller spécial auprès du Ministre, sur la Mémoire.

    Allocution des personnalités :

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    M. Joël BRUNO Maire de CAEN

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Laurent BEAUVAIS, président du Conseil Régional de Basse Normandie

     

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Jean Léonce DUPONT, président du Conseil Général du Calvados.

    Mesdames et Messieurs les Parlementaires (une seule intervention par groupe politique)

    Allocution de clôture du nouveau président national

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Envoyé en direct de Caen par Jean-François Gavoury avec nos remerciements

    Allocution de Monsieur Kader ARIF, secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la mémoire auprès du Ministre de la Défense

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Cérémonie de recueillement et de mémoire au Mémorial Départemental du CALVADOS

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Envoyé en direct de Caen par Jean-François Gavoury avec nos remerciements

    En direct de Caen : 31ème CONGRES NATIONAL de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ( FNACA)

    Photo Ouest-France

     

    Plus de 1 500 personnes ont accueilli Kader Arif ce dimanche matin. Il est venu rappeler son engagement auprès des anciens combattants.

     

    La Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) tient son 31e congrès national depuis vendredi et jusqu'à ce soir au Parc des expositions. 

    Kader Arif, secrétaire d'État aux anciens combattants, est arrivé dès 9 h 30 ce dimanche matin au Parc des expositions où il a renouvelé son soutien et son engagement envers les anciens combattants. 

    Ce midi, au jardin Claude-Decaen, il a déposé une gerbe de fleurs à la stèle des soldats morts en Algérie, Maroc et Tunisie. 


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  • Un secrétaire d'Etat à Caen pour les Anciens Combattants d'Algérie et des Combats du Maroc et de Tunisie de la FNACA

    Kader Arif, secrétaire d'État aux Anciens combattants et à la Mémoire assistera demain dimanche 19 octobre 2014, au 31e congrès de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) à Caen.

    Le programme du secrétaire d'Etat, dimanche 19 octobre :
    9h20 : Arrivée de Kader Arif au Parc des Expositions de Caen
    9h30 : Allocutions
    12h10 : Temps d’échange avec la presse (salle de la mairie annexe du Parc Claude Decaen avenue Guynemer à Caen, à proximité du Mémorial départemental)
    12h30 - 13h : Cérémonie militaire au Mémorial départemental Parc Claude Decaen.


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  • ACTUALITÉS DE LA FNACA DE PARIS : UN PROJET DE BUDGET 2015 INACCEPTABLE !!!

    ACTUALITÉS DE LA FNACA DE PARIS : UN PROJET DE BUDGET 2015 INACCEPTABLE !!!

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ACTUALITÉS DE LA FNACA DE PARIS

    UN PROJET DE BUDGET 2015 INACCEPTABLE !!!

    ANCIENS COMBATTANTS, VICTIMES DE GUERRE

     RASSEMBLONS-NOUS LE 29 OCTOBRE,

    À 10 H À L'ASSEMBLÉE NATIONALE !

    Rendu public, le projet de budget 2015 des Anciens combattants, à nouveau en baisse (moins 225 millions d’euros sur 2014 !) contient cependant trois mesures nouvelles :

    1/ Revalorisation des majorations spéciales de pension des conjoints survivants de Grands invalides.
    2/ Majoration forfaitaire de l’allocation de reconnaissance (Anciens supplétifs),
    3/ Carte du combattant aux militaires ayant servi 4 mois au moins en OPEX... et c’est tout !

    … sachant qu’aux 225 millions d’euros de baisses de crédits sur 2014… sont déjà programmés : moins 114 millions d’euros en 2016 et 113 millions d’euros en 2017 !!! En clair : de 2013 à 2017 le budget des ACVG aura été amputé de plus de 533 millions d’euros (plus d’…. un demi milliard !!!)

    … permettant aussi la maintenance du désastreux retard de 43 % de la valeur du point d’indice !

    Amis(es)Anciens combattants : le 29 octobre 2014, dès 10 heures, SOYONS NOMBREUX, drapeaux déployés, Boulevard Édouard Herriot, (métro: Assemblée Nationale.) Donnons la force qui convient aux délégations qui seront reçues par les 6 Présidents de Groupes parlementaires !

    Les Unions départementales d’Anciens combattants de l’Ile de France

    (75-77-78-91-92-93-94-95) 

    Association Nationale des Cheminots Anciens Combattants (ANCAC)

    ACTUALITÉS DE LA FNACA DE PARIS : UN PROJET DE BUDGET 2015 INACCEPTABLE !!!


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  • Commémoration du massacre des Algériens du 17 octobre 1961, aujourd'hui 17 octobre 2014 à Paris

    Commémoration du massacre des Algériens du 17 octobre 1961, aujourd'hui 17 octobre 2014 à Paris

    http://www.paris.fr/accueil/accueil-paris-fr/commemoration-du-massacre-des-algeriens-du-17-octobre-1961/rub_1_actu_136991_port_24329 

    [17/10/2014] 

    A l’occasion du 53e anniversaire du massacre du 17 octobre 1961, durant lequel entre 50 et 120 algériens ont été tués alors qu’ils manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu appliqué aux seuls nord africains, Anne Hidalgo, Maire de Paris et Amar Bendjama, Ambassadeur d’Algérie à Paris, ont déposé une gerbe devant la plaque commémorative dédiée à leur mémoire.

     

    Commémoration du massacre des Algériens du 17 octobre 1961, aujourd'hui 17 octobre 2014 à Paris

    Anne Hidalgo dépose une gerbe en mémoire du massacre du 17 octobre 61

    » Crédits photo : Henri GARAT - Mairie de Paris

    Anne_Hidalgo : « Ce matin, j'ai déposé une gerbe en hommage aux victimes du 17 octobre 1961 sur le Pont Saint-Michel ».

    Anne Hidalgo et Amar Bendjama ont déposé une gerbe devant la plaque commémorative dédiée aux victimes du massacre à l’occasion de cette cérémonie qui a lieu tous les ans depuis 2001.

    Un massacre perpétré par les forces de l'ordre sous le commandement du Préfet Papon

    Trois ans après l'arrivée du Général de Gaulle au pouvoir, le 13 mai 1958, l'indépendance de l'Algérie apparaît inéluctable. Mais la France est profondément divisée face à ce processus de décolonisation qui n'en finit pas. La guerre s'est même transportée en métropole. Il n'y a pas de jour sans que des militants algériens soient assassinés par des militants de factions rivales.

    La tension culmine entre policiers français et indépendantistes algériens lors de la manifestation meurtrière du mardi 17 octobre 1961 dont l'objet était de protester contre le couvre-feu décrété le 5 octobre par le préfet de police, Maurice Papon, qui exigeait des travailleurs algériens de ne plus circuler de nuit dans la capitale. Le préfet autorisait également l'interpellation de tout musulman de jour comme de nuit.

    C'est pour protester contre ces mesures discriminatoires que la Fédération de France du FLN appelle les Algériens de la région parisienne à manifester pacifiquement, avec femmes et enfants, le 17 octobre, à 20h30 sur les Champs-Elysées, à deux pas du siège de la présidence et de l'Assemblée Nationale. Maurice Papon est chargé d’interdire et de disperser cette manifestation.
    Malgré l'interdiction, les algériens des banlieues ouvrières convergent vers le centre de la capitale. Les forces de l'ordre affrontent les manifestants et les embarquent vers les commissariats pour les rouer de coups. Des manifestants sont même jetés dans la Seine. Le nombre de victimes est estimé entre 50 et 120.

    Des archives désormais ouvertes et consultables

    Le délai de 50 ans relatif à la communicabilité et à l'ouverture au public des archives de la Préfecture de Police étant révolu, celles-ci sont désormais consultables et vont donc permettre aux historiens d'approfondir leurs travaux sur ces événements tragiques.

    Commémoration du massacre des Algériens du 17 octobre 1961, aujourd'hui 17 octobre 2014 à Paris

     


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  • Bertrand Delanoë : « Des groupes d’extrême droite me l’ont cassée (la plaque) à plusieurs reprises, mais j’en avais plein en réserve ». Photo Jonathan Ardines / LCDA. - See more at: http://www.lecourrierdelatlas.com/344217102012France-17-octobre-1961-Paris-n-a-pas-oublie.html#sthash.J157k8PZ.dpuf
    Bertrand Delanoë : « Des groupes d’extrême droite me l’ont cassée (la plaque) à plusieurs reprises, mais j’en avais plein en réserve ». Photo Jonathan Ardines / LCDA. - See more at: http://www.lecourrierdelatlas.com/344217102012France-17-octobre-1961-Paris-n-a-pas-oublie.html#sthash.J157k8PZ.dpuf

    Reconnaissance du 17 octobre 1961 de François Hollande "C'était un premier pas... mais insuffisant... pour un crime d'Etat... mais déjà beaucoup trop... pour certains...

     

    Bertrand Delanoë : « Des groupes d’extrême droite me l’ont cassée (la plaque) à plusieurs reprises, mais j’en avais plein en réserve ». Photo Jonathan Ardines / LCDA


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  • Le maire de Strasbourg Roland Ries dévoile la plaque en compagnie du vice-consul d’Algérie Chérif Benfadel.

    http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2013/10/18/place-du-17-octobre-1961

    La ville de Strasbourg compte officiellement depuis le 17 octobre 2013 une place du 17-Octobre-1961, en mémoire des manifestants algériens tués par la police française à Paris ce jour-là.

    Après avoir inauguré en juin 2013 une stèle en mémoire des soldats bas-rhinois morts pendant la guerre d’Algérie, la mairie de Strasbourg a donné officiellement, hier soir, le nom de place du 17-Octobre-1961 à la placette située à l’intersection de la rue de la Douane et de la rue de la Première-Armée.

    Près de 300 personnes assistaient à la cérémonie en fin d’après-midi, précédée d’un rassemblement sur le pont du Corbeau. C’est là que depuis des années, à la même date, le collectif "D’ailleurs nous sommes d’ici" militait en souvenir des manifestants algériens tués par la police française alors qu’ils réclamaient la fin du couvre-feu qui leur était uniquement réservé.

    Militants du NPA, du Parti communiste, militants et élus du Parti socialiste et des Verts entouraient les membres du collectif qui avait pris le soin d’inviter Roger Winterhalter, l’ancien maire de Lutterbach, qui a révélé son engagement en faveur du FLN pendant la guerre.

    « Une horreur n’excuse pas l’autre »

    « Je suis un militant né de la guerre d’Algérie, a-t-il déclaré. On a jeté à la Seine ce jour-là des hommes et des femmes qui ne demandaient rien d’autre que d’être reconnus, l’indépendance de l’Algérie. Nous sommes là pour nous souvenir et mieux vivre le présent et l’avenir… Il y a aussi eu des horreurs de l’autre côté, mais une horreur n’excuse pas l’autre. »

    « Cette inauguration est le couronnement d’une démarche, d’une idée, a expliqué Ahmed Faouzi, le porte-parole du collectif. D’ailleurs nous sommes d’ici, à qui tous ont rendu hommage. Strasbourg donne un bel exemple. Cette reconnaissance va dans le bon sens. De telles initiatives, au-delà de leur portée symbolique, contribuent à ce que la France regarde avec clairvoyance son passé colonial et ses méfaits. »

    Avant de dévoiler la plaque en compagnie du vice-consul d’Algérie Chérif Benfadel, le maire de Strasbourg Roland Ries a rappelé que la démarche engagée par la ville s’inscrivait dans la droite ligne de la reconnaissance du massacre par le président François Hollande l’année dernière. Et que pour comprendre le drame de ce jour-là, il faudrait étudier toute l’histoire de l’Algérie, « depuis le 14 juin 1830 jusqu’au 18 mars 1962 ». Car « seule une plongée dans les plis et replis de la colonisation pourrait nous permettre d’appréhender les événements du 17 octobre 1961 ». Il a rejeté toute idée de «concurrence des drames», car « nous n’occultons pas la mort des onze policiers tués dans des attentats » qui ont provoqué l’instauration du couvre-feu contesté. « Strasbourg est la ville de la réconciliation, a-t-il conclu. Elle a une responsabilité particulière, celle de prendre position quand des droits sont bafoués ».

    C’était en 2013 à Strasbourg : Après la stèle en mémoire des soldats bas-rhinois morts pendant la guerre d’Algérie, voici la Place du 17-Octobre-1961

     

    C’était en 2013 à Strasbourg : Après la stèle en mémoire des soldats bas-rhinois morts pendant la guerre d’Algérie, voici la Place du 17-Octobre-1961

    Roland RIES

    sénateur-maire de Strasbourg

    C’était en 2013 à Strasbourg : Après la stèle en mémoire des soldats bas-rhinois morts pendant la guerre d’Algérie, voici la Place du 17-Octobre-1961

     


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  • Mort de l'actrice Marie Dubois, la Juliette de "La grande vadrouille"L'actrice française Marie Dubois, dans "La grande vadrouille", sorti en 1966.

     (DR)

    http://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/mort-de-l-actrice-marie-dubois-la-juliette-de-la-grande-vadrouille_720685.html 

    Interprète du cinéma d'avant-garde des années 1960 et 1970, elle avait mis son talent au service de jeunes réalisateurs. Son plus grand succès reste son interprétation de la jeune résistante Juliette dans "La grande vadrouille".

    Elle a incarné le premier rôle féminin d'un des plus grand succès du cinéma français, La grande vadrouille (1966). L'actrice Marie Dubois est morte, mercredi 15 octobre 2014 à l'âge de 77 ans, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques) où elle vivait, selon son agent Artmedia.

    Interprète du cinéma d'avant-garde des années 1960 et 1970, elle avait mis son talent au service de jeunes réalisateurs. Marie Dubois souffrait de la sclérose en plaques depuis de nombreuses années et s'était mobilisée pour sensibiliser le grand public à cette maladie et aider la recherche.

    Marie Dubois : officier et comédienne

    Mort de l'actrice Marie Dubois, la Juliette de "La grande vadrouille"

    Marie Dubois a gardé son regard, sa vivacité d'esprit, sa spontanéité.

     © Photo Thierry Suire / « so »

    http://www.sudouest.fr/2013/01/21/officier-et-comedienne-940754-633.php 

    Marie Dubois a été décorée de la Légion d'honneur par Aurélie Filippetti le vendredi 19 janvier 2013. L'actrice de la Nouvelle Vague vivait à Pau depuis 2011.

     Son véritable nom, c'est Claudine Huzé. Pourtant, lorsqu'elle a reçu la Légion d'honneur des mains de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, elle s'est présentée comme Marie Dubois. C'est ainsi qu'on la connaît, et qu'elle-même se reconnaît. L'appellation lui vient de François Truffaut. Elle a un peu plus de 20 ans lorsque le réalisateur l'appelle Marie Dubois, en référence à l'héroïne d'un roman éponyme des années cinquante.

    «Truffaut voulait un nom aussi bête, aussi simple que celui de Jeanne Moreau», raconte l'actrice. Immédiatement, ça lui plaît. Car Huzé, ça sonnait mal, ça prêtait aux blagues, on pouvait dire : « usé avant l'âge ». Mais surtout, elle détestait Claudine. Comme Colette ou Martine, « ça faisait campagne, et moi, j'aime la ville ! » revendique l'actrice.

    Au loin, Paris 

    Marie Dubois a 76 ans, la voix forte, le débit de paroles rapide. Immobilisée dans son fauteuil roulant, elle écoute tout, questionne, fixe son interlocuteur de ses yeux bleus. Elle nie presque la maladie, une sclérose en plaque détectée à l'âge de 23 ans, qui par chance n'est devenue réellement handicapante que trente ans plus tard.

    Voilà trois ans qu'elle vit à Pau. Un jour de janvier 2013, elle avait donné rendez-vous chez Dominique Rousseau, sa fille unique, installée à Lescar. Un jardin, les Pyrénées en arrière-fond, rien de très citadin, rien de très parisien.

    La capitale lui manque. C'est là-bas qu'elle est née, qu'elle a vécu, dans le 12e arrondissement, avant de s'installer en banlieue à Asnières puis à Ville-d'Avray. Alors par la pensée, elle s'y évade. Elle croit encore y être.

    Mort de l'actrice Marie Dubois, la Juliette de "La grande vadrouille"

    Marie Dubois, montre une photo du tournage du film de Robert Enrico, "Les grandes gueules", sorti en 1965. (A. Torrent)

    Tendresse et violence 

    Marie Dubois raconte ses années de jeunesse, l'abonnement que lui avait pris son père pour aller à la Comédie Française, les jeudis après-midi, une fois par mois. Pourtant, sa famille ne voulait pas faire d'elle une comédienne. Surtout l'oncle qui disait que c'était « un travail de putain ! » se souvient-elle. Et elle s'en défend encore : « je n'ai jamais eu à coucher avec personne », ni Truffaut, ni Godard, ni Rohmer, ni Resnais…

    Un César qui vaut de l'or 

    Sur une étagère du salon trône une statue massive, plaquée or. Un César. Elle l'a reçu en 1978, pour un second rôle dans le film « La Menace », d'Alain Corneau. Ça l'avait ému, « c'était légitime, on me l'avait remis pour mon travail, mon métier».

    Cette récompense de ses pairs est précieuse, sûrement plus que sa montée en grade, son passage de chevalier à officier de la Légion d'honneur, ce vendredi 18 janvier au Pavillon des Arts. La première fois, l'insigne lui avait été remis par Serge Lama, en 2002, notamment pour son engagement et son combat contre la sclérose en plaque. Pourtant, ces honneurs, Marie Dubois a presque l'impression qu'elle ne les mérite pas.

    La jeune fille d'alors était bien éduquée, d'un père comptable et d'une mère secrétaire. Pas un mot de travers, pas une grossièreté. Sur Internet, on retrouve ses premières séances d'essai pour François Truffaut. Le réalisateur lui demande de jouer une « marchande des quatre saisons vulgaire », et lui impose de l'insulter. La jeune fille est gênée, incapable.

    La Marie Dubois d'aujourd'hui rit de l'anecdote : « Après ça je m'y suis mis. ''Con'' c'est le mot le plus faible de mon vocabulaire ! » s'exclame-t-elle. Spontanée, «violente» dit-elle d'elle-même, elle n'a pas la langue dans sa poche.

     


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  • 17 Octobre 1961: une histoire toujours actuelle.

    Pont Saint-Michel à PARIS

    http://blogs.mediapart.fr/blog/albert-herszkowicz/151014/17-octobre-1961-une-histoire-toujours-actuelle 

    15 octobre 2014 |  Par albert herszkowicz 

    Cinquante trois ans après le massacre du 17 octobre 1961, cet été, à Wissous, petite ville tranquille de la grande couronne parisienne, Richard Trinquier maire de la commune, apologue assumé de l'OAS , enclenchait une campagne de peur contre ses administrés musulmans: après avoir vainement tenté d'interdire les femmes voilées de piscine, lui et son équipe allaient publier par voie d'affiche les identités des femmes qui avaient osé contester sa mesure discriminatoire en justice, et appeler sur Facebook à la violence contre l'ensemble des musulmans.

    Ceci  entraina effectivement le harcèlement de nombreuses habitantes. A ce jour, Richard Trinquier n'a pas été exclu de l'UMP.

    17 Octobre 1961: une histoire toujours actuelle.

    Lorsque Richard Trinquier, islamophobe convaincu, fils de feu le colonel Roger Trinquier, parachutiste pendant la guerre d'Algérie a voulu rebaptiser une rue au nom de Salan, chef de l'OAS

    17 Octobre 1961: une histoire toujours actuelle.

    Richard Trinquier maire de Wissous

     

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140926.OBS0452/wissous-la-petite-ville-tranquille-ou-les-islamophobes-se-lachent.html

    Wissous, la petite ville tranquille

    où les islamophobes se lâchent

    Depuis l'interdiction du voile dans une base de loisirs, les commentaires antimusulmans fusent dans cette commune de l'Essonne. En tête : le maire, qui mène ouvertement son combat contre l'islam.

    C'est un village sans histoires, un des coins les plus paisibles de l'Essonne, curieusement épargné par l'urbanisation, à seulement 15 kilomètres de Paris. Avec une église du XIIe siècle, une grange aux dîmes, un lavoir, des maisonnettes entourées de jardins, des parcs, des champs, des étangs, des perruches, des abeilles...

    Ah, on était bien tranquilles", soupire Catherine, blonde chômeuse de 55 ans, en faisant ses courses dans l'unique supermarché de la commune et dont la famille est installée là "depuis 1911, madame. On était chez nous, on se connaissait tous, il y avait une ambiance campagnarde. Vraiment, on n'avait pas besoin de ça...".

    Ca ? Ce sont les femmes voilées qui "ont conquis", dit-elle, la bourgade de Wissous. Ici, depuis cet été, les propos islamophobes ne sont plus uniquement chuchotés. La parole s'est libérée. L'autre jour, Malek, une mère de famille de 37 ans, foulard en soie beige et lunettes de soleil Chanel, a entendu crier "Oh, la putain !", alors qu'elle passait devant un bar en centre-ville avec son fils de 9 ans. 

    Un après-midi où elle ramenait ses enfants de l'école La Fontaine, Delphine, jeune convertie de 27 ans, s'est fait doubler par une voiture, d'où a jailli un "Vive la France !" D'autres ont été traitées de "salopardes" ou interpellées dans la rue d'un "merci les allocations". Le matin de la rentrée, à l'école Victor-Baloche, un père de famille a même râlé, ostensiblement : 

    Voilà, c'est le défilé des foulards. Et ça va durer toute l'année..."  

    Bachir, restaurateur, 60 ans, et Merem, 36 ans, sont installés à Wissous depuis deux ans et n'avaient "jamais connu ce genre de réaction. Maintenant, on nous regarde comme si on était des bêtes curieuses".

    Le maire attaque les musulmans sur internet 

    Tout a commencé début juillet. Le maire UMP Richard Trinquier [contacté par "le Nouvel Observateur", il a refusé de s'exprimer], réélu après six ans d'intermède socialiste, décide d'interdire le hidjab dans le stade du Cucheron, transformé en station balnéaire avec sable, transats et rebaptisé Wissous-Plage le temps d'un été. Pour refouler les contrevenantes, l'édile en personne fait le guet le jour de l'ouverture. Deux mères de famille et leurs enfants doivent faire demi-tour. Le Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF) et quinze Wissoussiennes musulmanes portent alors l'affaire devant le tribunal administratif de Versailles. La justice suspend le règlement à deux reprises, le 12 juillet puis le 12 août. Fin du premier épisode.

    Mais Richard Trinquier n'est pas homme à s'avouer vaincu. Fils de feu le colonel Roger Trinquier, parachutiste de la 10e DP pendant la guerre d'Algérie, le maire s'était déjà illustré lors de ses deux précédents mandats pour avoir équipé ses policiers municipaux de 357 Magnum et de fusils à pompe, pour s'être octroyé le port d'arme par arrêté municipal et pour avoir voulu rebaptiser une rue au nom du général Raoul Salan, chef de l'OAS.

    Cette fois, il a l'intention de poursuivre le combat anti-islam sur internet. Sur sa page Facebook, il publie le jugement du tribunal, les noms et adresses des plaignantes, poste ce qu'il appelle une "photo de famille", une mère et sa fille en burqa, entourées de deux sacs-poubelle noirs, annonce qu'il n'accordera pas de salle à l'association Al Madina spécialisée dans les cours d'arabe : 

    Il y a le risque que cela devienne une salle de prière tous les vendredis [...] Cela se passe partout ailleurs." 

    "Une France qui se vend à l'islam" 

    Son équipe municipale fait dans la surenchère. 

    S'ils croient qu'on risque de leur piquer leurs laiderons parce qu'elles montreraient leurs cheveux..., commente sur la page du maire le premier adjoint, Dominique Bouley. Il faudrait vraiment avoir faim." 
    Que ceux qui ont la double nationalité soient déchus de la nationalité française et retournent au cul de leur âne dont ils n'ont pas su évoluer", ajoute une adjointe, Danielle Jeannerot, dans ce français approximatif. 

    Et des habitants de Wissous se lâchent.  

    Pauvre France, écrit le père d'une élève de l'école La Fontaine. Une France qui se vend à l'islam et qui se laisse ronger de l'intérieur." 

    La plupart des plaignantes reçoivent des lettres anonymes : des articles de Riposte laïque, de Boulevard Voltaire, "Le voile ? Les Français en ont ras la casquette" ... La ville ne compte guère plus d'une centaine de familles musulmanes pour un total de 7.000 habitants, selon les estimations de l'association Al Madina. Elles étaient seulement une dizaine au début des années 2000. La plupart se sont installées récemment. 

    Bordé à l'ouest par l'autoroute, au nord par le RER et au sud par une piste de l'aéroport d'Orly, Wissous s'est longtemps vécu comme une enclave, un village gaulois, raconte l'ancien maire socialiste Régis Roy-Chevalier. Beaucoup d'habitants sont nés ici. Les gens déménagent peu. Pendant des décennies, on n'a pratiquement rien construit. Ce n'est qu'en 2008 que deux nouveaux quartiers ont commencé à sortir de terre, Saint-Eloi et les Vergers, et que les premiers logements sociaux ont été créés."

    La fête de la patate 

    La ville gagne 2.000 habitants d'un  coup.  Une  habitante  se  souvient : certains Wissoussiens commencent à murmurer "qu'il n'y a pas que du beau monde parmi les nouveaux arrivants. Un rejet latent s'est sans doute cristallisé et attendait de se manifester".

    Aujourd'hui, la page Facebook de Richard Trinquier a été expurgée de ses propos anti-islam. Le préfet et le député de l'Essonne François Lamy ont saisi le procureur de la République. Le bureau politique de la fédération UMP du département, réuni ce 26 septembre, risque de sanctionner le maire s'il ne s'est pas engagé par écrit à se désolidariser et à réorganiser son équipe municipale.  

    Wissous, ville conservatrice, plus aisée que la moyenne du département, et qui se sentait si éloignée des barres HLM de Massy, la cité voisine, vient de célébrer la fête de la patate, comme tous les ans. Au forum des associations, le club de tir à l'arc avait recouvert la cible d'une image de cochon et offrait un saucisson aux gagnants. 

    Nathalie Funès – Le Nouvel Observateur

    17 Octobre 1961: une histoire toujours actuelle.

    (PS) Les caractères en rouge sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer

    Cet épisode, comme tant d'autres, illustre l'héritage toujours vivant et toujours nuisible de la guerre d'Algérie et des pro-Algérie française: il n'est pas anodin qu'une partie des maires FN nouvellement élus, tels Fabien Engelmann de Hayange, revendiquent leurs ascendants colons. Il n'est pas anodin non plus que le nombre de stèles rendant hommage à l'OAS soit en hausse depuis le début des années 2000. Il est à noter que Richard Trinquier prolonge explicitement  les "valeurs" de son père, le tristement célèbre colonel Roger Trinquier qui s'est illustré en tortionnaire puis en militant OAS lors de la guerre d'Algérie. Trinquier père était un ami personnel de Jean-Marie Le Pen et comptait se présenter aux législatives de 1986 sous l'étiquette FN; il est décédé juste avant.

     Dans un pays où l'accusation de "communautarisme agressif" est si couramment répandue envers les Français d'origine algérienne, cette accusation peut-être facilement retournée contre toutes celles et ceux qui montent sur les grands chevaux de l'Histoire dès que des gamins soutiennent l'équipe de foot algérienne, seule équipe pour qui l'on supprime des écrans géants dans les communes dans les soirs de match, pour les remplacer "préventivement" par des escadrons de CRS.

     Cette année, deux Algériens au moins sont morts alors qu'ils étaient dans les mains de la police française: Abdelhak Goradia , sans-papiers décédé d'une asphyxie pendant une tentative d'expulsion, et Hocine Bouras tué d'un coup de feu par la gendarmerie lors d'un transfert entre la prison et le tribunal de Colmar, dans l'indifférence médiatique et politique, qui accompagne la perpétuation de l'arbitraire policier , d'une zone grise, hors du droit,  qui perdure dans ses rapports avec certaines parties de la population.

    Cinquante trois ans après un massacre survenu lors d'une manifestation pacifique, le racisme anti-algérien et sa virulence témoignent toujours d'un passé qui ne passe décidément pas, et continue d'inspirer les politiques et les discours tenus contre l'ensemble des immigrés et des issus de l'immigration. En témoigne, parmi d'autres exemples, l'omniprésence médiatique d'un Eric Zemmour, qui lorsqu'il n'est pas occupé à réhabiliter l'antisémitisme d'Etat de Vichy, déverse sa haine contre les jeunes d'origine d'algérienne à longueur de tribune.

    Ce 17 octobre, Mémorial 98 se joint donc à l'appel du Collectif 17 octobre 1961 : rassemblons-nous à Paris sur le Pont Saint Michel, ainsi que dans les autres commémorations, en mémoire des camarades assassinés par la police française ce jour là, en mémoire aussi de l'espoir qui les animait, eux et tant d'autres, celui d'un monde d'égalité.

    Le rassemblement sera suivi à Paris d'un colloque en hommage à Jean-Luc Einaudi , historien et témoin lors du procès contre Maurice Papon  (coordonnées en bas de l'appel ci-dessous)

    Rassemblement le 17 Octobre 2014 à 17h30 au Pont Saint Michel à PARIS 

    Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris et le Gouvernement de l’époque.

    Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés –notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

    53 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, - en particulier la Guerre d’Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le17 octobre 2012, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes."Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie.

    Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des "bienfaits de la colonisation", à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à "honorer" les criminels de l’OAS.

    Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises : 

    - Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie ", créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les "aspects positifs de la colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.

    - Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la Ville de Paris et la Région Ile-de-France

    - Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.

    - La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

    Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.


    On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps  :

    - Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’état

    - que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.

    - que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.

    - que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.

    - que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.

    - que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

    A l’occasion de ce 53ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice. 

    Rassemblement le 17 Octobre 2014 à 17h30 au Pont Saint Michel à PARIS 

    Signataires (au 29 septembre 2014) :

    Associations :17 octobre contre l’oubli, 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), 93 Au Cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et de leurs compagnons, ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), Au nom de la Mémoire, FNACA de Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie), LDH (Ligue des Droits de l’Homme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Réseau Féministe "Ruptures", Sortir du Colonialisme, Memorial 98

    A 19h, Hommage à Jean-Luc Einaudi avec différents auteurs et témoins, Salle Jean Dame, 2 Rue Léopold Bellan 75002 Paris – s’inscrire : hommage@einaudi2014.fr

    Voir aussi : 

    17 octobre 1961: un massacre colonial.  

    17 Octobre: la mémoire d'un massacre à Paris 

    17 Octobre 1961 : 50e anniversaire du massacre des Algériens. 

    A propos de Papon: 

    Michel Slitinsky: hommage à un combattant  

    Sur Facebook suivez l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98.

    Ce groupe Facebook rend compte de l'activité antiraciste et antifasciste.


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  • Entre 1961 et 1962, l’appelé Bourdet a enseigné aux petits Algériens.

     (Photo sd) 

    Appelé non-volontaire pour la guerre d’Algérie, le Poitevin Bernard Bourdet a fait ce qu’il pouvait sur place. Il le raconte dans un livre de témoignages. Entre 1961 et 1962, l’appelé Bourdet a enseigné aux petits Algériens. Bernard apportait aussi des soins à la population locale dans les villages de montagne.

    Bernard Bourdet ne voulait pas la faire cette guerre. Jeune instituteur à l’époque, il s’inscrit en fac pour être sursitaire. Un temps. Puis il faut bien répondre à l’appel. C’est en mars 1961 que Bernard débarque en Algérie, dans la vallée du Cheliff, à 140 km au Sud d’Alger.

    Dès le départ, il lui semble que « l’indépendance de l’Algérie va dans le sens de l’Histoire. Leur cause me paraît juste, même si ça n’excuse pas certains actes... Je suis issu d’une famille de résistant, je peux les comprendre. » Ce qui n’ôte rien à l’angoisse du jeune soldat fraîchement débarqué. « Je craignais de devoir un jour me servir d’une arme pour défendre ma vie. » Ce ne sera pas nécessaire. Sur place, on lui confie d’autres missions. Recenser la population d’une région, délivrer les permissions de se déplacer, de moudre du blé... « Je devais rendre compte de demandes trop importantes, signe que la population locale approvisionnait des maquisards. Moi, je préférais fermer les yeux, et faire en sorte qu’il y ait le moins d’incidents possibles. » Pas de vague. Ne pas attirer l’attention. Prier pour que ça passe vite. « Le temps que j’ai passé à l’escadron, il n’y a pas eu de tortures », assure Bernard. Mais il sait que ce fut le cas avant. Et après, en d’autres lieux. En août 1961, le Poitevin est envoyé dans un petit poste isolé pour la surveillance de Dar-el-Beïda. « Une ancienne ferme était en cours de transformation pour devenir une école. » Avec un autre appelé instituteur dans le civil, Bernard commence à faire la classe. « Nos familles nous envoyaient des colis de vêtements qu’on donnait aux familles du village. On savait que les maquisards revenaient au village la nuit, on ne disait rien... Tout ça n’a été possible que parce que nous étions restés entre appelés, que les gradés avaient été nommés ailleurs. De toute manière, notre sécurité tenait en grande partie à l’état de nos relations avec le village. »

    Quand il pose son regard d’aujourd’hui sur le conflit d’hier, Bernard ne peut s’empêcher de constater qu’il avait des a priori sur les Harkis, sur les Pieds-Noirs... qu’il a perdus depuis. Au coeur du conflit, on ne voit parfois qu’un pan de vérité. D’ailleurs, une fois rentré, Bernard ne veut plus en parler. « Et je ne suis pas sûr que les gens avaient envie d’entendre... » Ce n’est que quelques années plus tard qu’il a ressorti ses carnets, proche d’un journal intime. D’un journal de guerre qu’il a confié à l’équipe d’historiens de Benjamin Stora.

    Aujourd’hui, le retraité ne participe pas aux commémorations. Il n’est pas davantage inscrit dans les associations d’anciens combattants. Enfin si, une association pour laquelle il reverse sa pension, et qui s’applique à mener des actions humanitaires en Algérie.

    Passage difficile à l’indépendance

    Bernard Bourdet, présent en Algérie entre mars 1961 et septembre 1962, évoque les événements marquants de cette période : putsch des généraux, lutte contre l’OAS, épuration par l’ALN, départ des harkis pour la France…

    Le fait que, dans la famille de mon père, plusieurs oncles aient pris une part active à la résistance a probablement joué sur mon état d’esprit à mon départ au service militaire. La cause du FLN m’est apparue d’emblée comme une cause juste, même si ses formes d’action étaient condamnables. Il me paraissait évident que l’Algérie deviendrait indépendante parce que c’était dans le sens de l’histoire, même si l’on sait que rien n’est gagné d’avance. Les prises de position des associations d’éducation populaire, de l’UNEF, des principaux syndicats, les multiples initiatives contre la guerre au cours de l’année 1960 ont évidemment renforcé mon point de vue. Bien que participant à certaines manifestations, je n’étais adhérent d’aucune organisation en dehors de la FEN et des œuvres laïques.

    J’ai été incorporé  le 1er septembre 1960 au 5ème Régiment de Dragons de Périgueux où j’ai fait mes classes. Mon peloton était composé de sursitaires - en majorité opposés à la guerre - que l’armée française menait en Algérie. J’ai débarqué en Algérie le 8 mars 1961 et j’ai rejoint le 28ème Régiment de Dragons dont le PC était situé près d’Affreville (aujourd’hui Khenis-Miliana) dans la vallée du Chéliff,  à environ 140 km au sud-ouest d’Alger.

    Un village de regroupement

    J’ai été envoyé au 4ème escadron qui occupait l’ancienne ferme d’un Bachaga au centre d’une cuvette dominée par les hauteurs du Djebel Louh dans  l’Ouarsenis. Sidi-el-Ghézali, un village de regroupement qualifié par un écriteau de «  village de France »,  jouxtait l’escadron. 

    J’ai été affecté au PHR (Peloton hors rang - bureau des problèmes humains) qui n’était pas un peloton de combat. Nous montions cependant la garde à l’escadron et, certains jours, nous nous postions aux alentours sur des lieux d’observation. Nous sortions en urgence quand une patrouille se trouvait en difficulté et nous participions quelquefois à des opérations importantes. J’étais angoissé à l’idée de devoir un jour me servir d’une arme pour défendre ma vie mais j’ai eu la chance de ne pas me trouver mêlé de près à des accrochages. Ce que je craignais également, après avoir été nommé brigadier, c’était la garde de nuit loin de l’escadron, dans une tour située à un carrefour exposé, seul appelé avec un groupe de harkis. Nous avions appris que certains désertaient en emportant leurs armes pour rejoindre l’ALN avant qu’il ne soit trop tard pour eux. Une nuit j’ai bien cru qu’il se préparait quelque chose de ce genre.

    Mon premier travail  a été, avec Pierre, un autre appelé, de recenser la population d’une partie reculée d’un douar, le Dehaguena. Un groupe de harkis était sensé assurer notre protection. En réalité ils s’éloignaient de nous pour fouiller les mechtas et piller les maigres jardins. Le jour où l’on est venu nous dire qu’ils avaient violé une femme devant son mari, nous avons refusé qu’ils nous accompagnent. Cette expérience a influencé mon opinion sur les harkis que je voyais comme des traîtres à la cause de leur peuple. Cependant notre interprète était un brave homme qui s’était engagé pour faire vivre sa famille. Je m’efforçais alors de ne pas généraliser.

    Les mechtas du douar étaient misérables. Certains fellahs avaient travaillé sur les terres d’un colon, plus bas dans la vallée. Ils étaient aussi pauvres que les autres, ce qui renforçait mon point de vue sur le comportement des colons envers leurs ouvriers arabes. Je pensais que les Pieds-Noirs, dans leur majorité, s’estimaient plus civilisés que les Arabes et en nourrissaient un sentiment de supériorité. Ils trouvaient donc légitimes les privilèges, petits ou grands, que leur assurait l’Algérie française. Du pur colonialisme ! En fait, je n’ai eu que peu de contacts avec eux : quelques colons pour qui « un raton serait toujours un raton », mais aussi  un appelé de l’escadron qui n’était pas raciste et qui essayait de comprendre les raisons de la lutte pour l’indépendance.

    L’action psychologique de l’armée

    Mes fonctions au bureau des problèmes humains me permettaient d’être en contact permanent avec les habitants du village de regroupement. Je délivrais les permissions de se déplacer et celles de faire moudre du blé. Je devais bien entendu rendre compte si certains, se déplaçant souvent ou dépassant les besoins de la famille en farine, pouvaient être soupçonnés d’approvisionner les «  fellaghas ». Je fermais les yeux là-dessus, malgré les injonctions du sous-lieutenant du bureau, un appelé qui disait faire la guerre pour défendre les valeurs de l’Occident et qui prétendait avoir rallié à l’armée française la majorité des habitants de Sidi-el-Ghézali. C’est ce qu’il écrivait dans ses rapports. Pourtant, avant mon arrivée à l’escadron, les habitants regroupés avaient voulu mettre le feu au village.

    Il ne fallait pas être un fin observateur pour se rendre compte des effets produits par l’action psychologique de l’armée. Celle-ci avait lieu chaque vendredi, jour de marché. Il arrivait que des cadavres soient exposés au centre du village. On expliquait aux habitants et aux enfants de l’école rassemblés que tel était le sort réservé aux « fells ». Quelques jours après, un ou deux jeunes hommes manquaient au village. Quand une patrouille surprenait un berger en dehors des limites autorisées, sa carte d’identité était saisie. Pour la récupérer il devait payer une amende ou donner un ou plusieurs moutons. Le temps que j’ai passé à l’escadron, il n’y a pas eu d’actes de tortures. Selon les anciens, ce n’était pas rare dans le passé. Mais, sauf au cours d’opérations,  les personnes arrêtées devaient désormais être conduites en des lieux spécialisés pour les interrogatoires.

    Pendant la sédition des généraux en avril 61, des appelés basés près d’Affreville avaient décidé de poster des véhicules blindés sur la route Alger-Oran pour stopper une unité de parachutistes étrangers qui avait rallié les putchistes. Heureusement pour nos camarades,  les parachutistes ne se sont pas pointés. J’ai appris longtemps après d’un ami d’origine algérienne que c’était son régiment, légaliste, qui les avaient empêchés de quitter leur cantonnement. Dans le bled nous étions à l’écart de cela. Les nouvelles de France, l’élan de mobilisation à l’appel des syndicats et des forces progressistes, nous remontaient le moral. Il n’en n’était pas de même pour tous les militaires de carrière…

    Ouverture d’une école et d’un cercle féminin

    En  août 61 j’ai été envoyé dans un petit poste isolé qui avait été construit par l’armée, principalement pour la surveillance de Dar-el-Beïda, un village où l’on avait regroupé les habitants des fermes dispersées dans les contreforts du Djebel Louh. Il fallait aller chercher l’eau à un bon kilomètre en contrebas. Nous étions une dizaine d’appelés avec un sous-officier de carrière. Le poste servait aussi de PC aux opérations importantes qui avaient repris de plus belle malgré l’approche du cessez-le-feu.

    A quelques centaines de mètres du village, une ancienne ferme était en cours d’aménagement pour en faire une école. Maçon de profession, un appelé du poste s’était beaucoup investi avec très peu de moyens. Robert, instituteur dans le civil, et moi, nous avons pu ouvrir une classe le matin et une autre l’après-midi pour 70 garçons et filles - ce qui était malheureusement loin de la totalité des enfants d’âge scolaire. Quand nous ne faisions pas la classe,  nous allions dans le village pour des soins. Avoir des médicaments par la voie officielle n’était pas facile,  mais l’infirmier de l’escadron nous en procurait pour les  maux les plus courants.

    Nous avions aussi trouvé une femme capable d’animer des activités d’économie familiale et nous avons pu ouvrir un cercle féminin à l’école. Faire accepter aux maris que leur épouse fréquente le cercle n’allait pas de soi, cependant progressivement un groupe s’était constitué. Les femmes étaient heureuses de pouvoir se retrouver pour des activités et surtout pour parler entre elles. Faire accepter que les filles aillent en classe ne s’était pas fait non plus sans discussions,  mais le chef du village nous avait aidés. Je crois même qu’il avait été encouragé par des maquisards de l’ALN,  après qu’ils aient pénétré dans l’école et probablement vérifié que nous n’utilisions pas la propagande fournie par l’armée en direction des enfants.

    Un accord tacite avec le village

    En octobre 61 notre chef de poste dut être hospitalisé à cause d’une vieille blessure qui l’empêchait de marcher, ce qui nous arrangeait énormément : nous ne faisions plus de sorties nocturnes autour du village. J’étais seul à avoir le grade de maréchal des logis. Je me suis donc retrouvé chef de poste. J’avais deux préoccupations qui étaient intimement liées : éviter les incidents avec les maquisards de l’ALN qui venaient au village la nuit et essayer de soulager un peu les conditions de vie des familles, quitte à détourner certaines instructions. De toute manière, notre sécurité tenait en grande partie à l’état de nos relations avec le village.

    Dès que nous nous sommes retrouvés entre appelés, nous avons réuni les habitants : « Nous savons que les maquisards viennent ici. Nous respectons leur combat pour l’indépendance de leur pays, pour la liberté et pour plus de justice. Nous pensons qu’il y aura bientôt un cessez-le-feu et que le mieux est d’éviter que cette guerre ne fasse encore des victimes. Nous savons que  la vie est difficile pour vous. Nous nous efforcerons de ne pas la rendre plus dure. Nous sommes tous des appelés. Dites aux maquisards que nous les laisserons tranquilles. Dites-leur qu’ils nous laissent tranquilles de leur côté. » Après cela, une sorte d’accord tacite s’établit entre le village et nous. Nous laissions les bergers faire paître leurs moutons en zone interdite. Certains retournaient voir leurs maisons. Quand nous apprenions que des pelotons de combat monteraient dans les parages, le village était bouclé. Tout le monde comprenait ce que cela signifiait.

    La misère était grande, et pourtant, il n’était pas rare que Robert ou moi revenions d’une tournée de soins avec des oeufs ou un poulet squelettique après avoir bu le café. Refuser aurait été un affront pour la famille. En soirée, il y avait un temps pour régler les « chicayas » et organiser « la corvée d’eau » pour l’école,  parce que nous avions installé des bidons avec des robinets afin que les enfants puissent se laver. Parfois il fallait intervenir pour éviter que cette « corvée » ne devienne uniquement l’affaire des jeunes filles.

    Aux Algériens de trouver leur voie

    Ma vision des habitants du village a évolué. Au début je les trouvais arriérés et étonnamment fatalistes. Je me disais qu’ils avaient besoin d’être guidés. Puis j’ai pris conscience que cette vision me rapprochait sérieusement du point de vue colonialiste,  alors que les Arabes avaient eu une civilisation florissante. Ahmed, le chef du village,  et Akri, le chef de l’autodéfense -   une autodéfense bien inutile dans notre situation - parlaient le français. Je discutais souvent avec eux et je les trouvais plutôt ouverts et tolérants à l’égard d’autres cultures (nous évitions toutefois le sujet de la religion). Avec Akri nous parlions de la nécessité d’une réforme agraire et je pensais alors que c’était bien aux Algériens de trouver leur voie. Le seul point de désaccord que nous avions avec les hommes du village concernait la place des femmes : « Tu ne peux pas comprendre, me disaient-ils, les femmes arabes, c’est pas pareil ! »

    L’hiver était assez  rude dans les djebels. Cinq petits enfants sont morts en janvier-février 62. Les parents de Robert et les miens nous envoyaient des colis de vêtements. Je me souviens d’une anecdote qui nous avait bien amusés.  Nous avions reçus des lots de petites culottes pour les fillettes : le lendemain de la distribution, elles s’étaient mises à faire les pieds au mur à l’école pour bien montrer qu’elles les portaient… Les enfants avaient une formidable soif d’apprendre. Tout les passionnait. Nous les aimions.

    Robert et moi étions les seuls à sortir tous les jours du périmètre du poste. Nous ne portions jamais d’arme et il nous arrivait d’aller faire un tour dans les collines, accompagnés de quelques hommes. Nous étions très occupés. Mais parmi ceux qui n’avaient qu’à monter la garde et qui étaient là depuis de longs mois, certains commençaient « à péter les plombs ». Nous craignions qu’ils ne finissent par s’en prendre à des femmes du village. Une ancienne prostituée de Miliana, plus très jeune,  atterrie ici nous ne savions comment, avait proposé ses services. Alors, très discrètement, quelques-uns la retrouvaient dans un petit local attenant à l’école !

    Tension avec l’OAS

    L’approche du cessez-le-feu ne ralentissait pas le rythme des opérations, au contraire. Un canon de 105 et des caisses d’obus ont été amenés au poste à la fin de février 62. Un peloton de combat s’y est installé pendant une quinzaine de jours. Les sorties consistaient en partie à détruire les maisons restant encore debout,  pour éviter qu’elles ne servent de refuge aux « fellaghas ».

    Parmi les appelés, ceux qui, quelques mois auparavant, parlaient de « casser du fell »,  aspiraient maintenant à la paix. Mais à l’escadron et au poste de Reyder qui en dépendait, la propagande pour la poursuite de la guerre devenait insupportable. Nous apprîmes que des gradés de l’escadron et de Reyder organisaient le ravitaillement en vivres et en munitions d’un commando OAS qui cherchait à s’implanter dans la région. La tension devint rapidement intenable : refus d’obéir des appelés et des harkis, manifestations et slogans anti-OAS, mitraillage de la tour radio de Reyder par le commando OAS après que les camarades aient refusé de transmettre les messages qui lui étaient destinés. Un rapport détaillé des appelés au PC ne fut suivi d’aucun effet.

    A Dar-el-Beida comme ailleurs nous étions sur nos gardes. Des barbelés fermaient l’enceinte du poste. Une nuit celui qui montait la garde dans la tour se mit à tirer au FM (Fusil mitrailleur). Des balles s’écrasaient à l’autre extrémité du bâtiment. Il avait vu des ombres tout près et il avait fait des sommations.  Plusieurs d’entre nous se mirent à tirer au-dessus du blindage des fenêtres. Puis tout s’arrêta. ALN, OAS ?  Nous ne savions pas. Le lendemain, c’était le sujet de discussion au village. «  Ce ne sont pas des maquisards de l’ALN. Ils ont ordre de ne plus harceler les postes et de toute façon ils n’auraient pas tiré sur le vôtre ». En réalité, personne n’était venu rôder ce soir-là près du poste : les impacts venaient probablement des tirs du FM de la tour de garde !

    Le cessez-le-feu

    Le 19 mars 1962, quand la radio annonça le cessez-le-feu,  nous nous sommes précipités dans le village. Nous voulions faire la fête avec les habitants mais le FLN avait donné des consignes pour éviter des  effusions qui pourraient déborder. Je confiai à Akri que je m’étais bien amusé à le voir s’asseoir toujours sur le même rocher, visible de loin, à chaque fois que des militaires arrivaient en vue du poste. Il en avait bien ri lui aussi. Il m’avait dit que j’étais comme son frère et qu’il fallait que je revienne quand l’Algérie serait indépendante. Cependant, les gradés de Reyder avaient décidé d’ignorer le cessez-le-feu et de continuer les patrouilles et les embuscades. Des hommes et des femmes pris dans l’ex-zone interdite étaient ramenés au poste, tabassés, enfermés dans un silo.

    Et puis un jour que les harkis étaient une fois encore appelés par un sous-officier pied-noir à collaborer avec l’OAS : des rafales de PM. On relevait  trois morts (le sous-officier et deux harkis) et plusieurs blessés,  pendant qu’un groupe de harkis s’enfuyait. Les enquêteurs du PC firent disparaître les douilles et firent retomber la responsabilité de la fusillade sur les appelés. Deux de nos camarades furent accusés auprès du tribunal militaire de refus d’obéissance ayant entraîné la mort de trois hommes ! Quelques jours après,  le maquis de l’OAS fut attaqué par l’ALN. Il perdit des hommes dans les combats.  L’armée française prit le relais et poursuivit les rescapés. L’aventure était terminée.

    Le moment d’abandonner le poste arrivait. Robert et moi,  nous nous demandions ce qu’il allait advenir des familles de Dar-el-Beïda. Et les enfants, pourraient-ils retrouver une école ? Le jour de notre départ une grande partie des habitants s’était rassemblée. Ils étaient évidemment heureux de pouvoir retourner dans leurs maisons, si elles n’avaient pas été détruites. L’instant était chargé d’émotion. Des enfants pleuraient. Nous savions que nous ne les reverrions plus et nous étions bouleversés.

    Tension entre appelés et militaires de carrière

    C’est à Reyder que nous nous sommes retrouvés. Après la fusillade qui avait fait trois morts, la tension entre appelés et militaires de carrière  était loin de s’apaiser. Pendant que ceux-ci tambourinaient  les cinq coups d’Algérie française sur des assiettes en métal, nous resserrions les rangs : déplacements armés à l’intérieur même du poste (jusqu’à ce qu’on nous retire nos armes, sauf un FM),  garde de nuit devant notre dortoir, FM en batterie … Bien entendu je ne mangeais pas au mess et je dormais avec les appelés. Il fut décidé de constituer un dossier avec des témoignages et de le faire parvenir à Rocher Noir (où venaient de s’installer les services de Délégué Général du Gouvernement) pour défendre les deux camarades qui avaient été accusés.

    De retour à l’escadron, je constatais que le cessez-le-feu n’y était pas respecté. Des maquisards de l’ALN qui se rendaient dans leur famille étaient interceptés et conduits au PC pour être interrogés. Dans un escadron voisin, des appelés étaient tombés sur un groupe important de maquisards de l’ALN. Ils avaient pris contact sans incident. Quelques heures après, sur l’initiative d’un lieutenant qui s’était empressé de faire appel à des renforts, le groupe était encerclé et emmené prisonnier à Miliana.

    En mai 62 j’ai eu une permission pour la France. La section du parti communiste m’invita à faire une projection de diapositives et à participer à un débat sur l’Algérie. Quelques jours après,  des voisins qui habitaient un peu plus haut dans la rue eurent la surprise d’avoir leurs murs couverts de slogans : OAS vaincra… La ville venait de faire changer les numéros des maisons et ils avaient hérité du nôtre !

    Après un bref retour à l’escadron, je fus affecté à la Force Locale d’Affreville, chargée de lutter contre l’OAS. Je m’occupais de l’approvisionnement. Le capitaine et la quasi totalité des hommes étaient arabes. Il n’y avait que quelques appelés et quelques militaires de carrière français. Certains cherchaient à savoir lesquels avaient constitué un dossier sur la fusillade de Reyder. Un jour je trouvais un micro au-dessus du plafond de la pièce où nous avions l’habitude de nous retrouver entre appelés. Nous en parlâmes au capitaine avec qui nous avions de bonnes relations. Il nous assura qu’il avait lui-même porté le dossier à Rocher Noir. Finalement nos camarades furent acquittés par le tribunal militaire.

    Après le vote pour l’indépendance

    Alors que les Européens quittaient la ville, les Arabes se préparaient au grand jour du vote pour l’indépendance qui aura lieu le 1er juillet. Début juillet 62, les forces locales de toute la région rejoignaient l’ALN. Partout, c’était la fête : des milliers de drapeaux, des camions bondés qui circulaient en klaxonnant, des défilés de garçons et de fillettes en vert et blanc, les youyous des femmes…La joie, enfin !

    Ma dernière affection fut Fort Lamothe, sur la route Alger-Oran, en bordure de l’oued Chéliff.

    Le capitaine trouva à m’employer en utilisant le fait que j’arrivais de la Force Locale. Les militaires français étaient cantonnés dans leurs locaux. Les barrages étaient maintenant tenus par les forces de l’ALN, qui inquiétaient parfois les véhicules d’approvisionnement jusqu’à se saisir de denrées. Je fus chargé de l’approvisionnement. En ville, je retrouvais les anciens de la Force Locale d’Affreville qui, bien entendu,  ne me faisaient pas de difficulté pour franchir les barrages.

    Un jour je fus envoyé à Alger avec une ambulance qui transportait deux faux malades, en réalité des harkis qu’il fallait soustraire aux recherches de l’ALN. Je n’étais pas très fier de cette mission : ils avaient peut-être accompli de sales besognes… Mais par ailleurs la terrible épuration à laquelle se livraient la population et l’ALN (souvent le fait de résistants de la dernière heure) était effrayante. Nous voyions des corps mutilés, sans tête, flotter sur l’oued Chéliff. Même si je n’avais pas de sympathie pour les harkis,   je pensais que la France, en les abandonnant ainsi, était vraiment au-dessous de tout !

    Le retour

    Le 2 septembre 62,  je prenais le bateau pour Marseille. J’avais arraché mon galon de maréchal des logis et l’insigne du régiment. A mon arrivée à Poitiers, des gradés accueillaient les nouvelles recrues à la gare. Ils me regardèrent, perplexes, sans m’interpeller. A mon retour je n’eus guère le temps de me ressaisir : une classe d’une bonne quarantaine d’élèves (qui étaient loin d’être aussi heureux d’aller à l’école que les enfants de Dar-el-Beïda), la reprise d’activités périscolaires, les entraînements du club de gym… Je n’avais pas envie de parler de l’Algérie et de toute manière j’avais l’impression que cela n’aurait pas intéressé mon entourage, sauf sans doute quelques amis proches.

    Mon séjour en Algérie m’avait convaincu que le combat pour plus d’égalité, de justice, de démocratie était central.

    Ma position actuelle

    A plusieurs reprises j’ai été sollicité par des amis pour adhérer à une association d’anciens combattants d’Algérie. Mais d’une part je refusais absolument l’appellation d’ancien combattant, d’autre part des détails m’exaspéraient : cette sorte de distinction que confère pour certains le fait d’avoir crapahuté dans les djebels ; ces cérémonies avec drapeaux et décorations comme si la fin de la guerre d’Algérie et celle de 39-45 pouvaient être commémorées de la même façon ; cette formulation de «  morts pour la France » à l’égard de nos camarades qui ont laissé leur vie là-bas … Il faut bien entendu se souvenir d’eux et  respecter leur mémoire,  mais sont-ils morts pour la France ou à cause des dirigeants de la France d’alors ? Je ne voulais ni de la carte d’ancien combattant ni de la pension.

    Les évènements tragiques qui se sont produits en Algérie après l’indépendance ont bien entendu fourni des arguments aux nostalgiques de l’Algérie française,  mais l’indépendance n’en était pas moins humainement et historiquement juste. La guerre aurait été évitée et les Européens n’auraient sans doute pas dû partir, si la France ne s’était pas obstinée si longtemps à refuser l’égalité des droits,  et si l’OAS n’avait pas exalté une telle haine en 61-62. Les appelés qui étaient contre la guerre et des militaires comme le général de la Bollardière  qui a dénoncé l’usage de la torture ne trahissaient pas leur patrie. C’est leur patrie qui trahissait des valeurs universelles. Ils ont évité que la rupture ne devienne totale entre les deux peuples.

    Pour ma part, le séjour au poste de Dar-el-Beïda m’a profondément marqué et a probablement influencé  mes choix dans mon parcours professionnel et militant. Les relations que Robert et moi avions avec les habitants du village de regroupement m’ont prouvé qu’ils n’avaient pas de sentiment raciste à l’égard des Français et qu’ils faisaient la différence entre les militaires qui se livraient à la répression et ceux qui n’approuvaient pas cette guerre. Je pense toujours à eux avec émotion.

    Mes souhaits

    Plus de cinquante-quatre ans après la déclaration d’indépendance, la coopération entre les peuples algérien et français passe encore par une connaissance et une reconnaissance de la vérité sur ce qu’on appelait «  les évènements d’Algérie ». Concernant la France, je pense qu’elle doit aller plus loin dans la reconnaissance de son passé colonial et de l’usage de la torture pendant la guerre. Quant à l’Algérie, il lui faudrait sans doute reconnaître les exactions du FLN et les crimes fratricides entre nationalistes.

                                                                      Bernard  BOURDET

     


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  • Robert Paxton : « L’argument de Zemmour sur Vichy est vide »

    La France de Vichy » de Robert Paxton, éd. Points, 2000

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/09/robert-paxton-largument-zemmour-vichy-est-vide-255385 

    Le système Eric Zemmour se nourrit de sa propre surenchère : chaque livre de l’essayiste doit aller plus loin que le précédent – vers l’extrême droite. Il est allé si loin qu’il en arrive, dans son dernier essai, « Le Suicide français » (éd. Albin Michel) – déjà un best seller – à prendre la défense de Vichy, ce sinistre souvenir français. S’il avait vécu à cette époque, Zemmour, issu d’une famille juive algérienne, aurait été déporté ou aurait vécu dans la terreur.

    Mais qu’importe : il a choisi de reconsidérer le bilan de Pétain, qu’on aurait tort, selon lui, de classer dans la « malfaisance absolue ». Dans un passage de plusieurs pages de son livre, titré avec dédain « Robert Paxton, notre bon maître », l’essayiste s’en prend à ce qu’il appelle « la doxa paxtonnienne ». En 1972, dans son livre « Vichy France : Old Guard and New Order », traduit en français l’année suivante sous le titre « La France de Vichy » (éd. Seuil), l’historien américain a ouvert les yeux des Français sur leur propre histoire et sur les responsabilités du régime de Pétain dans la persécution et la déportation des juifs.

    Mais selon Eric Zemmour, la thèse de Paxton, devenue « parole d’évangile », est idéologique :

    « Elle repose sur la malfaisance absolue du régime de Vichy, reconnu à la fois responsable et coupable. L’action de Vichy est toujours nuisible et tous ses chefs sont condamnables. »

    On peut la lire à l’envers : selon Zemmour, la malfaisance du régime de Vichy n’est pas absolue, l’action de Vichy n’est pas toujours nuisible, tous ses chefs ne sont pas condamnables...

    Selon l’essayiste, si 75% des juifs ont été sauvés en France, c’est en grande partie grâce à « la stratégie adoptée par Pétain et Laval face aux demandes allemandes : sacrifier les juifs étrangers pour sauver les juifs français ». Tout en se gardant de réhabiliter ce régime, il invite à faire le distinguo, dans le jugement que l’on porte sur Vichy, entre « morale » et « efficacité politique ».

    « C’est ridicule »

    Pour combattre les thèses de Paxton, Zemmour s’appuie sur le livre du rabbin israélien Alain Michel, « Vichy et la Shoah. Enquête sur le paradoxe français » (éd. CLD, 2012), dans lequel ce dernier, né en France, s’emploie à essayer de démolir l’apport de l’Américain. Zemmour écrit :

    « Il reprend, en l’étayant, l’intuition des premiers historiens du vichysme, et montre comment un pouvoir antisémite, cherchant à limiter l’influence juive sur la société par un statut des juifs inique, infâme et cruel, et obsédé par le départ des juifs étrangers – pour l’Amérique, pense d’abord Laval qui, devant le refus des Américains, accepte de les envoyer à l’Est, comme le lui affirment alors les Allemands –, réussit à sauver les “vieux Israélites français”. »

    J’ai demandé, par téléphone, à Robert Paxton, professeur à l’université de Columbia, ce qu’il pensait de tout cela.

    Rue89. Selon Eric Zemmour, votre regard sur Vichy est idéologique et manichéen : le régime aurait, à la différence de ce qui s’est passé dans d’autres pays comme la Hollande, permis de sauver de nombreux juifs français en sacrifiant les juifs étrangers...  

    Robert Paxton. Cet argument est parfaitement vide, de même que le livre d’Alain Michel sur lequel il s’appuie. Il suffit de lire les lois promulguées par Vichy entre 1940 et 1942, qui imposent des exclusions sur tous les juifs, y compris les juifs de nationalité française. Le statut des juifs qui les exclut des services publics ; l’instauration de quotas à l’université ; la loi du 22 juillet 1941 sur l’aryanisation des biens juifs... tous ces textes ne font aucune distinction entre juifs français et juifs étrangers.

    Dans leur application, ces mesures frappent durement les juifs de nationalité française, car ce sont eux qui sont les plus impliqués : ce sont des instituteurs, des conseillers d’Etat, des officiers de l’armée... des gens qui ont des propriétés et qui sont les premiers à souffrir de l’aryanisation. C’est absurde de soutenir que Vichy a soutenu les juifs français pendant ces deux premières années.

    Quand les déportations commencent, et surtout au moment de la rafle de décembre 1941 au cours de laquelle plus de 700 juifs, souvent des notables, y compris un sénateur, ont été arrêtés – pour une fois – directement par les Allemands, cela a été un scandale : tout le monde a pris conscience de la faiblesse du régime de Vichy.

    A partir de ce moment, du printemps 1942, mais pas avant, le régime s’efforce de laisser partir en premier les juifs étrangers et apatrides. Ce n’est pas une question morale, mais Laval et Pétain ont conscience de ce qui se joue en terme de souveraineté.

    Laval continue de dire que les réfugiés juifs font du mal à la France et explique aux Américains et autres, aux évêques ou aux pasteurs qu’il a l’intention de se débarrasser de ces étrangers... Il essaye alors de persuader les Allemands de prendre d’abord les étrangers et les apatrides. Les Allemands répondent : « Bon, on va faire comme en Belgique, on prend les étrangers d’abord. Mais comprenez bien qu’on prendra les Français plus tard... » Mais c’est leur bon vouloir.

    Il n’y a pas d’accord avec les Allemands ? 

    Jamais. Laval a obtenu un report. Mais sans qu’il n’existe d’accord : les Allemands ont accepté, de leur propre décision, de prendre les étrangers en premier.

    Robert Paxton : « L’argument de Zemmour sur Vichy est vide »

    Robert Paxton et Bertrand Delanoë, lors de l’inauguration de l’exposition « Archives de la vie littéraire sous l’Occupation », hôtel de ville de Paris, le 11 mai 2011 (Michel Euler/AP/SIPA)

    C’est donc ridicule de soutenir que Vichy a protégé les juifs de nationalité française : pendant les deux premières années, Vichy a fait tout son possible pour fragiliser cette population, les excluant des emplois publics, mettant des quotas dans certaines professions, confisquant leurs propriétés, bloquant l’accès à l’université de leurs enfants...

    Et quand vient l’heure des déportations, ces juifs sont horriblement fragilisés, encore plus susceptibles d’être traqués... Certes, Vichy a essayé sur le tard de sauver les apparences, en encourageant le report des déportations à plus tard... Mais il n’y a pas eu d’accord.

    Zemmour pousse l’argument selon lequel les trois-quarts des juifs ont survécu en France... 

    Il fait croire que c’est un bon chiffre. C’est un mauvais chiffre ! En Italie, 16% ont été déportés. Les fonctionnaires italiens et les policiers italiens n’ont pas aidé à la déportation. Si l’Italie a été occupée plus tardivement que la France, l’occupation de l’Italie a duré longtemps après la libération de la France - le nord de l’Italie a été occupée deux mois de moins que le sud de la France, ce n’est pas beaucoup (septembre 1943 à mai 1945, contre novembre 1942 à août 1944 ndlr).

    Voilà le chiffre qu’on pourrait imaginer dans un pays où les Allemands doivent tout faire eux-mêmes, sans l’apport des policiers qu’ils ont eu en France...

    Ce chiffre de 25% de juifs déportés, dont de nombreux juifs français, est déplorable, il n’y a pas de quoi pousser des cocoricos. Je ne vois aucune raison de changer mon avis selon lequel le régime de Vichy a commis des actes terribles contre tous les juifs, y compris les juifs de nationalité française.

    Zemmour et Alain Michel s’appuient sur plusieurs livres : ceux de Raul Hilberg, Léon Poliakov... 

    Les livres des deux derniers sont très honorables, mais très anciens : ils n’avaient pas accès à l’ensemble de la recherche réalisée sur ces sujets.

    Alain Michel n’est pas un historien sérieux : on ne peut pas écrire ce qu’il a écrit si on a lu les textes de Vichy et les ouvrages récents sur l’application de ces textes.

    Rappelons-nous des paroles de Zemmour, l’extrémiste : « Pétain a sauvé des juifs »


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  • Le Touvet

    - à l’attention de Mesdames et Messieurs les adhérents, amis et correspondants 

    de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS -

     12 octobre 2014.

    Chère Madame,

    Cher Monsieur,

    Cher(ère)s ami(e)s et correspondant(e)s,

    Honorer publiquement les victimes du terrorisme de l’OAS par l’édification d’une stèle ou l’apposition  d’une plaque dédiée à leur intention, M. Bertrand Delanoë, alors maire de la capitale, et M. Joachim Pueyo, député-maire d’Alençon (Orne), l’ont fait respectivement le 6 octobre 2011 et le 6 octobre 2012.

    Mme Laurence Théry, Maire du Touvet (Isère), l’a fait à son tour lundi dernier, 6 octobre 2014, un an jour pour jour après l’hommage solennel rendu dans le cimetière parisien du Père Lachaise, participant ainsi à l’affirmation du 6 octobre en tant que date commémorative.

    La cérémonie s’est déroulée sous la présidence de Mme le Maire du Touvet, en présence notamment de ses adjoints et conseillers, de M. Georges Bescher, vice-président du conseil général de l’Isère, de M. Daniel Wojkowiak, secrétaire national de la FNACA, de délégations locale et grenobloise de la FNACA, de M. Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’association "Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons", de M. Marcel Favel, président de la section Crolles-Grésivaudan de la Ligue des droits de l’Homme, de M. Yvon Sellier, représentant "Ras l’Front Grenoble", et d’amis de l’ANPROMEVO, parmi lesquels quatre descendants de victimes de l’OAS, soit une quarantaine de personnes au total.

    L’Association française des victimes du terrorisme (AfVT) avait préalablement apporté son soutien à cette initiative, saluée par son porte-parole et directeur général, M. Guillaume Denoix de Saint Marc.

     

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

    A titre de compte rendu de cet événement, je vous adresse en pièce jointe le texte du propos que Mme Laurence Théry et moi-même avons tenu dans le cadre de la cérémonie d’inauguration d’une plaque apposée sur le Monument aux Morts du Touvet, à l’intérieur du cimetière.

    Je remercie vivement les élus, l’ensemble du personnel ainsi que les habitants de la commune du Touvet pour leur participation à la réalisation du projet et pour leur contribution au succès de cette manifestation à la fois chaleureuse, émouvante et apaisante, dans le prolongement de laquelle un vin d’honneur a été offert par et dans les locaux de la Mairie.

    En soirée, le Château du Mollard a accueilli dix-huit convives pour un dîner au cours duquel la parole a largement circulé sur le thème de l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui.

    Sensible aux nombreux messages de sympathie qui me sont parvenus ces derniers jours et semaines, j’adresse l’expression de toute ma gratitude aux adhérents parisiens de l’ANPROMEVO et de l’association Marchand-Feraoun qui, empêchés de se déplacer en Isère, ont tenu à célébrer la date du 6 octobre en se rendant devant la stèle dédiée à nos victimes par la Ville de Paris.

    Bien cordialement,

    Jean-François Gavoury

    Président de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire

    des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)

     Le Touvet

     

    Le Touvet

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

    Le Touvet

    Allocution introductive

    du 6 octobre 2014

    Dévoilement de plaque en hommage

    aux victimes de l’OAS

    Le Touvet  Cimetière - 19H00

     Le Touvet

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

    Le Touvet

    Et je vais proposer tout d’abord à Monsieur Gavoury de s’exprimer sur le sens de notre présence ici, rassemblés devant ce monument aux morts.

      Laurence Théry Maire du Touvet

     

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

     

    Intervention de Jean-François Gavoury

    Le Touvet

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    (1) par jugement du tribunal de grande instance de Mézières en date du 9 février 1962.

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    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

     Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

     

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS

      Pour mémoire : Merci de cliquer sur le lien ci-dessous :

    http://micheldandelot1.eklablog.fr/les-6-octobre-un-article-de-jacques-cros-la-presse-algerienne-en-parle-a112682420

    Le Touvet (Isère) Cérémonie de dévoilement d'une plaque commémorative en hommage à toutes les victimes de l'OAS


     


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  • "Instituteur en Algérie avant et après l’indépendance" le témoignage de Daniel Dayot

    Daniel Dayot ici avec Stéphane Hessel

    Instituteur militaire pendant deux ans en Algérie, Daniel Dayot  y retournera en coopération pour deux autres années. Il fera en tout neuf années d’enseignement en Afrique.

    Je suis né  le 7 janvier 1938 à Planguenoual (Côtes-d’Armor). Aîné des huit enfants d'une famille d'agriculteurs (fermiers), j’ai réussi à faire des études secondaires grâce à une bourse. Une fois instituteur titulaire, pas question de prolonger un sursis que je considérais comme un passe-droit par rapport aux copains agriculteurs que j'avais côtoyés sur les bancs de l'école, les études supérieures attendront les années 60.

    Incorporation dès le 1er juillet 1959 au 2ème RIMA à Nantes et, malgré les pressions amicales sur place (« Tu vas te faire repérer »), je refuse d'intégrer le peloton EOR ; ce sera d'ailleurs sans conséquence. On me met d'office dans la section P1. Pas de bonjour. « Vous êtes ici pour apprendre à tuer ». C'est la formule d'accueil, que je n'ai jamais oubliée, de l'aspirant qui nous commande. Bon esprit dans notre groupe : pas de mouchard, peu de pratiques vexatoires à côté de ce qu'on voyait de la part de ce sergent-chef aviné qui faisait ramper sa section de chauffeurs sur une allée de pierres coupantes.

    12 novembre 1959, embarquement à Marseille et, via Alger, direction Tazmalt pour le 11ème RIMA,  rapidement intégré au 2ème RIMA. Plutôt traumatisant de se retrouver à chaque coin de rue confronté au portrait ensanglanté de Mirah (le successeur d'Amirouche) : c'était la fin de l'opération « Jumelles ». Pendant 2 ans, je resterai instituteur militaire - gardes à la clé comme tout le monde, bien sûr. D'abord affecté dans la section qui occupait un poste isolé en Petite Kabylie. Forte majorité d'engagés d'Afrique subsaharienne travaillés par l'accès à l'indépendance de leurs pays d'origine et dont certains souhaitaient résilier leur engagement (6 ou 7 hexagonaux d'origine) ; un sergent Pied-Noir raciste, à l'origine de la torture d'une femme et qui fait l'unanimité contre lui.

    Mon « mauvais esprit » fait qu'on se débarrasse de moi au bout de huit mois, pour m'envoyer dans une ferme de la vallée remplacer un autre instituteur appelé (séminariste) qui s'était élevé contre la torture d'un vieillard raflé. Je me retrouve avec un peloton de chasseurs,  bientôt remplacé par une section du 2ème RIMA. En même temps qu'enseignant, je m'efforce d'apporter des soins aux enfants dont beaucoup sont atteints de trachome[1]. De là, on m'envoie au PC de la compagnie, sur les contreforts du Djurdjura, et c'est là, alors que j'étais chef de poste la nuit, que j'appris la tentative de putsch des généraux en avril 1961. De l'inquiétude, mais peu de réactions ; le capitaine attendait sans doute la position de sa hiérarchie. On me renverra dans la ferme de la vallée pour mes derniers mois.

    Je n'ajouterai rien à ce que d'autres ont su mieux rapporter que moi sur les horreurs de la guerre et l'avilissement des opprimés comme de leurs oppresseurs. Rien, sinon qu'il a fallu du temps pour que cette période éprouvante cesse – presque - de me hanter. Et pourtant, à lire certains témoignages, je dois reconnaître avoir été plutôt préservé.

    En 1964, jeune marié, je retournai pour deux ans en coopération dans l'Oranais : deux années toniques, malheureusement assombries par le coup d'Etat de Boumedienne avec le retour en force des religieux et ce qui s'en est suivi. Quand j'étais au Maroc, en 1989, je suis retourné en Algérie qui était en pleine ébullition – les élections municipales n'avaient pas encore eu lieu. Et en 1989 comme en 1964, il y avait cet accueil incroyable des Algériens qui en ont vu de dures et qui continuent de dire ce qu'ils pensent. Quel gâchis cependant de constater une fois de plus que la violence ne sait que se nourrir elle-même !

                                                               Daniel DAYOT

     [1] Trachome = conjonctivite granuleuse... endémique dans certains pays chauds. 

     



     


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    Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire). - Le comité local de la FNACA a accueilli un conseil départemental. 200 délégués réunis

    Joseph Jeannot, président du comité local, a ouvert la séance

    200 délégués étaient à la salle de la Trèche, jeudi, pour le congrès départemental de la Fnaca, au cours duquel les 19 membres du nouveau bureau ont été élus.

    Jeudi 9  octobre 2014 le comité de Sanvignes a accueilli un conseil départemental de la FNACA. 200 délégués se sont retrouvés à la Trèche en début d’après-midi, pour les opérations de contrôle de pouvoirs, la remise des bulletins de vote pour un premier scrutin : l’élection pour les deux années à venir du nouveau conseil départemental et de son président.

    Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire). - Le comité local de la FNACA a accueilli un conseil départemental. 200 délégués réunis

    Les opérations de vote étant closes à 14 heures, le président de séance, Gérard Lagru, membre du bureau départemental et responsable du secteur 5, donnait la parole à Joseph Jeannot, président du comité local. Il a présenté sa commune et rappelé les bouleversements qu’elle a connus dans sa topographie et sa population au cours des 30 dernières années, à la suite de la cessation de l’activité minière souterraine, à laquelle a succédé l’extraction du charbon sous forme de découvertes.

    Population en augmentation

    Il a terminé sur une note optimiste, la stabilisation des terrains permettant à nouveau de construire, dans certaines zones : la population qui était tombée de près de 7000 habitants à 3500, approche à nouveau des 5000.

    Paul Vincent, vice-président en exercice, a présenté le rapport complet d’activité de la fédération départementale qui compte 8499 adhérents. Il a insisté sur la nécessité d’une implication de chacun, notamment dans la gestion des flux de courrier (journal FNACA, cartes d’adhésion, billets de tombola, etc.) qui génèrent des frais pouvant être évités, avec un peu plus de rigueur.

    Les opérations de dépouillement étant réalisées pendant ce temps et Roland Gelet réélu président, Lionel Brochot a appelé les membres du nouveau Conseil départemental à élire le nouveau bureau, dont les 19 candidats ont tous obtenu la quasi-unanimité.

    En conclusion des travaux, Jean-Claude Lagrange, maire de Sanvignes est venu saluer les anciens combattants et a rappelé le devoir de mémoire qu’ils ont en commun avec les élus pour éviter que ne se reproduisent les horreurs qu’ils ont connues.

    Le 53e congrès départemental aura lieu à Louhans, jeudi 20 novembre 2014.

    Roland Gelet réélu président départemental de la FNACA

    Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire). - Le comité local de la FNACA a accueilli un conseil départemental. 200 délégués réunis

    Pendant l’allocution du maire de Sanvignes. Paul Jacquet (CLP)

    Jeudi après-midi près de 200 délégués se sont retrouvés à la salle de la Trèche à Sanvignes-les-Mines, pour élire leur nouveau conseil départemental, leur président et le bureau, pour les deux années à venir. Sans le moindre suspense Roland Gelet a été réélu à la tête de la fédération départementale.

    Présentant le rapport complet d’activité, Paul Vincent a indiqué que la Saône-et-Loire comptait 8 499 adhérents à ce jour. Au nom des 1 384 veuves adhérentes, Suzanne Georges a rappelé le sentiment d’injustice fiscale qui frappe un certain nombre d’entre elles, à la suite du départ prématuré de leurs maris.

     

     

     


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  • France, je t’aime ! Toi non plus ?

    10 octobre 2014 |  Par Abdellatif Chamsdine 

    « Ecoutez mes frères,  écoutez, s’écrie le caporal Abdelkader s’adressant à sa troupe musulmane dans Indigène, film de Rachid Bouchareb, écoutez, écoutez … Le Général de Gaule a dit que la France combattait pour la liberté dans le monde … On se bat tous ensemble contre Hitler pour l’égalité, la liberté et la fraternité … Et bien il serait temps qu’ils nous en donnent un peu maintenant de cette liberté, de cette égalité et surtout de cette fraternité ! On est en train de changer le destin de la France ! Il est temps que les choses elles changent pour nous aussi !». 

    Ce cri de rage a été poussé pendant le tournant de la Seconde Guerre mondiale en faveur des Alliés. Les soldats africains et nord-africains enrôlés dans l’armée coloniale pour libérer la France du nazisme et du fascisme, se rendaient compte qu’ils étaient discriminés. L’armée avantageait alors d’abord les Français puis les Pieds noirs. Les combattants arabes, noirs  et musulmans étaient « oubliés ».

    L’engagement aux côtés de la France pour la défense de la devise républicaine, « Egalité, Liberté, Fraternité » ne date pas de la Seconde guerre mondiale. Dès la Grande Guerre de 14-18, le continent africain a répondu présent pour défendre la mère-patrie. L’Histoire est là et résiste au temps, à l’ingratitude et à la désinformation. Elle témoigne des faits et exploits des différents régiments engagés dans la guerre et morts pour la France : Goumiers, Tirailleurs, Spahis, Zouaves, venus du Maroc, de Tunisie, d’Algérie,  d’Afrique noire (Sénégalais, maliens …). Juifs et Musulmans, amazirs et arabes, tous ont répondu à l’appel de détresse de la patrie.

    On vient d’ailleurs de commémorer, ce vendredi 04/10/2014,  la libération de la Corse, premier département  libéré par des soldats marocains. Sept Goumiers seulement sont encore en vie à Casablanca, au Maroc¹. L’Etat français a enfin reconnu les sacrifices de cette armée indigène vaillante et dévouée en permettant l’aboutissement d’un projet réclamé depuis plus de vingt ans : le Mémorial du Soldat Musulman². Quelle plus grande preuve d’amour et de patriotisme peut-on en effet fournir que celle du sacrifice de sa vie pour que vive la Nation française ?

    La guerre terminée, il faut alors reconstruire le pays. La France fait à nouveau  appel à la main d’œuvre africaine bon marché pour contribuer cette fois-ci à la croissance économique du pays, durant une période appelée les «  Trente Glorieuses »³. Marocains, Algériens, Tunisiens, Sénégalais … travaillent dans l’industrie automobile (chaînes de montage Renault entre autres) ou dans le secteur agricole, le bâtiment étant la chasse gardée des Portugais.

    Ainsi, l’Histoire de notre patrie la France a croisé plusieurs fois celles de l’Afrique du Nord et l’Afrique Noire. L’Histoire retient principalement trois épisodes fondateurs : colonisation, libération et reconstruction. 

    En 1970, la grande institution de la Francophonie va sceller définitivement ces liens historiques  entre le monde francophone, dont fait partie bien évidemment l’Afrique, et la France. La langue française, comme plusieurs autres langues, est un vecteur culturel et civilisationnel. C’est ce cordon ombilical qui ne sera jamais coupé entre elle et son passé africain notamment.

    Paradoxalement cependant, et parallèlement à la francophonie, on assiste depuis quelques années à la montée d’un phénomène tout aussi inquiétant que l’islamophobie désigné désormais par le nom d’arabophobie, analysé magistralement par Leïla Babès. Comment en effet être crédible lorsque  d’un côté on s’extasie devant le rayonnement de la francophonie et que de l’autre on verse dans l’arabophobie en  licenciant ceux qui saluent leurs camarades en arabe par un « Salem aleykoum » (Paix à vous) . Emmanuel Todd a ainsi exprimé son incompréhension devant une Nation française qui s’embourbe dans un processus d’autodestruction en  prêtant le flanc aux discours arabophobes et islamophobes.

    La France aujourd’hui mondialisée a changé de visage.  Or des nombrilistes extrémistes idéologisés jusqu’à la sottise ont du mal à évoluer, et s’obstinent tragiquement à ne pas le voir. Les jeunes, ou moins jeunes, français d’origine magrébine ou africaine (marocains, algériens, tunisiens, sénégalais, maliens, centrafricains …), sont chez eux en France. Leur légitimité française est solide : par l’histoire, les valeurs et la culture républicaines transmises par l’école, le sol et le sang. Ils aiment  la France, leur pays de naissance, d’enfance, de toujours, un pays pour lequel  leurs parents et grands-parents ont donné leur vie. Ils sont Français de souche.

    Ces jeunes de la deuxième,  troisième génération et suivantes n’ont d’autre patrie que la France. S’ils ont les défauts de leur âge, impulsifs et rebelles, c’est parce qu’ils refusent ce que leurs parents et grands-parents ont subi en silence : la « Hogra », l’injustice et la souffrance. Discriminés comme leurs ancêtres, ciblés en permanence par les formes les plus perverses et les plus vicieuses de la stigmatisation, poussés à bout par des discours politiciens hitlériens décomplexés, ces Français réagissent comme tout Français, comme tout être humain agressé dans son amour propre, sa personne et sa dignité.

    Poussés à la violence, on s’étonne hypocritement qu’ils soient violents. Parqués dans des ghettos, on s’étonne qu’ils vivent en communauté. Gazés dans les manifestations pacifiques, on crie au terrorisme. On montre d’eux-mêmes, à longueur de temps dans les médias vendus les images les plus dégradantes qu’à la longue l’opinion publique finit, parfois en toute innocence, par tomber dans l’infâme piège et croire effectivement que ces Français-là sont indignes de leur mère-patrie. Ainsi, d’une part rabaissés par l’image agressive concertée qu’on donne d’eux, dénigrés d’autre part par l’opinion manipulée, ils tombent à leur tour dans le même piège et finissent par croire eux aussi que cette France-là ne les aime pas. Résultat : je t’aime mais tu me rejettes alors je te déteste. Je t’aime, toi non plus. 

    Ce calcul mondialiste diabolique et effrayant qui fissure la France et dresse les citoyens français, notamment les Juifs et les Musulmans, les uns contre les autres interpelle : qui n’aime pas en réalité la France ? Ceux qui veulent seulement survivre dans le pays où ils sont nés ou qu’ils ont choisi, souvent au péril de leur vie? Ceux qui cherchent tous les jours avec angoisse et appréhension à franchir le plafond de verre pour faire profiter la patrie du meilleur d’eux-mêmes ? Ou ceux qui ont fait la preuve de cet amour en ayant offert  leur vie pour que vive la Nation française ?

    Qui a intérêt à ce que notre patrie, la France,  combatte en permanence une partie d’elle-même, au lieu de combattre le chômage, l’exclusion sociale, la pauvreté, les inégalités et les injustices de toutes sortes pointées par plusieurs rapports institutionnels nationaux, européens et internationaux¹ ?

    Qui a intérêt à faire couler la France en faisant porter la responsabilité aux Juifs, aux Musulmans et aux Arabes ?

      

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    PLUSIEURS VIDEOS INTERESSANTES MERCI DE CLIQUER SUR LES LIENS CI-DESSOUS :

     ¹ Des soldats marocains(Goumiers) libèrent la Corse en 1943 :

    http://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/video-ces-goumiers-marocains-qui-ont-libere-la-corse_426944.html 

    ² L’hommage du président de la République F. Hollande aux Musulmans morts pour la France : "c’est un moment émouvant pour saluer la mémoire des musulmans qui sont venus combattre lors de la première guerre mondiale, puis ensuite lors de la seconde pour libérer notre pays".

    http://www.elysee.fr/videos/ceremonie-a-l-rsquo-occasion-de-l-rsquo-inauguration-du-memorial-du-soldat-musulman/ 

    ³ L’expression est de l’économiste français Jean Fourastié pour qualifier une croissance économique soutenue sur une longue période de 1945 à 1973 : « ne doit-on pas dire glorieuses les trente années qui ont fait passer la France de la vie végétative traditionnelle aux niveaux de vie et aux genres de vie contemporains ? »

    La Francophonie : http://www.francophonie.org/-Qu-est-ce-que-la-Francophonie-.html 

    L’excellent article de Leïla Babès, Qu’est-ce que l’arabophobie ?, Le Huffington Post, 2013.

    http://www.huffingtonpost.fr/leila-babes/arabophobie-racisme_b_3279925.html 

     http://www.leparisien.fr/societe/nice-un-agent-de-l-aeroport-suspendu-pour-avoir-parle-arabe-17-01-2014-3503553.php 

    Emmanuel Todd explique comment les islamophobes et les arabophobes s’autodétruisent en tant que Français.

    http://www.dailymotion.com/video/xjlw94_emmanuel-todd-si-vous-etes-islamophobe-vous-etes-anti-francais_news 

    Terme arabe pour exprimer la suprême, l’insoutenable humiliation qui consiste à rabaisser un citoyen d’origine magrébine.

    Yamina Benguigui, Le Plafond de verre, 2011 :

    http://www.youtube.com/watch?v=yIVkzqxk3w8 

    http://www.youtube.com/watch?v=HQi5KR4f19U 

    ¹ OCDE (Compétitivité), UNCTAD (Les investisseurs fuient la France pour l’Allemagne), PISA (Education nationale), ENAR (racisme), CGLP (non-respect de la Laïcité dans les prisons) …

    Abdellatif Chamsdine 

    Ancien professeur Assas-Sorbonne Paris II, ancien professeur-référent ESSEC, PrésidentFondateur de l'AFM2R (Association Franco-Marocaine des 2 Rives) 

    Site personnel : abdellatifchamsdine.net 

    Site AFM2R : afm2r.blogspot.com

    SOURCE :http://blogs.mediapart.fr/blog/abdellatif-chamsdine/101014/france-je-t-aime-toi-non-plus

     


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  • L'armée algérienne retrouve le campement des ravisseurs d'Hervé Gourdel *** Le point de vue de Jean-Pierre Chevènement

    Un téléphone portable et des vivres ont été saisis. L'armée assure avoir identifié les cinq terroristes ayant exécuté le Français.

    L'étau se resserre-t-il autour des ravisseurs d'Hervé Gourdel, le touriste français exécuté en Algérie, en septembre, par Jund Al-Khilafa, un groupe allié de l'Etat islamique ? L'armée algérienne a annoncé jeudi avoir retrouvé le camp de ses geôliers, après avoir ratissé la région de la forêt d'Aït Oubane, près du lieu du rapt.

    Selon le quotidien El-Watan qui a suivi les militaires durant leur intervention, l'armée algérienne a désormais identifié les cinq djihadistes ayant participé à la décapitation d'Hervé Gourdel. Âgés de 20 et 54 ans, les bourreaux sont en majorité natifs de Boumerdès et de Bouira, précise le journal, qui ajoute que les moyens de reconnaissance les plus sophistiqués ont été utilisés pour examiner les vidéos réalisées par le groupuscule.

    Celui qui a égorgé Hervé Gourdel est le mufti de Jund Al-Khilafa. Originaire d'Alger et vétéran des groupes armés islamistes de la guerre civile des années 1990, Abdelmalek Gouri est l'ancien bras droit de Abdelmalek Droukdel, chef d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

    Un campement abandonné dans la précipitation

    Dans le camp où a été tournée la scène d'allégeance des membres du groupe Jund Al-Khilafa (soldats du Califat) à l'Etat islamique, ont été retrouvés des obus de mortier, de la nourriture, des médicaments, des chaussures, des ustensiles de cuisine, les restes d'une vache rôtie, un téléphone portable contenant des photos d'islamistes armés. La quantité d'effets personnels suggère que les djihadistes ont pris la fuite précipitamment lorsqu'ils ont réalisé que les militaires se rapprochaient.

    En revanche, les militaires qui traquent, en tout, une quarantaine de djihadistes dans la forêt kabyle d'Aït Ouabane, n'ont pas retrouvé le corps du guide de haute-montagne.

    http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/10/01003-20141010ARTFIG00061-l-armee-algerienne-retrouve-le-campement-des-ravisseurs-d-herve-gourdel.php

    Jean-Pierre Chevènement : «  Le lâche assassinat d’Hervé Gourdel ne change rien à l’amitié entre l’Algérie et la France »

    L'armée algérienne retrouve le campement des ravisseurs d'Hervé Gourdel *** Le point de vue de Jean-Pierre Chevènement

    « Le lâche assassinat de l’un de nos compatriotes, le malheureux alpiniste, Hervé Gourdel, ne change rien à l’amitié qu’il y a entre le peuple français et le peuple algérien », a déclaré, jeudi à Tizi Ouzou, le président de l’Association France-Algérie (AFA), Jean Pierre Chevènement.

    S’exprimant à l’issue de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, il a rappelé que « le peuple algérien a lui-même été victime, au-delà de toute mesure, du terrorisme et naturellement nous sommes unis et nous nous serrons les coudes pour faire face à ces comportements odieux ».

    A propos des relations entre les deux pays, Chevènement n’a pas manqué de souligner que sa visite s’inscrit dans le cadre des échanges industriels entre l’Algérie et la France. Selon l’hôte de Tizi Ouzou, l’AFA s’efforce d’être présente dans un cadre plus général « parce que l’amitié entre la France et l’Algérie est un travail que nous devons faire au quotidien. Rien n’est jamais acquis même si le liens sont naturellement très profonds ».

    Il est à noter que le déplacement de Jean Pierre Chevènement dans la wilaya de Tizi Ouzou a eu lieu sous haute surveillance sécuritaire ayant mobilisé d’importants effectifs des éléments de la gendarmerie nationale et de la sûreté nationale.

    Alors qu’au niveau des quatre sites visités par le le président de l’AFA, à savoir le  nouveau pôle d’excellence de Oued Fali, le mausolée de Sidi Belloua sur les hauteurs de Redjaouna, le musée de la ville de Tizi Ouzou et la maison de l’artisanat, des éléments du  Service de sécurité présidentielle (SSP) ont été déployés.

    http://www.algerie1.com/actualite/chevenement-le-lache-assassinat-de-gourdel-ne-change-rien-a-lamitie-entre-lalgerie-et-la-france/ 

     


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  • Il était le créateur de « Ne me quitte pas » et de « Quand on a que l'amour ». Jacques Brel interprétait la chanson française comme nul autre. Jacques Brel nous a quitté le 9 octobre 1978

    « Le plus grand Belge de tous les temps »

    « La qualité d'un homme se calcule à sa démesure ; tentez, essayez, échouez même, ce sera votre réussite. » Oui, Jacques Brel avait fait de l'interprétation intense sa manière de chanter. C'était sa signature. Et même trente-six ans après sa mort, cette générosité se ressent toujours, ces chansons restant un élément majeur du patrimoine de la chanson française. Pourtant, Jacques Brel est le «plus grand Belge de tous les temps», selon un sondage de la RTBF. C'est en effet dans la banlieue bruxelloise qu'il voit le jour le 8 avril 1929. Après une enfance assez austère et avec une famille peu réceptive à ses vocations artistiques, Jacques Brel tue l'ennui du quotidien en composant ses premiers morceaux. Déjà, la violence des textes et l'intensité de l'interprétation sont remarquables… mais pas du goût de sa famille, son premier public. Jacques Brel décide alors de quitter la Belgique, pour vivre de sa passion, la scène.


    Le temps de l' « Abbé Brel »

    Dès 1953, le jeune artiste tente alors sa chance à Paris, mais l'accueil réservé à ses chansons enflammées n'est guère plus encourageant. Il chante pour des organisations chrétiennes, ce qui lui vaudra le surnom d' « Abbé Brel ». Il sort aussi un premier 33 tours, mais c'est en 1956, lorsqu'il rencontre deux musiciens que sa carrière prend un réel tournant musical. François Reuber (son orchestrateur attitré) et le pianiste Gérard Jouannest (son accompagnateur scénique et second parolier) l'accompagneront toute sa carrière. Ainsi, petit à petit, Jacques Brel trouve son public. Son deuxième 33 tours, « Quand on a que l'amour », est celui de la révélation ! Il reçoit le Grand prix de l'Académie Charles Cros et l'année suivante, son concert à l'Olympia est un triomphe.

     

    Le marathonien des tournées

    Jacques Brel devient alors l'homme des tournées. Elles se succèdent à un rythme infernal et, le succès grandissant, Jacques Brel est engagé à la fin de l'année 1959 en tête d'affiche à Bobino. Le succès est au rendez-vous. Sur scène, Jacques Brel abandonne la guitare. Il a beaucoup travaillé son chant et sa voix : il chante en maîtrisant totalement son art, ainsi que sa forte personnalité. Il habite ses personnages, il gesticule, il exprime ses rages avec sincérité et gravité. Il enflamme les salles, qu'elles soient parisiennes, londoniennes ou new-yorkaises.

    Une fin au sommet de la gloire

    Ce rythme de vie effréné (Jacques Brel sombre dans tous les excès : femmes, alcool, tabac, nuits blanches) ne cesse de s'accélérer. Le chanteur est au sommet de sa gloire et, pourtant, c'est le moment qu'il choisit pour arrêter sa carrière. En 1966, il décrète qu'il n'a plus rien à dire et qu'il se sent las des tournées sans fin. Et puis il a d'autres projets, comme l'adaptation française de « L'Homme de la Mancha », spectacle musical de Broadway basé sur l'œuvre de Cervantes. Une performance qui sera saluée par tous. Jacques Brel s'essaie également au cinéma, en jouant dans « Les Risques du métier », d'André Cayatte, « Les Assassins de l'ordre » de Marcel Carné en 1971 ou encore « L'Aventure, c'est l'aventure » de Claude Lelouch en 1972. Il réalisera même deux films, « Franz » (1971) et le «Far West» (1972).

    Il était aussi pilote d'avion

    Mais Jacques Brel n'aura jamais complètement abandonné la chanson. En 1977, alors qu'il habite aux îles Marquises et a choisi de se consacrer au pilotage d'avion, il accepte d'enregistrer un nouvel album. Ce sera un véritable événement ! Les pré commandes du disque atteignent le million sans aucune publicité. Jacques Brel bénéficie toujours de l'affection de son public. Aussi, lorsqu'il décède le 9 octobre 1978 des suites d'un cancer, la chanson française perd l'un de ses piliers. Le répertoire de Jacques Brel devient alors un héritage que se partagent les plus grands, de Nina Simone à David Bowie.

     


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  • Quand Éric Zemmour défend Vichy imitant Le Pen avec les chambres à gaz qui n’étaient qu’un détail de la seconde guerre mondiale

    Quand Éric Zemmour défend Vichy imitant Le Pen avec les chambres à gaz qui n’étaient qu’un détail de la seconde guerre mondiale

     Quand Éric Zemmour défend Vichy imitant

    Le Pen avec les chambres à gaz

    qui n’étaient qu’un détail

    de la seconde guerre mondiale

    Vif accrochage sur le plateau de Ruquier lorsque le polémiste venu défendre son livre "Suicide français" a affirmé que Pétain avait "sauvé des juifs".

    Éric Zemmour s'est accroché avec Léa Salamé, samedi 4 octobre 2014, sur le plateau d'"On n'est pas couché".

    L'ambiance était tendue, hier soir, dans l'émission On n'est pas couché sur France 2. Après s'être accroché avec Daniel Cohn-Bendit, Anne Dorval, ou encore Michel Denisot, Éric Zemmour s'est opposé à la chroniqueuse Léa Salamé, son ancienne acolyte dans Ça se dispute sur i>Télé. "Pourquoi vous n'assumez pas que vous votez Marine Le Pen ?" a-t-elle lancé à l'ancien chroniqueur de l'émission, provoquant la colère de ce dernier. "Quel rapport ? Mon vote ne vous regarde pas. (...) C'est incroyable ! Est-ce que je vous demande pour qui vous votez, vous ? Alors, arrêtez !" a répondu Éric Zemmour, approuvé par Aymeric Caron.

    Mais le débat ne s'est pas arrêté là. Alors qu'Éric Zemmour était venu présenter son livre intitulé Un suicide français, la journaliste s'est attaquée à un passage de son ouvrage. Dans ce chapitre, le polémiste critique Robert Paxton, l'un des premiers historiens à évoquer la responsabilité de Pétain et de l'État français dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Un passage qui a visiblement choqué Léa Salamé qui reproche alors à son invité de faire une "réévaluation, voire une réhabilitation du régime de Vichy". "L'air de rien, vous faites une réhabilitation de Pétain en disant : Finalement Vichy, c'était pas si terrible. (...) Où voulez-vous en venir ? (...) Qu'est-ce qui se passe ?" a demandé Léa Salamé.

    Pétain "a sauvé des juifs français"

    En réponse à la journaliste, l'invité évoque la "complexité de l'histoire". Mais la chroniqueuse persiste : "Éric, ce n'est pas Pétain qui a sauvé les juifs. C'est la zone libre, c'est les justes, c'est la société civile, c'est l'Église qui a sauvé les juifs. C'est pas Pétain !" "Ça, c'est la doxa dominante" a tout simplement répondu Éric Zemmour. "C'est Pétain qui a sauvé les juifs ?! Répondez-moi, oui ou non ?" a demandé Léa Salamé. "Il a sauvé des juifs français, oui" a alors affirmé Éric Zemmour qui a indiqué qu'il ne réhabilitait "rien".

    À la fin de l'entretien, la jeune femme conclut : "Moi je note parfois chez vous que vous aimez tellement la France, vous voulez tellement, vous le juif, faire plus goy que goy, plus Français que Français, que vous en arrivez à remettre en cause Vichy, à réévaluer Pétain. Là, c'est dangereux !" Ce à quoi, l'auteur de l'ouvrage répond : "Est-ce que vous pourriez éviter la psychanalyse de bazar ? Ça serait bien." "Pourquoi vous me ramenez à mon état de juif ?" a-t-il ensuite interrogé. "Je pourrais monter sur mes grands chevaux et vous dire que c'est antisémite. Je suis un Français qui m'interroge" a expliqué Éric Zemmour.

     

    SOURCE : http://www.lepoint.fr/medias/quand-eric-zemmour-defend-vichy-et-scandalise-lea-salame-05-10-2014-1869555_260.php#xtor=CS3-194

    Le gouvernement antisémite

     

    de Vichy n’a jamais

     

    réellement cherché

     

    à protéger

     

    les Juifs français

     

     

    Tribune de Gérard Unger suite aux

    propos d'Eric Zemmour 

    http://www.crif.org/fr/tribune/le-gouvernement-antis%C3%A9mite-de-vichy-n%E2%80%99-jamais-r%C3%A9ellement-cherch%C3%A9-%C3%A0-prot%C3%A9ger-les-juifs-fran%C3%A7ais/52627 

    On ne peut pas affirmer que le gouvernement de l’Etat français dirigé par Philippe Pétain ait protégé les Juifs français car :

    1. Le statut des Juifs d’octobre 1940, aggravé en juin 1941, dépouillait autant les Juifs français qu’étrangers ;

    2. La dénaturalisation des Juifs devenus Français après 1927 condamnait les personnes concernées à la déportation à plus ou moins brève échéance ;

    3. Si les premières déportations visaient d’abord les Juifs étrangers, à partir de fin 1942 elles furent souvent menées sans égard à la nationalité des victimes, sans que le gouvernement de Vichy cherche à intervenir efficacement.

    De nombreuses personnalités françaises figurent parmi les 75000 Juifs déportés de France : le Sénateur Pierre Masse ; le Président de l’UGIF, Max Heilbronn ; le poète Max jacob mort à Drancy, etc.

    Le gouvernement antisémite de Vichy n’a jamais réellement cherché à protéger les Juifs français, comme les Juifs étrangers. Vichy considérait ceux qui possédaient la nationalité française comme une monnaie d’échange dans ses négociations avec les nazis.

    Shoah

    Pourquoi Zemmour veut sauver Pétain

    Par Jonathan Hayoun 

    Réalisateur, ancien président de l'UEJF

    http://www.huffingtonpost.fr/jonathan-hayoun/zemmour-petain_b_5938980.html

    Le 4 octobre 2014, les Juifs célébraient Kippour, la fête du Grand Pardon. En France, comme le veut la tradition, ils ont accompagné leurs recueillements d'une prière pour la République. Mais en rentrant chez eux le soir, ils ont pu assister à une sordide prière contre la République. 

    "Pétain a sauvé les Juifs français!" affirme Eric Zemmour sur France 2 dans la dernière émission de Laurent Ruquier "On est pas couché",  répondant aux questions de Léa Salamé sur son nouveau livre le Suicide Français. Eric Zemmour nous a habitué à ses théories vaseuses. Une de ses obsessions est d'empêcher que l'on traîne "sa France" dans la boue par le rappel de ses heures les plus sombres. Mais durant cette émission, il n'a pas seulement dénoncé ceux qui osent rappeler les tragiques périodes de l'histoire, il a cherché à réhabiliter le régime de Vichy.

    Le 4 octobre 1940, les Juifs célébraient une autre fête: le nouvel an du calendrier hébraïque. En France, ils ne pouvaient suivre la tradition d'accompagner leurs prières d'une bénédiction pour la République car elle n'existait plus. Pétain l'avait démantelée. Les Juifs  ne savaient pas encore que la veille le gouvernement de Vichy avait scellé ses premières lois antijuives.

    Pétain avait personnellement choisi de les rendre encore plus infâmes que prévues initialement. Ils ne savaient pas non plus que cette loi allait entrainer l'internement de 40 000 d'entre eux. Le 2 juin 1941, un statut des Juifs est voté. Et tout à chacun connaît la terrible suite des rafles et des déportations. Le choix de Vichy de ne pas épargner les enfants est lui aussi bien connue.
     
    Mais pour Zemmour, notre pays est ingrat car il est soumis à l'influence américaine de l'historien Robert O.Paxton (auteur de l'ouvrage de référence La France de Vichy). Plutôt que d'accabler Vichy sous l'emprise d'un américain ("notre maître à tous" selon les mots ironiques de Zemmour dans son livre), la France devrait plutôt se rendre compte que Pétain n'aurait peut-être pas fait le mauvais choix: en envoyant surtout les juifs étrangers à la mort, le Maréchal aurait sauvé les Juifs Français. Il affirme même: "Pétain a sauvé 95% des juifs français".

    Pour avancer cette folie, Eric Zemmour instrumentalise le travail de l'écrivain Alain Michel. Il ne s'agit pas ici de reprocher à Alain Michel ses recherches historiques ni son livre Vichy et la Shoah. Si nous devions lui faire un reproche, cela porterait plutôt sur une invitation sur les ondes radiophoniques de l'extrême droite: Radio Courtoisie. Il y a parlé de son livre dans un échange excessivement cordial avec Tremolet de Villers: l'avocat du milicien Paul Touvier condamné pour crime contre l'humanité et dont il fut l'auteur de l'oraison funèbre. Mais Pétain n'a jamais voulu sauver aucun juif.

    Il ne s'agira pas non plus de discuter des errements historiques d'Eric Zemmour. Les historiens l'ont fait et le feront encore. Mais de comprendre pourquoi il souhaite tant donner à Pétain le visage d'un protecteur.  Pour Zemmour comme pour l'extrême droite, il ne faudrait jamais que la France reconnaisse ses fautes du passé sinon elle sera encore plus affaiblie qu'elle ne l'est.  Et s'il faut réviser l'histoire pour cela, alors ils le feront sans scrupules. 

    Voilà un immoral objectif partagé par Zemmour et Le Pen. D'ailleurs, le 25 avril 2010, Jean-Marie Le Pen déclarait: "Pétain a aidé les juifs français. Ils ont bénéficié de l'action de gouvernement". Cette vieille rengaine de l'extrême droite n'a jamais disparu. Le journaliste du Figaro lui donne juste une nouvelle vie. Avec lui, la théorie du "glaive et du bouclier" refait surface: de Gaulle et Pétain furent tous deux indispensables pour le salut de la France. Ils ont mis en acte deux formes de résistance. Pétain a réussi à maintenir un Etat français sur une partie de son territoire. Il fut donc un combattant pour la souveraineté  de la France au même titre que De Gaulle le fût pour sa libération.

    En d'autres termes: si de Gaulle n'avait pas été là, la France n'aurait pas été libérée. Si Pétain n'avait pas été là, il n'y aurait pas eu de France à libérer. Terrible mise en équivalence de ceux qui se sont battus pour l'humanité et ceux qui se sont compromis sans mesure avec la haine meurtrière.

    Zemmour crie donc à la fois: vive De Gaulle et Vive Pétain.  Samedi soir, il n'a pas encore tenté comme son ami Robert Ménard un: vive Le Pen. Pour l'instant, c'est seulement un certain passé qu'il souhaite "dédiaboliser" et certaines minorités qu'il souhaite stigmatiser. Ce même 4 octobre, les musulmans célébraient l'Aid, la fête la plus importante de l'islam. Pour eux aussi,  les réjouissances auraient pu prendre fin s'ils avaient choisi en rentrant chez eux d'allumer la télévision...

     Communiqué du MRAP 

    Tribune permanente pour l’extrême-droite sur les chaînes de télévision : le MRAP va saisir le CSA

    Dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 octobre, sur France 2, dans le cadre de l’émission « on n’est pas couché », le journaliste d’extrême-droite Eric Zemmour, s’est livré à de nouveaux débordements racistes, anti-musulmans, négationnistes et homophobes à l’occasion d’une campagne de promotion de son dernier livre organisée par la chaîne publique.

    Théorisant sur l’impossibilité du « mélange » entre « français et arabes », il prophétisait la guerre civile. Il comparait l’immigration avec l’invasion allemande durant la dernière guerre mondiale et s’inscrivait dans les théories du « grand remplacement » de Renaud Camus.

    Il se faisait ensuite l’avocat du régime de Vichy qui aurait, selon ses termes, sauvé « 100 % » des juifs de France.

    De fait Zemmour se voit attribuer le rôle de bouffon d’extrême-droite raciste et négationniste auquel les animateurs et la programmation opposent des intervenants modérés, censés défendre les thèses adverses. Ce jeu de ping-pong entre le bouffon raciste et ses contradicteurs, n’a pas pour vocation d’informer le public, mais de faire monter l’audimat de la chaîne pour ces émissions « d’information-divertissement-spectacle. »

    Au mépris des lois en vigueur, le racisme n’est alors plus un délit, mais une opinion qui s’oppose à l’opinion adverse.

    Les contradicteurs républicains, malgré leur bonne foi, jouent le rôle de faire-valoir du chroniqueur d’extrême-droite.

    Les tribulations racistes, homophobes et sexistes d’Eric Zemmour - du Figaro à France 2 en passant par RTL et i-télé, - apparaissent alors comme une tribune permanente offerte à l’extrême-droite radicale, sous couvert de liberté d’expression.

    Ces débordements de Zemmour ne sont plus tolérables, car trop c’est trop ! Le MRAP va en saisir le CSA, car il n’est pas acceptable que le racisme, l’homophobie ou le sexisme bénéficient d’une telle vitrine dans les médias télévisés.

    Paris, le 8 octobre 2014

    Zemmour, Pétain et les juifs

    par Laurent Joffrin, Libération, le 8 octobre 2014

     

    Eric Zemmour était naguère un souverainiste plus ou moins original. Il s’est ensuite changé en publiciste nationaliste, machiste et anti-musulman. Il a continué sa course en polémiste fruste abonné des studios, qui dénonce le « politiquement correct » de la gauche pour asséner à tous les micros le politiquement correct lepéniste. Le voici désormais pétainiste. C’est la suite logique… Pétain a sauvé des juifs, dit-il dans une émission. A partir de quelques éléments véridiques, Zemmour en vient à proférer une énormité qui transforme avec une mauvaise foi abyssale des éléments historiques connus depuis toujours en provocation grossière et trompeuse. Pour des motifs qui n’avaient rien d’humanitaire, le régime de Vichy a cherché à défendre sa souveraineté. Il a livré les juifs étrangers, hommes, femmes, enfants, vieillards et malades, ce qui devrait d’ailleurs suffire à démontrer son ignominie, de manière à montrer qu’il pouvait, dans certains cas, protéger ses nationaux. A partir de là, Zemmour met en marche une machine à slogans qui détourne totalement la vérité historique.

    Dans ses déclarations à l’emporte-pièce, comme dans le chapitre consacré à ce sujet dans son livre, il néglige plusieurs faits essentiels :

    — Le régime de Vichy, qu’il présente au spectateur candide en « sauveur de juifs », a promulgué dès 1940, sans pression particulière des Allemands, un statut des juifs discriminatoire et honteux, qui a facilité ensuite la tâche des nazis dans leur répression anti-juive. C’est ce qu’a montré le livre de Robert Paxton, et beaucoup d’autres, que Zemmour rejette, alors qu’il a permis de mieux comprendre la nature du régime de Vichy. Celui-ci n’était pas seulement fondé sur l’idée d’une acceptation réaliste de la défaite. Il a aussi mis en place un système autoritaire, xénophobe et antisémite, qui effaçait tous les acquis républicains.

    — Le régime de Vichy a facilité la tâche des Allemands au moment des grandes rafles et n’a jamais élevé la moindre protestation contre le traitement inhumain réservé aux juifs qu’il livrait, pour l’essentiel des juifs étrangers, dont il savait fort bien, après 1942, qu’il étaient voués à un sort barbare. Le gouvernement Pétain a continué de collaborer jusqu’à la fin, sans jamais se démarquer sérieusement de la politique nazie, même quand elle réduisait à néant la souveraineté française et les principes les plus élémentaires de la vie humaine. Zemmour n’en souffle mot, ni dans son émission, ni dans son livre.

    — Si beaucoup de juifs français ont été sauvés, bien plus qu’en Hollande et en Belgique, c’est aussi et sans doute surtout parce que la population les a souvent aidés, comme le montre le livre de Jacques Sémelin et aussi pour une raison géographique : la position de la France ouvrait aux fuyards deux frontières relativement poreuses, celle de la Suisse et de l’Espagne, où les personnes menacées par le Reich, gaullistes, résistants, juifs ou pilotes alliés, trouvaient un refuge. Cette possibilité était fermée aux fuyards de Hollande et de Belgique, dont les frontières jouxtaient des territoires allemands ou occupés par les nazis.

    — Il est vrai, enfin, que l’existence du régime de Vichy a sans doute atténué, à certains égards, le sort des Français, par rapport à ce qu’aurait été une administration directe de la totalité du pays par la Wehrmacht. Mais la collaboration Pétain-Hitler a aussi facilité la tâche de l’armée allemande dans la guerre en reportant sur la police française une grande partie des tâches de maintien de l’ordre. Elle a prolongé la guerre et donc laissé plus de temps aux nazis pour mener à bien leurs projets exterminateurs. Elle a contraint beaucoup de Français à des actes infamants, qui consistaient à livrer des hommes, des femmes et des enfants à la barbarie nazie. D’autres Français ont refusé ces choix impossibles et cette déchéance. Ce sont les résistants. Ceux-là défendaient vraiment la France, non les séides du Maréchal, à qui Zemmour trouve de si belles excuses.

    — Autrement dit, en faisant l’éloge de Vichy sur la question des juifs, Zemmour, par nationalisme imbécile, prend finalement le parti de la collaboration. Il avalise la vieille thèse selon laquelle Pétain fut un bouclier pour les Français, thèse qui néglige le fait fondamental : fallait-il, dans l’espoir d’adoucir quelque peu le sort de la population française, collaborer avec les nazis ? Zemmour, implicitement, répond oui. Ainsi il répudie sans le dire, au nom de la défense de l’identité française, l’action de la Résistance et de la France libre, qui ont refusé tout compromis avec Hitler. En préconisant la poursuite de la guerre dès le 18 juin 1940, De Gaulle mettait l’honneur du pays avant la sauvegarde de sa population. Il appelait les Français à se rebeller contre l’occupant, quels que soient les risques. Zemmour, en assénant sans aucune précaution et sans aucune nuance que « Pétain a sauvé des juifs » justifie au fond la position du Maréchal dans sa querelle historique avec De Gaulle.

    — Ainsi, pour choquer, pour faire de l’audience, pour vendre son livre et pour pousser ses idées xénophobes, il piétine implicitement le gaullisme et prend le parti de Vichy. C’est l’aboutissement inéluctable de son ignorance des réalités, de son oubli des principes républicains, et de la négation du travail des historiens depuis vingt ans. C’est l’oeuvre de son obsession anti-gauche et de sa pathologie xénophobe. Zemmour était un agent lepéniste. Le voici avocat des collabos. Quo non descendam ?

    Laurent Joffrin, Directeur de la rédaction de Libération

     

     

     


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